VINCENT AURIOL
Publié le 16/05/2020
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VINCENT AURIOL
(1884-1966) Homme d'Etat et premier président de la Ive République, né à Revel (Haute-Garonne) le 27 août 1884,Vincent Auriol, fils d'un boulanger, militant socialiste dans la tradition de Jaurès, avocat défenseur des grévistes, estélu député en 1914 et devient un des plus fidèles amis de Léon Blum qui, en 1936, lui confie le ministère desFinances dans le gouvernement de Front populaire.
A ce titre, il lui appartient de proposer une dévaluation etl'institution d'un «franc flottant».
En 1937, il devient garde des Sceaux dans le cabinet Chautemps, et, en 1938, denouveau ministre dans un éphémère gouvernement Blum.Le 10 juillet 1940, il est un des quatre-vingts parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Cevote lui vaut d'être arrêté en septembre 1940.
Il est libéré en avril 1941 et, en octobre 1942, il entre dans laclandestinité, puis réussit à quitter la France pour rejoindre le général de Gaulle à Londres en 1943.
Membre del'Assemblée consultative d'Alger, président des deux Assemblées constituantes de 1945 et de 1946, il s'affirme alorscomme un des porte-parole de la tradition républicaine revivifiée par la Résistance.
Le 16 janvier 1947, le Congrès,réuni à Versailles, l'élit président de la République par 452 voix, contre 242 à Champetier de Ribes, 122 à Gasser et60 à Michel.
Clemenceau.
Il apporte à la magistrature suprême une bonhomie enjouée et un accent méridional quifont la joie des chansonniers.
Mais cet Occitan, fervent de la poésie française et latine, assume sa charge avec unsérieux et une sincérité que révèle une de ses déclarations : «J'ai déclaré dès mon installation que je ne serais ni unprésident-soliveau ni un président personnel.
Entre le mutisme, le laisser-faire, le laisser-aller et la décision, l'actioneffective, réservée au gouvernement responsable, il y a place pour cette «magistrature morale» dont on a parlé,pour ce pouvoir de conseil, d'avertissement, de conciliation, qui doit être celui du chef de l'Etat, sensible etattentif— au-delà des courants d'opinions superficiels et passagers et au-dessus des heurts des partis — à lavolonté profonde et permanente du pays.»Mais le président Auriol est, par la Constitution, prisonnier du «régime des partis» : quatorze gouvernements sesuccèdent pendant son septennat, la IVe République ne répond pas aux espoirs de ses fondateurs.
En 1954, il nesollicite pas un second mandat et, quatre ans plus tard, quitte un parti socialiste qu'il ne reconnaît plus.
Puis, en1959, il devient, de jure, membre du Conseil constitutionnel, dont il se retire en juillet 1960 pour manifester sondésaccord sur l'orientation présidentielle de la Ve République.
Il meurt à Paris le le' janvier 1966..
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