Vietnam (1994-1995): Poursuite de l'intégration régionale
Publié le 30/09/2020
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Vietnam (1994-1995): Poursuite de l'intégration régionale
L'année 1994-1995 fut celle de l'insertion confirmée du Vietnam dans son
environnement géopolitique.
Ce processus s'est traduit par le renforcement des
liens économiques, diplomatiques avec ses voisins, mais, de ce fait même, par
une plus grande implication dans le jeu des rapprochements et des rivalités
régionales.
Autre évolution importante, la levée de l'embargo américain, le 4 février 1994,
a été suivie, début juillet 1995, de l'annonce par Washington de l'établissement
de relations diplomatiques complètes entre les deux pays.
Cette décision avait
été précédée d'une intense activité diplomatique: voyages officiels, rencontres
de haut niveau et signature d'accords bilatéraux.
De février 1994 à mars 1995,
les Premiers ministres du Japon, de Corée du Sud, de Singapour, de Thaïlande,
d'Inde, d'Australie, du Canada et de Suède ainsi que les présidents chinois,
sud-coréen et philippin se sont rendus en visite au Vietnam.
De leur côté, les
gouvernants vietnamiens: président de l'État, secrétaire général du Parti
communiste et Premier ministre, ont parcouru trois continents.
Les relations avec la Chine populaire ont pris une tournure plus paisible
(développement des échanges commerciaux, recours à la négociation pour résoudre
les contentieux), même si le litige sur la possession de l'archipel des Spratly
(en mer de Chine méridionale), notamment, et sur les zones de pêche est demeuré,
le cercle des protagonistes s'étant élargi aux Philippines et à Taïwan.
Mais, en
dépit du consensus avec Pékin sur la nécessité de tenir tête au capitalisme
international, la crainte d'une Chine renforçant sa puissance navale l'a emporté
chez les dirigeants vietnamiens.
Ces derniers ont multiplié les démarches pour
que leur pays soit admis à l'ANSEA, avec succès, puisque l'adhésion du Vietnam a
été effective en juillet 1995.
Toutefois, être membre de l'ANSEA n'offre qu'une
garantie politique; l'association n'ayant pas d'appareil militaire contrairement
à l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord), ou de l'ex-pacte de
Varsovie, elle ne peut guère prodiguer qu'un soutien moral et diplomatique.
Dans un tel contexte, le litige vietnamo-russe à propos de la base navale de Cam
Ranh ne se réduit pas à un simple contentieux financier: les Russes désirent
continuer à disposer de cette base en versant un loyer qui serait soustrait de
la dette vietnamienne envers Moscou.
Certes, la créance de 10 milliards de
roubles a été réduite à 3,15 millions de dollars E-U par l'effet de la
dépréciation du rouble, mais la Russie s'est refusée à en tenir compte dans le
calcul des montants du remboursement.
De leur côté, les Vietnamiens ont paru ne
pas exclure la possibilité d'un recours à la force navale des Russes contre les
Chinois.
Les Russes demeurent les principaux fournisseurs d'armes et de pièces
détachées pour le matériel militaire du Vietnam.
Des financements prioritairement asiatiques
Les relations financières et commerciales avec l'étranger ont continué de se
renforcer.
Ne demandant pas de garantie concernant les droits de l'homme, les
pays asiatiques restent les premiers partenaires du Vietnam, même si, le plus
souvent, les remontrances occidentales ne sont que des clauses de style.
En.
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