Vous êtes peintre et vous projetez d'illustrer « Le vieux saltimbanque » de Baudelaire. Vous écrivez à un éditeur une lettre pour le convaincre de publier cette illustration. Votre lettre indique les raisons de ce choix, les sentiments et les idées que vous souhaitez exprimer dans votre oeuvre.
Publié le 09/12/2021
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Vous êtes peintre et vous projetez d'illustrer « Le vieux saltimbanque » de Baudelaire.
Vous écrivez à un éditeur une lettre pour le convaincre de publier cette illustration.
Votre lettre indique lesraisons de ce choix, les sentiments et les idées que vous souhaitez exprimer dans votre œuvre . Avant d'écrire votre lettre, vous devez réfléchir aux points importants de votre illustration et cela ne peut se faireque si vous avez déjà une bonne compréhension du poème en prose de Baudelaire.Votre peinture doit mettre en relief les aspects du poème, donc vous devez avoir bien compris ce texte.
NB : vous pouvez très bien faire comme si vous aviez déjà peint votre illustration… Exemple de début de lettre => ceci est un canevas, à vous de le modifier, de le personnaliser avec vos propresréflexions.
Simon Tonip Peintre,19 allée des colombiers75009 Paris À M.
Alain Point Directeur des Éditions « La Poésie et nous ».
Monsieur le directeur, Vous allez publier le mois prochain une nouvelle édition du Spleen de Paris ou Petits poèmes en prose de Baudelaire dans laquelle vous glisserez des illustrations d'artistes contemporains.
Je suis peintre et très sensible à la poésie.
J'aiété particulièrement inspiré et touché par le poème du « Vieux Saltimbanque » car il évoque la condition de l'artiste,et je voudrais que vous acceptiez mon illustration.Cette illustration, que j'ai jointe à ma lettre, souligne à mon sens toute la subtilité du poème.
Ma toile, comme vouspouvez le constater se compose de deux parties, le tour et le centre.
Les contours sont en couleur, et le centre estplus petit et gris.Tout au tour du tableau, vous remarquerez des personnages, une foule dans un désordre joyeux, et cela renvoie,illustre « le peuple en vacances ».
Vous noterez même, si vous regardez bien, en haut à droite, une bouée en formede canard jaune et un enfant, ce qui renvoie vraiment aux vacances.
En bas, dans les coins, vous voyez desenfants souriants, l'un avec un sucre d'orge dans la main, l'autre avec un ballon de football.
De même, j'ai peint denombreux ballons qui volent sur la toile (les ballons avec les ficelles, comme ceux que l'on offre lors des fêtesforaines).
Tout cela évoque la gaieté, les vacances, « c'est l'horreur de l'école renvoyée à vingt-quatre heures ».En haut, à gauche, il y a un manège et des personnages tiennent des pommes d'amour entre leurs mains.
J'ai tentéde recréer cette atmosphère de fête foraine.
Toutefois, vous remarquerez que les traits des personnages sont unpeu grossis, les couleurs sont criardes, qu'il se dégage de cette gaieté une impression de vulgaire car j'ai essayé derendre, par le dessin, l'aspect clinquant, vulgaire des fêtes foraines.
Le gros monsieur avec son cornet de frites àdroite l'air idiot mais béat tente de retranscrire l'ironie du vers : « une odeur de friture qui était comme l'encens decette fête ».Au centre de ma toile, vous voyez, un homme seul, peint en gris sur un fond gris, tout cela obtenu avec un mélangede noir et blanc, ce qui contraste avec le reste coloré de la toile.
Cet homme courbé, vous l'avez bien sûr reconnu,c'est le vieux saltimbanque, cet homme dans la fête mais en même temps hors de la fête.
Les tons tristes évoquentsa propre tristesse, sa solitude.
Il est seul au centre de la pièce et ne se mêle pas à la foule criarde.
Comme lesuggère le poème, j'ai essayé de rendre son regard profond.
Il semble immobile, courbé car Baudelaire rappelle qu'il« ne pleurait pas, il ne dansait pas, il ne gesticulait pas, il ne criait pas ».Il me semble que mon illustration souligne bien l'opposition entre le vieux saltimbanque et la fête, sa solitude et satristesse et elle fait également réfléchir sur ce personnage différent, qui ressemble au poète.
De fait, j'aimeraisvraiment que vous la publiiez à côté du magnifique poème de Baudelaire.
Attentivement à vous,Simon Tonip..
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