Vous présenterez le rôle des avantages comparatifs dans la spécialisation internationale.
Publié le 02/06/2024
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EPREUVE COMPOSEE – 30 mars 2024
Correction
Première partie : Mobilisation des connaissances (4 points)
Vous présenterez le rôle des avantages comparatifs dans la spécialisation internationale.
Item du programme
Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages
comparatifs) dans les échanges commerciaux et la spécialisation internationale.
Si les nations s’insèrent fortement dans le commerce mondial, c’est qu’elles en tirent des gains.
Depuis la fin du
18ème siècle, les économistes bâtissent des modèles pour expliquer les gains que procure le commerce
international.
Les théories traditionnelles du commerce international s’appuient sur le concept des avantages
comparatifs introduit par Ricardo (1772 – 1823, considéré comme l'un des économistes libéraux les plus influents
de l'école classique aux côtés d'Adam Smith et de Thomas Malthus) au 19ème siècle et un prolongement
contemporain, le modèle ou théorème HOS (1948).
La spécialisation des économies dans certaines activités productives peut s’expliquer par la détention
d’avantages comparatifs par les nations, au sens de Ricardo.
Le commerce international est fondé sur l’échange de biens et services distincts, chaque nation disposant
d’avantages spécifiques pour certaines productions et pas pour d’autres.
D’après David Ricardo, tous les pays ont
intérêt à se spécialiser même ceux qui n’ont pas d’avantage absolu (avantage absolu : la capacité de produire un
bien avec des coûts moindres que les concurrents évalués en quantité de travail utilisée, les classiques sont des
théoriciens de la valeur travail).
Si un pays ne possède aucun avantage absolu, il pourra quand même se spécialiser dans la production ou son
« désavantage absolu » est le plus faible (Il s’agit pour Ricardo de comparer les avantages à l’intérieur même du
pays selon les productions).
Cette production sera son avantage comparatif dans lequel il se spécialisera.
Dans le cas ou un pays ne possède que des avantages absolus, il se spécialisera dans son avantage absolu le plus
grand qui deviendra son avantage comparatif.
En se spécialisant dans la production où il est le plus efficace (l’avantage absolu le plus grand qui devient
l’avantage comparatif chez Ricardo) ou le moins inefficace (le désavantage absolu le plus faible chez Smith qui
devient l’avantage comparatif chez Ricardo), les pays optimiseront l’usage de leurs facteurs de production et
s’échangeront les biens et services pour lesquels ils n’ont pas d’avantage comparatif.
Ainsi, tous les pays participant au commerce international réaliseront un gain à l’échange.
La théorie des avantages comparatifs a été approfondie au XXe siècle par les économistes Hecksher, Ohlin et
Samuelson, pour qui la spécialisation s’explique par les dotations factorielles de chaque pays (le théorème HOS)
Le théorème HOS (du nom des auteurs) stipule que chaque pays doit se spécialiser selon ses dotations factorielles
c’est-à-dire que chaque pays doit se spécialiser dans la production utilisant les facteurs de production dont il est le
plus abondamment doté (ce qui en fait un avantage comparatif).
Les dotations factorielles sont un concept qui va préciser, approfondir, compléter l'analyse ricardienne.
Ricardo ne
raisonnait pas en termes de facteurs de production mais en termes de coûts de production (dont la mesure était
centrée sur la quantité de travail utilisée).
L'analyse factorielle (première moitié du 20ème siècle et tout début de
la deuxième moitié) va s'attacher à la source de ces coûts de production.
En l'occurrence la plus ou moins grande
abondance des facteurs de production.
Un pays disposant en abondance de tel ou tel facteur de production
disposera alors de coûts de production relativement bas dans la production correspondante et s’y spécialisera.
Ainsi, pour Heckscher et Ohlin, dans une économie internationale concurrentielle, un pays aura intérêt à se
spécialiser dans les productions et l’exportation des biens qui utilisent le plus intensément le facteur de
production le plus abondant dans le pays.
La Chine par exemple était initialement bien dotée en "travail non qualifié bon marché", elle se spécialisera dans
les productions utilisant en abondance ce TNQBM.
France, Italie et Espagne ont en abondance des terres viticoles, elles se spécialiseront dans la production de vin
(qu'elles exporteront).
Pétrole et Arabie Saoudite, les Etats-Unis possèdent en abondance de la main d’œuvre très
qualifiée, …
Deuxième partie : Étude d’un document (6 points)
Item du programme
Comprendre l’évolution, depuis les années 1950, des principaux indicateurs mesurant
l’accès à l’école et à l’enseignement supérieur (taux de scolarisation, taux d’accès à un
diplôme ou à un type de formation) en distinguant les processus de massification et de
démocratisation.
