Vincent VAN GOGH:L'ITALIENNE.

« Vincent V AN GOGH L'ITALIENNE Sous les yeux de Van Gogh, la Segatori, patronne du «Tambourin», pose, encore belle.

De ses yeux en amande, elle fixe le spectateur.

Décliné dans des tons complémentaires, ce tableau frappe par la densité des formes et 1 'harmonie des lignes ...

Arrivé à Paris début 1886, Van Gogh habite dans le petit appartement de Theo, situé rue Laval (devenue depuis rue Victor-Massé), au pied de la Butte Montmartre.

Ils déménage­ ront quelques mois plus tard pour le 54, rue Lepic, où Vincent dispose d'un atelier.

D'abord en thousiaste, il est assez choqué au fil du temps par les réactions des artistes les uns envers les autres.

«Parmi les artistes, on n'est pas toujours dans des dispositions · d'amitié suffisantes.

Ou bien on exagère les qualités de quelqu ' un , ou bien on les néglige trop.» LE MODÈLE Van Gogh était-il l'amant ·d'Agostino Segatori? C'est fort probable.

Après une dis­ pute avec elle, il écrit à son frère, parti en Hollande durant l'été: «Pour ce qui est de la Segatori, c'est une tout autre affaire, j'ai encore de l'affection pour elle, et j'espère qu'elle en a encore pour moi aussi.

Mais maintenant elle est mal prise , elle n'est ni libre ni maîtresse chez elle, surtout elle est souffrante et malade.» Van Gogh fait ici allu­ sion au fait qu'il a été supplanté par A l'épo que de sa liaison avec Agostino , Van Gogh peut travailler tout à son aise au «Tambourin», dont sa maîtresse est la gérante.

Une aubaine pour un artiste qui se plaint toujours de ne P.OS trouver CJe modèles .

Ci-contre : Femme ou cabaret.

Vincent V AN GOGH 1853-1890 .L'ltalkmu! • Huile sur toile 81 CID x 60 cm .Non signé • Peint en 1887 • Localisation : Parts, musée d'Onay • Expositions : New York, 1920; Londres, Bile, 1923; Stuttprt, 1924; Paris, 1925, 1984, 1988; La Haye, 19l5, tm.1971; LenJaarad, Mosœu, 1981; Toreato, AJDSterdam, 1987 un homme du c milieu •1 Lorsqu'ils se séparent, l'Italienne lui interdit la porte de son cabaret, où Van Gogh avait accroché ses tableaux et sa collection d'estampes.

Il reviendra plus tard les chercher avec une charrette à bras 1 L'ŒUVRE Cette toile rappelle beaucoup le portrait du père Tanguy, peint à la même époque, où l'on aperçoit au mur quelques-unes des estam­ pes que possédait Van Gogh.

Elle montre combien le peintre était influencé par les gra­ vures japonaises: le cadre formé par les cou­ leurs complémentaires rouge, jaune et verte, avec comme pendant le dossier de la chaise tracé à la verticale et à l'horizonta l e, le fond jaune, qui rappelle les ap lats de cou leur pure des estampes, la vue plongean te sur le por­ trait, peint dans des tons purs, sans ombre ni perspective.

LA COTE La plupart des toiles (et elles sont très rares en vente publique) atteignent des sommes faramineuses.

Pourtant, un Bouquet de millions de fleurs a trouvé preneur pour 7, 7 millions de francs français (1,4 million de dollars) à New York en 1993, et une petite toile des débuts du peintre s'est négociée à 1,4 million de francs français (255000 dollars), toujours à New York.. »