Vincent VAN GOGH:DEUX FILLETTES.

« Vincent V AN GOGH DEUX FILLETTES Ces « Deux Fillettes », au nom inconnu, font partie des quatre-vingts toiles que Van Gogh, saisi par une véritable rage de créer, réalise en soixante-dix jours à Auvers-sur-Oise ...

Van Gogh arrive à Auvers-sur-Oise le 20 mai 1890, après un séjour de un an à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence, où il a dû lurter contre des hallucinations suivies de périodes de pro­ fonde dépression.

Théo, cherchant un endroit qui conviendra à son frère, a fini par décou­ vrir le village d'Auvers, grâce à Pis-sarro.

Celui-ci a entendu parler du docteur Gachet, qui, outre la médecine, «fait de la peinture dans ses moments perdus.

Il me dit que c'est un homme qui a été en rapport avec les impressionnistes», écrit Théo à Vincent le 4 octobre 1889.

LE CONTEXTE Début juin 1890, Van Gogh écrit à son frère Théo: «Ici on est loin assez de Paris pour que ce soit la vraie campagne, mais com­ bien néanmoins changé depuis Daubigny.

Mais non pas changé d'une façon déplai­ sante, il y a beaucoup de villes et habita­ tions diverses modernes et bourgeoises très souriantes, ensoleillées et fleuries.» C'est que, à Auvers-sur-Oise, de nombreux artistes ont précédé Van Gogh.

Parmi eux, les paysa­ gistes Daubigny et Corot, séduits par le char- Durant son court séjour à Auvers-sur-Oise, où il va mourir, Van Gogh peindra quatre-vingts toiles, dont ce magnifique portrait de la fille du Dr Gachet dans son jardin.

Vincent V AN GOGH 1853-1890 • Deux Fillettes • Huile sur toile 51,2 cm x 51 cm • Non signé • Peint en 1890 • Localisation : Paris, musée d'Orsay me ef la lumière du village et le calme des bords de l'Oise.

Pissarro, Guillaumin, Cézan­ ne et Renoir ont suivi.

Beaucoup de peintres étrangers séjournent également dans ce petit village de 2 000 habitants.

L'ŒUVRE Van Gogh exécute beaucoup de portraits pen­ dont le mois de juin.

Mais il s'agit parfois de tableaux assez hâtivement brossés, comme cela semble être le cas ici.

Van Gogh a utilisé lamé­ thode du «cloisonné», cernant les personnages d'un trait épais, violacé et sinueux.

Il a saisi ses modèles en gros plan, dessinant sur les lèvres de la fillette de droite une expression narquoise, les traits accusés confinant presque à la carica­ ture.

La sinuosité, le tremblé du trait, visibles dans la maison, sur le chemin, la robe des filles ou leurs mains, contribuent à donner à cette œuvre un caractère énigmatique, d'autant que personne jusqu'ici n'a pu identifier ces fillettes (il en existe un autre portrait, aux teintes chaudes, qui appartient à un collectionneur privé).

L'HISTOIRE Ce tableau faisait partie de la collection du docteur Gachet.

Son fils Paul en fit don au musée du jeu de Paume en 1954, et il fut transféré au musée d'Orsay en 1986.

LA COTE Alors que Van Gogh n'a pratiquement pas vendu d'œuvres de son vivant, ses tableaux sont aujourd'hui parmi les plus chers du monde.

Une vente a défrayé la chronique: celle du 30 mars 1987 à Londres, chez Christie's, où les Tournesols ont atteint la somme de 39,921 millions de dollars.. »