Vocabulaire: CONSERVATEUR, -TRICE, adjectif et substantif.
Publié le 08/12/2021
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Vocabulaire:
CONSERVATEUR, -TRICE, adjectif et substantif.
(Personne, chose) qui conserve, assure le maintien de quelque chose ou de quelqu'un à l'abri de toute altération physique ou morale.
A.— Conservateur (adjectif ou substantif) + complément prépositionnel. [L'action est envisagée du point de vue de son application à un objet; le complément désigne ce qui est conservé] Conservateur de quelque chose ou de quelqu'un. (Personne, chose) qui conserve, s'efforce de garder dans le même état ou en bon état, protège.
1. [Le complément désigne un inanimé concret]
a) [En parlant d'une personne] Emploi surtout comme substantif. Son appartement, dont il est à la fois le conservateur et le concierge (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 197 ).
— Spécialement. ADMINISTRATION. Conservateur des eaux et forêts (Émile Zola, La Conquête de Plassans, 1874, page 1144). Conservateur des hypothèques. Les conservateurs des hypothèques sont tenus de délivrer à tous ceux qui le requièrent, copie des actes transcrits sur leurs registres et celle des inscriptions subsistantes, ou certificat qu'il n'en existe aucune (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 2196, page 402 ). Conservateur des médailles. Je vais prendre le thé chez le conservateur des médailles (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 333 ). Conservateur de musée. Au poste de professeur, il peut ajouter celui de conservateur du musée municipal, à charge de restaurer les toiles détériorées (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 35 ).
b) [En parlant d'une chose] Emploi adjectival :
Ø 1. MARSILLAT. —
— ... Qu'est-ce que les viviers... ces viviers qui ne sont pas des marécages conservateurs de l'eau pluviale, puisqu'ils sont situés sur une pente aride et toute disposée pour l'écoulement!
AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Jeanne, 1844, page 121.
Ø 2. Je l'ai dit ailleurs, la vue des momies égyptiennes suffirait seule à dégoûter des embaumements et autres empaillements conservateurs dont on afflige les morts sous prétexte de les honorer.
MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 250.
— En particulier.
· ALIMENTATION. (Produit) qui conserve, garde intacts les aliments. Tout le poisson était conservé avec du salicylate très bon conservateur des produits alimentaires (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 471 ).
· SCIENCES. Loi, principe conservateur/trice. La violence improvisante n'obéit pas au principe conservateur de la mécanique et de l'énergétique (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 255 ).
2. [Le complément désigne un inanimé abstrait] :
Ø 3. Il y avait jadis des hommes conservateurs du goût, comme ces dragons qui gardaient les pommes d'or du jardin des Hespérides; ils ne laissaient entrer la jeunesse que quand elle pouvait toucher au fruit sans le gâter.
FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 30.
Ø 4.... elle [une académie] serait, en face des écorcheurs du journalisme et de la basse littérature, la conservatrice de la tradition française, la tutrice de notre conscience linguistique, la gardienne de notre beauté verbale.
RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 103.
3. [Le complément désigne un animé, le plus souvent implicite]
a) [Personnes ou groupe de personnes] Qui fait vivre :
Ø 5. Il s'est nommé lui-même conservateur de la vie du roi, et il vaque nuit et jour à cette fonction toute gratuite. Que le roi sorte à cheval, qu'il sorte en voiture, le colonel chevauche à ses côtés.
EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 83.
— emploi absolu. Les progrès dans la médecine conservatrice [de la vie humaine] (ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 236 ). Dieu n'est pas seulement créateur, il est conservateur; il existe dans les êtres d'une façon immanente (PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 633 ).
b) Par extension. [En parlant d'une chose assimilée à un animé] L'air de la campagne est si pur, si conservateur (LOUIS-ÉMILE-EDMOND DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, page 145 ). C'est le pépin qui paradoxalement fait la pomme. Il lui envoie ses sucs balsamiques, ses forces conservatrices (GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 143) :
Ø 6. Margot ne faisait pas non plus partie des animaux supérieurs chez qui l'instinct conservateur, plus fort que le besoin de repos, fait veiller longtemps la bête, face à face avec le danger, attendant la défaillance dont elle profitera pour reconquérir la liberté perdue; elle dormit donc et se reposa.
LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 211.
B.— [Emploi généralement adjectival et le plus souvent en construction absolue] Substantif + conservateur. [L'action est envisagée du point de vue des visées de l'agent, l'objet implicite appartient au domaine social, politique avec une connotation souvent péjorative] (Personne) dont l'état d'esprit tend à conserver les traditions, l'ordre établi.
1. [En parlant d'une personne, d'un ensemble de personne] Être conservateur en politique (confer infra) :
Ø 7. La fortune, selon qu'elle est meilleure ou pire,
Jusque sur la pensée exerce son empire :
Tels sont amis de l'ordre, et se croient convaincus,
Qui sont conservateurs pour garder leurs écus;
Tels autres au progrès ont consacré leur vie,
Que l'orgueil fit tribuns, et novateurs l'envie;
Donne tout à ceux-ci, rien à ceux-là;...
FRANÇOIS PONSARD, L'Honneur et l'argent, 1853, I, 3, page 15.
— Spécialement. HISTOIRE. Parti conservateur. Je veux bien me dégager d'un pessimisme politique qui est souvent le caractère du parti conservateur pour examiner le phénomène moral qu'est ce désir de détruire (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 21 ). République conservatrice (par référence au gouvernement d'union nationale de février 1871). Thiers disait que la république « serait conservatrice ou ne serait pas » et il demandait qu'on en fît « l'essai loyal » (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 227 ). Sénat conservateur (par référence au sénat sous le premier et second empire). Art. 15. Le sénat conservateur est composé de 80 membres, inamovibles et à vie, âgés de 40 ans au moins (Titre II de la constitution de l'an VIII, Les Constitutions de la France depuis 1789, Paris, Garnier, Flammarion, 1970, page 153 ). Toute l'importance politique devait se concentrer dans le sénat conservateur, qui réunissait tous les pouvoirs, hors un seul (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 20 ).
— En particulier. [À propos de l'idéologie d'un parti conservateur étranger; spécialement du parti conservateur anglais] Hogg, en effet, devenait de plus en plus britannique et conservateur; il faisait maintenant l'éloge de la tradition, des sports, des public-schools et indiquait les bonnes années de porto (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la Vie de Shelley, 1923, page 186 ).
· Emploi comme substantif. Journal d'un parti conservateur; membre d'un parti conservateur :
Ø 8. Je parlai à mes amis Messieurs de Bonald et de Lamennais, je leur demandai s'ils voulaient s'associer à moi; ils y consentirent, et le journal ne tarda pas à paraître sous le nom de Conservateur. La révolution opérée par ce journal fut inouïe : en France il changea la majorité dans les Chambres; à l'étranger il transforma l'esprit des cabinets. Son influence fut telle que son nom a survécu à son existence : les Tories ont pris le nom de Conservateurs,...
FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 29.
Remarque : On rencontre aussi le synonyme conservatiste. Le parti conservatiste, au contraire, l'a voulue comme instrument de contre-révolution. Aujourd'hui les situations sont retournées, mais les rôles restent les mêmes. Les conservatistes trament sournoisement le crime de la paix, pour renverser la République, dût la France en périr (A. Blanqui, La Patrie en danger, 22 septembre 1870 cité par Galtier-Boissière dans Le Crapouillot, avril 1959, n° 44, pages 35-36). Attesté également dans le Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Nouveau Larousse illustré, Larousse du XXe. siècle en six volumes, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert) Supplément.
2. Par extension. [En parlant d'une entité abstraite ou d'une oeuvre humaine] On m'a dit que les insurgés arrêtaient les personnes connues pour leurs opinions conservatrices (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 109) :
Ø 9. La France se partagea en dreyfusards et en antidreyfusards. Cette lutte de doctrines, de sentiments, de tendances, où se heurtaient l'esprit conservateur et l'esprit révolutionnaire, répétait, sous une forme réduite et atténuée, les grandes crises du quatorzième siècle,...
JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 245.
Remarque : Certains auteurs jouent sur les emplois A et B. Il est remarquable, cher ami, que le conseil municipal de Paris, qui n'est pas conservateur en politique, le soit du moins des vieilles pierres et des vieux souvenirs (ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 3, 1891, page 351).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 014. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 186, b) 1 849; XXe. siècle : a) 1 781, b) 1 238.
