Vietnam - 2000-2001: Relance politique ?
Publié le 30/09/2020
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Vietnam - 2000-2001: Relance politique ?
Dans un pays où la vie politique est régulée par le Parti communiste vietnamien
(PCV), le 9e congrès de celui-ci, réuni du 19 au 22 avril 2001, constituait un
événement attendu.
À juste titre, car la scène politique en est sortie modifiée.
Publiquement désavoué par les "grands anciens" du régime (Do Muoi, ex-secrétaire
général, Vo Van Kiet, ex-Premier ministre, Le Duc Anh, ex-chef de l'État), Le
Kha Phieu a dû abandonner sa place de secrétaire général après trois ans et demi
d'exercice.
Son successeur, Nong Duc Manh, formé en URSS mais nettement plus
jeune (né en 1940) et originaire de l'ethnie minoritaire tay, présidait
jusque-là l'Assemblée nationale, dont le rôle s'est affirmé dans les affaires
publiques.
En eux-mêmes, les textes de ce congrès ne bouleversaient pas la
perspective, mais une nouvelle liberté de ton, quelques réformes structurelles,
un important renouvellement du Comité central, limité à 150 membres, et un
Bureau politique plus équilibré - dans lequel le poids relatif du Nord et de
l'armée s'est amoindri - ont achevé de donner l'impression d'une relance.
Il
restait à savoir comment celle-ci se concrétiserait.
Après quinze années de doi
moi (renouveau), la situation a en effet considérablement évolué - la valeur des
exportations, par exemple, a été multipliée par cinq entre 1990 et 2000 - mais
le Vietnam est toujours confronté au même dilemme : comment ouvrir rapidement le
pays, ce que commanderait le réalisme économique, sans fragiliser le régime, que
ses traditions ne poussent pas naturellement dans cette direction ?
Les indicateurs économiques paraissaient favorables et les signes positifs ne
manquaient pas : une croissance entre 5 % et 6 % pour 2000, nettement supérieure
à celles des deux années précédentes (3,5 %), une monnaie stable, un déficit
commercial de l'ordre de 2,9 milliards de dollars et l'ébauche d'une reprise des
investissements étrangers, après plusieurs années de recul.
Le cadre légal de
ces investissements a encore été assoupli à l'été 2000 et une petite bourse des
valeurs a été inaugurée à Ho Chi Minh-Ville le 20 juillet 2000.
Neuf mois plus
tard, peu avant l'ouverture du congrès du Parti, un accord passé avec les
institutions de Bretton Woods confirmait la tendance : le FMI a notamment
approuvé, le 6 avril 2001, un prêt de 368 millions de dollars, sur trois ans,
assorti d'un engagement de Hanoi sur les modalités et le calendrier des réformes
(clarification des relations entre les quatre banques publiques et l'État et
restructuration, privatisation ou liquidation du tiers des entreprises publiques
- 1 800 sur 5 571).
Moins d'un mois après avoir pris ses fonctions, Nong Duc
Manh réaffirmait sur la zone industrielle pour l'exportation de Tan Thuan (sud
de Saigon) l'engagement du Parti en faveur de l'industrialisation et de la
modernisation du Vietnam, un objectif qui, dans un pays demeuré très rural, ne
devait pas faire oublier le développement des campagnes, dont certaines ont été
fortement éprouvées fin 2000 par les importantes crues du Mékong.
Le mouvement de protestation des "Montagnards"
Après la province de Thai Binh, où, durant les années précédentes, la grogne
s'était emparée des paysans du Nord, des foyers de tension sont apparus sur les
hauts plateaux du Sud.
Les dizaines de milliers de Vietnamiens qui ont tenté
leur chance dans les plantations de café de la région n'ont pas eu à le
regretter, la production - et l'exportation - de café robusta ayant été une.
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