Vincent VAN GOGH:LES ARÈNES D'ARLES.

« Vincent V AN GOGH LES ARÈNES D'ARLES Van Gogh repousse la corrida au fond du tableau et concentre son attention sur la foule compacte massée dans les gradins.

Cette œuvre d'une étrange modernité captive le collectionneur russe Stchoukine, qui l'emporte à Moscou.

lors de son séjour à Arles, Van Gogh s'inté­ resse à plusieurs scènes de la vie locale, comme Les Arènes d'Arles et La Salle de danse , en octobre et novembre 1888 .

A cette époque , Gauguin réside chez lui, dans sa «maison des artistes» , et lui prodigue de nombreux conseils.

Il tente de le convertir au symbolisme, mais Van Gogh suit sa propre voie en marge de ses amis, sans jamais ces­ ser d'expérimenter avec la cou l eur.

l'ŒUVRE Van Gogh adopte une mise en page originale en articulant son tableau autour des arènes, à l'arrière-p lan du tableau.

Cette composition rappelle singulièrement les personnages de La Salle de danse.

La plupart des visages restent anonymes: on découvre seulement au premier plan, sur la gauche, l'expression maussade d'une femme qui semble bouder la corrida .

D'autres spectatrices, traitées en aplats de couleur, tournent le dos à l'arène et discutent entre elles.

Une fois de plus, le peintre n'hésite pas à jouer sur les contrastes entre les couleurs : il opte pour une dominante verte, sur laquelle tranchent çà et là des ombrelles rouges ou un gilet jaune.

A l'arri ère-plan, une grand disque doré évoque la piste où évoluent un toréador et un taureau à peine esquissés.

Van Gogh s'éloigne de la figurati on pure pour s'orienter vers un style résolument abstrait.

LA COTE Une toile de la même époque, Nature morte, branche d'amandier, s'est vendue 11,7 millions de francs français (2 millions de dollars) au cours d'une vente aux enchères à Londres en 1992.

Mais les huiles du peintre, rares sur le marché, peuvent atteindre 429 millions de francs français (78 millions de dollars).

Un simple dessin peut coûter 360 000 FF (65000 dollars).

Vincent VAN GOGH 1853-1890 • Les Arènes d'Arles • Huile sur toile 73 cm x 92 cm • Non signé • Peint en 1888 • Localisation: Moscou, musée d'Art moderne • Exposition: Moscou, 1926 LA CRITIQUE Georges Albert Aurier est un des rares critiques à avoir reconnu le talent de Van Gogh de son vivant.

«Van Gogh a eu, à un degré rare, ce par 9uoi un homme se différencie â'un autre: le style.

Dans une foule de tableaux mêlés les uns aux autres, l'œil, d'un seul clin, sûrement , reconnaît ceux de Van Gogh, comme il recon­ naît ceux de Corot, de Manet, de Degas, de Monet, de Monticelli, parce qu'ils ont un génie propre, qui ne peut être autre, et qui est le style» , écrit-il.

L'HISTOIRE Acheté par le collectionneur Sergei lvanovitch Stchoukine , le tableau fut nationalisé après la révolution de 1917.

Il est aujourd 'hui au musée d'Art moderne de Moscou.

l'arène n'est, dans la toile, qu'u ne fenêtre de pure couleur.

les formes ne sont qu'esquissées, mais quelle puissance dans le mouvement!. »