Vincent VAN GOGH:RUE A AUVERS.

« 1890 Pays-Bas POSTIMPRESSIONNISME PAYSAGE Vincent V AN GOGH RUE A AUVERS «Eh bien, mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison y a sombré à moitié», écrit Vincent à Theo en juillet 1890.

Cette lettre, la dernière, ne sera jamais postée : le 29 juillet, Vincent se suicide à Auvers.

Il a trente-sept ans.

Conscient de ce qu'il nomme lui-même ses «faiblesses mentales», Van Gogh a décidé en 1889 de séjourner un temps à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence.

A sa sortie, il quitte le Midi, où il a vécu des moments de désar roi extrême, et s'établit à Auvers.

Mais là, non plus, il ne peut trou ver la sérénité; les pério­ des de création alternent avec les crises psy­ chologiques, pendant lesquelles il ne peut ni peindre ni dessiner.

Si les œuvres de ces der­ nières années restent les plus intenses, il fau­ dra attendre mars 1901 , date de la première exposition Van Gogh, pour qu'elles soient pré­ sentées au public.

Pour de jeunes peintres comme Derain, Matisse et Vlaminck, ce sera un véritable choc .

L'ŒUVRE A Auvers , le sty le du peintre n'a guère évolué .

Depuis son sé'our arlésien, il se caractérise par une touche al ongée, tournoyante, et un chro­ matisme exacerbé.

La couleur construit les formes , structure la composition.

Nul souci de réalisme dans ses œuvres; Vincent ne décrit pas un paysage, il recherche l'expression , une expression toujours plus tendue, à l'image de sa vie intérieur e, et c'est par la couleur qu 'il veu t paNenir à son but.

Il déforme les petites maisons du village , ne craignan t jamai s la styl i­ sation.

Les ligne s se contorsionnent, les toits semblent mouvants et le chemin devient une mince ligne serpentine.

Au rouge violent qui prédomine sur la gauche répond le vert inatten- LA COTE Jusqu'au début des annnées 1990, quand une œuvre de Van Gogh passait dans une vente un vent de folie soufflait sur le marché de l'art.

Désormais, l'euphorie s'est calmée, et les Van Gogh ne circulent pas.

En décembre 1996, pourtant, Jardin d'Auvers, passé en vente à Paris, ne trouva pas d'acquéreur, à cause sans doute de sa sulfureuse réputation de faux.

Vincent VAN GOGH 1853-1890 • Rue à Auvers • Huile sur toile 73 cm x 92 cm • Non signé • Peint en mai 1890 • Localisation : Helsinki, Ateneumin Taidemuseo du des toits de droite.

Les teinte s les plus oppo­ sées se côtoient: le vert cru et le rouge, le / · aune tout droit sorti du tube et le kaki éteint de 'herbe.

Mais la partie supérieure surtout ren­ seigne sur la technique du peintre .

Dans ce ciel resté inachevé, de larges touches de bleu outremer virevol tent comme de gros insectes .

LA CRITIQUE Trois ans après la mort de Vincent, Émile Ber­ nard écrit: «Avec un amour particulier, il se vautre dans la matière même de la peinture, dans la pâte ; tripoter cette pâte était pour lui une joie.

De même que l' avare aime à tripoter son or, à jouer avec en secret, il s'élançait dans la solitude des campagnes, pour palper librement ses tubes, les presser , les vider avec fureur sur des toiles vierges.

» Comme Rue à Auvers , ces Chaumières témoignent de l' e x trême pouvoir expressif que Van Gogh a su donner à la couleur .

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