1.
À l’aide des données du document, comparez l’obtention du baccalauréat
selon les différentes générations chez les enfants d’ouvriers et d’employés.
(2 points)
En comparant les taux d’obtention du Bac de différentes générations d’enfants d’ouvriers et d’employés,
on constate une évolution positive, en l’occurrence, de plus en plus de ces enfants obtiennent le Bac.
Ainsi, 36 % des enfants d’ouvriers et d’employés nés entre 1969 et 1973 ont obtenu le bac, 50 % pour les
générations nées entre 1974 et 1978 pour finir par atteindre près de 60 % pour les générations nées
entre 1989 et 1993 soit plus de 20 points de % de progression.
On assiste, ici, à une démocratisation de l’école.
2.
À l’aide des données du document et de vos connaissances, vous
montrerez que l’augmentation du taux d’obtention du baccalauréat
s’explique par les processus de massification et de démocratisation.
(4
points)
Depuis les années 1960, l'accès à l'École, puis à l'enseignement supérieur, s'est élargi : l'enseignement secondaire
et supérieur s'est ouvert à des catégories sociales qui en étaient autrefois écartées et la durée de scolarisation
moyenne s'est allongée.
L'examen des taux de scolarisation, d'accès et de réussite à des diplômes permet de
mettre en lumière ce phénomène de « massification » du système scolaire, et dans une certaine mesure de
« démocratisation » de l'école.
Ce qui caractérise les années 60 peut se décrire par deux phénomènes : une part de plus importante des
générations ont accès au système scolaire et aux études supérieures et, d’autre part, qui s’appuie sur des
générations de plus en plus nombreuses mécaniquement issues du Baby boom.
Cela va se traduire par la
construction de plus en plus d’écoles, de collège et de lycées (processus bien connu à la Réunion, un lycée à saint
Denis en 1970, 8 en 2024).
Ce processus de massification se constate par la proportion d’une génération à obtenir le baccalauréat, 5% des
élèves d’une classe d’âge en 1950, près de 80 % dans les années 2010-2020.
Par exemple, pour les générations
nées entre 1969 et 1973, 50 % d’entre eux obtenaient le baccalauréat, près de 70 % pour les générations nées
entre 1989 et 1993.
En même temps et aussi pour cette raison, la démocratisation scolaire, objectif des nombreuses réformes depuis
40 ans de l’école, a favorisé l’accès à des diplômes de plus en plus qualifiés à une part de plus en plus importante
des générations notamment des enfants issus des milieux sociaux les moins favorisés (ouvriers, employés).
En effet, pour les générations de fils d’ouvriers et d’employés nés entre 1969 et 1973, 35 % d’entre eux obtenaient
le bac, près de 60 % pour les générations nées entre 1989 et 1993.
On peut aussi souligner le fait que selon l’origine sociale, on observe une progression plus rapide du taux de
réussite des catégories populaires (qui passe de 30 % à 57 %, soit un quasi-doublement) que celle du taux de
réussite des catégories plus favorisées (de 70 % à 85 %, soit un gain de 15 points de %).
La progression plus rapide
du taux de réussite des catégories populaires s’accompagne donc d’une réduction des écarts de réussite au
baccalauréat.
En effet, alors que l’écart initial entre ces deux groupes sociaux était de 40 points de %, il se réduit à
28 points de % pour les dernières générations.
Ces deux évolutions témoignent d’une relative démocratisation
scolaire.
Éric Maurin (2007) souligne que les politiques de démocratisation scolaire (égalité des chances et méritocratie)
ont contribué à élever les niveaux de qualification moyens et à réduire les inégalités de destin entre enfants
d'origine sociale différente.
La massification de l'enseignement secondaire a en effet surtout bénéficié aux jeunes
issus de milieux modestes, dont les scolarités ont pu s'allonger, ce qui s'est traduit pour bon nombre d'entre eux
par une insertion professionnelle plus avantageuse que celle des générations précédentes.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
(10 points)
Sujet : A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les
inégalités de réussite scolaire s’expliquent par une multitude de facteurs.
Item du programme
Comprendre la multiplicité des facteurs d’inégalités de réussite scolaire (notamment,
rôle de l’École, rôle du capital culturel et des investissements familiaux, socialisation
selon le genre, effets des stratégies des ménages) dans la construction des trajectoires
individuelles de formation.
Depuis les années 1950, la France a connu un processus de massification scolaire : une part de plus en plus grande
de jeunes d'une génération a accédé à un niveau de diplôme de plus en plus élevé.
En dépit de ce phénomène, il
existe des inégalités dans la réussite scolaire.
En effet, certains enfants ont davantage de chances de s'orienter et
de....
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