Vocabulaire:
CONSERVATEUR, -TRICE, adjectif et substantif.
(Personne, chose) qui conserve, assure le maintien de quelque chose ou de quelqu'un à l'abri de toute altération physique ou morale.
A.— Conservateur (adjectif ou substantif) + complément prépositionnel. [L'action est envisagée du point de vue de son application à un objet; le complément désigne ce qui est conservé] Conservateur de quelque chose ou de quelqu'un. (Personne, chose) qui conserve, s'efforce de garder dans le même état ou en bon état, protège.
1. [Le complément désigne un inanimé concret]
a) [En parlant d'une personne] Emploi surtout comme substantif. Son appartement, dont il est à la fois le conservateur et le concierge (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 197 ).
— Spécialement. ADMINISTRATION. Conservateur des eaux et forêts (Émile Zola, La Conquête de Plassans, 1874, page 1144). Conservateur des hypothèques. Les conservateurs des hypothèques sont tenus de délivrer à tous ceux qui le requièrent, copie des actes transcrits sur leurs registres et celle des inscriptions subsistantes, ou certificat qu'il n'en existe aucune (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 2196, page 402 ). Conservateur des médailles. Je vais prendre le thé chez le conservateur des médailles (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 333 ). Conservateur de musée. Au poste de professeur, il peut ajouter celui de conservateur du musée municipal, à charge de restaurer les toiles détériorées (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 35 ).
b) [En parlant d'une chose] Emploi adjectival :
Ø 1. MARSILLAT. —
— ... Qu'est-ce que les viviers... ces viviers qui ne sont pas des marécages conservateurs de l'eau pluviale, puisqu'ils sont situés sur une pente aride et toute disposée pour l'écoulement!
AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Jeanne, 1844, page 121.
Ø 2. Je l'ai dit ailleurs, la vue des momies égyptiennes suffirait seule à dégoûter des embaumements et autres empaillements conservateurs dont on afflige les morts sous prétexte de les honorer.
MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 250.
— En particulier.
· ALIMENTATION. (Produit) qui conserve, garde intacts les aliments. Tout le poisson était conservé avec du salicylate très bon conservateur des produits alimentaires (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 471 ).
· SCIENCES. Loi, principe conservateur/trice. La violence improvisante n'obéit pas au principe conservateur de la mécanique et de l'énergétique (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 255 ).
2. [Le complément désigne un inanimé abstrait] :
Ø 3. Il y avait jadis des hommes conservateurs du goût, comme ces dragons qui gardaient les pommes d'or du jardin des Hespérides; ils ne laissaient entrer la jeunesse que quand elle pouvait toucher au fruit sans le gâter.
FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 30.
Ø 4.... elle [une académie] serait, en face des écorcheurs du journalisme et de la basse littérature, la conservatrice de la tradition française, la tutrice de notre conscience linguistique, la gardienne de notre beauté verbale.
RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 103.
3. [Le complément désigne un animé, le plus souvent implicite]
a) [Personnes ou groupe de personnes] Qui fait vivre :
Ø 5. Il s'est nommé lui-même conservateur de la vie du roi, et il vaque nuit et jour à cette fonction toute gratuite. Que le roi sorte à cheval, qu'il sorte en voiture, le colonel chevauche à ses côtés.
EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 83.
— emploi absolu. Les progrès dans la médecine conservatrice [de la vie humaine] (ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 236 ). Dieu n'est pas seulement créateur, il est conservateur; il existe dans les êtres d'une façon immanente (PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 633 ).
b) Par extension. [En parlant d'une chose assimilée à un animé] L'air de la campagne est si pur, si conservateur (LOUIS-ÉMILE-EDMOND DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, page 145 ). C'est le pépin qui paradoxalement fait la pomme. Il lui envoie ses sucs balsamiques, ses forces conservatrices (GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 143) :
Ø 6. Margot ne faisait pas non plus partie des animaux supérieurs chez qui l'instinct conservateur, plus fort que le besoin de repos, fait veiller longtemps la bête, face à face avec le danger, attendant la défaillance dont elle profitera pour reconquérir la liberté perdue; elle dormit donc et se reposa.
LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 211.
