Vietnam (1999-2000): Vingt-cinq ans après
Publié le 30/09/2020
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Vietnam (1999-2000): Vingt-cinq ans après
Le Vietnam, qui aura célébré en 2000 le 25e anniversaire de la "libération du
Sud" (prise de Saigon par l'Armée populaire, préfigurant la réunification du
pays en 1976), a depuis lors beaucoup et peu changé à la fois.
La population a
presque doublé ; l'exode des réfugiés s'est tari, des retours ont même eu lieu ;
le Vietnam a rejoint l'ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique) et
la fièvre immobilière s'est emparée des grandes villes.
Mais l'écart Nord-Sud
demeure, comme le suggèrent les taux de chômage, supérieurs de deux points à
Hanoi et Haiphong (9 % et 8 %) à ceux d'Ho Chi Minh-Ville et de Da Nang.
Les
catastrophes naturelles continuent de sévir : les inondations de
novembre-décembre 1999, en noyant comme rarement villes et campagnes du Centre,
ont emporté des centaines de personnes et fait plus de 250 millions de dollars
de dégâts.
Le Parti communiste vietnamien (PCV), derrière son secrétaire général
Le Kha Phieu, paraît plus que jamais aux commandes de la "transition".
Comme ses exportations le montrent, le Vietnam reste un pays peu développé.
Le
pétrole, dont l'envol des prix a été une aubaine, est le premier produit
d'exportation : 16 millions de tonnes de brut devaient être extraites off shore
en 2000, avec l'espoir de voir se réaliser le projet vietnamo-russe de
raffinerie au Quang Ngai.
Aux deux rangs suivants figurent des industries dites
"de main-d' œuvre" : articles textiles et de confection, chaussures.
Viennent
ensuite les produits de la mer et de l'agriculture (riz et café).
Les campagnes,
qui fixent encore plus des trois quarts de la population, n'assurent guère plus
d'un quart du PIB.
Après les retombées sur le pays de la crise financière asiatique ouverte en
1997, les exportations ont bien repris en 1999 (+ 23 %), en particulier vers le
Japon et Singapour.
Combinée à la stagnation des importations, cette situation a
permis de combler le déficit des échanges et a contribué à stabiliser le dông,
autour de 14 000 pour un dollar.
Mais le plafonnement des importations traduit
lui-même un ralentissement de la croissance : caracolant autour de 9 % au milieu
des années quatre-vingt-dix, celle-ci n'a pas dépassé 3,5 % en 1999.
Les investissements étrangers sont apparus en recul pour la troisième année
consécutive.
En montants cumulés, les premiers investisseurs restent Singapour,
Taïwan, le Japon, Hong Kong et la Corée du Sud.
Au-delà de la crise asiatique
(érosion des "avantages comparatifs" du pays), ces déconvenues apparaissent
liées à la lenteur des réformes structurelles.
La réforme de l'État, la restructuration du système financier et des entreprises
publiques, menées sous la direction du Premier ministre Phan Van Khai, ont en
effet continué de buter sur de multiples difficultés.
L'introduction de la TVA
début 1999 a sonné comme un échec.
Lancée un an plus tard, une nouvelle loi sur
l'entreprise est en cours d'application.
Mais l'"actionnarisation" des
compagnies d'État marque le pas, la prise en charge de leurs dettes se révélant
délicate et le seul audit des cent plus importantes (Vietnam Airlines, Postes et
Télécommunications, Vinaciment, etc.) devait occuper une bonne partie de l'année
2000.
Le développement des infrastructures, comme le nouveau pont suspendu de My Thuan.
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