B.— [Emploi généralement adjectival et le plus souvent en construction absolue] Substantif + conservateur. [L'action est envisagée du point de vue des visées de l'agent, l'objet implicite appartient au domaine social, politique avec une connotation souvent péjorative] (Personne) dont l'état d'esprit tend à conserver les traditions, l'ordre établi.
1. [En parlant d'une personne, d'un ensemble de personne] Être conservateur en politique (confer infra) :
Ø 7. La fortune, selon qu'elle est meilleure ou pire,
Jusque sur la pensée exerce son empire :
Tels sont amis de l'ordre, et se croient convaincus,
Qui sont conservateurs pour garder leurs écus;
Tels autres au progrès ont consacré leur vie,
Que l'orgueil fit tribuns, et novateurs l'envie;
Donne tout à ceux-ci, rien à ceux-là;...
FRANÇOIS PONSARD, L'Honneur et l'argent, 1853, I, 3, page 15.
— Spécialement. HISTOIRE. Parti conservateur. Je veux bien me dégager d'un pessimisme politique qui est souvent le caractère du parti conservateur pour examiner le phénomène moral qu'est ce désir de détruire (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 21 ). République conservatrice (par référence au gouvernement d'union nationale de février 1871). Thiers disait que la république « serait conservatrice ou ne serait pas » et il demandait qu'on en fît « l'essai loyal » (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 227 ). Sénat conservateur (par référence au sénat sous le premier et second empire). Art. 15. Le sénat conservateur est composé de 80 membres, inamovibles et à vie, âgés de 40 ans au moins (Titre II de la constitution de l'an VIII, Les Constitutions de la France depuis 1789, Paris, Garnier, Flammarion, 1970, page 153 ). Toute l'importance politique devait se concentrer dans le sénat conservateur, qui réunissait tous les pouvoirs, hors un seul (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 20 ).
— En particulier. [À propos de l'idéologie d'un parti conservateur étranger; spécialement du parti conservateur anglais] Hogg, en effet, devenait de plus en plus britannique et conservateur; il faisait maintenant l'éloge de la tradition, des sports, des public-schools et indiquait les bonnes années de porto (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la Vie de Shelley, 1923, page 186 ).
· Emploi comme substantif. Journal d'un parti conservateur; membre d'un parti conservateur :
Ø 8. Je parlai à mes amis Messieurs de Bonald et de Lamennais, je leur demandai s'ils voulaient s'associer à moi; ils y consentirent, et le journal ne tarda pas à paraître sous le nom de Conservateur. La révolution opérée par ce journal fut inouïe : en France il changea la majorité dans les Chambres; à l'étranger il transforma l'esprit des cabinets. Son influence fut telle que son nom a survécu à son existence : les Tories ont pris le nom de Conservateurs,...
FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 29.
Remarque : On rencontre aussi le synonyme conservatiste. Le parti conservatiste, au contraire, l'a voulue comme instrument de contre-révolution. Aujourd'hui les situations sont retournées, mais les rôles restent les mêmes. Les conservatistes trament sournoisement le crime de la paix, pour renverser la République, dût la France en périr (A. Blanqui, La Patrie en danger, 22 septembre 1870 cité par Galtier-Boissière dans Le Crapouillot, avril 1959, n° 44, pages 35-36). Attesté également dans le Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Nouveau Larousse illustré, Larousse du XXe. siècle en six volumes, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert) Supplément.
2. Par extension. [En parlant d'une entité abstraite ou d'une oeuvre humaine] On m'a dit que les insurgés arrêtaient les personnes connues pour leurs opinions conservatrices (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 109) :
Ø 9. La France se partagea en dreyfusards et en antidreyfusards. Cette lutte de doctrines, de sentiments, de tendances, où se heurtaient l'esprit conservateur et l'esprit révolutionnaire, répétait, sous une forme réduite et atténuée, les grandes crises du quatorzième siècle,...
JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 245.
Remarque : Certains auteurs jouent sur les emplois A et B. Il est remarquable, cher ami, que le conseil municipal de Paris, qui n'est pas conservateur en politique, le soit du moins des vieilles pierres et des vieux souvenirs (ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 3, 1891, page 351).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 014. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 186, b) 1 849; XXe. siècle : a) 1 781, b) 1 238.
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