Viêt-công
Publié le 06/12/2021
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Viêt-công (abréviation de Viêt Nam Công San, signifiant « communiste vietnamien «), nom donné au cours de la guerre du Viêt Nam par le gouvernement de Saïgon à ses adversaires communistes et à leurs alliés, regroupés au sein du Front national de libération (FNL).
En 1960, les communistes et leurs alliés publient un manifeste commun pour renverser le gouvernement du Viêt Nam du Sud et réunifier le Viêt Nam. Le Viêt-công regroupe des marxistes, d'anciens membres du Viêt-minh, des libéraux et tous ceux qui ont été victimes des méthodes expéditives du régime sud-vietnamien de Ngô Đình Diêm. En 1961, le Viêt-công intègre une armée de guérilleros pour mener une guerre d'embuscades, des actions terroristes et de sabotage. En 1962, un parti révolutionnaire du peuple est créé en son sein.
Dès 1965, le Viêt-công est assez solide pour former des unités capables de combattre contre l'armée sud-vietnamienne, dans les campagnes aussi bien que dans les villes, encore sous le contrôle du gouvernement de Saïgon. Le Viêt-công organise donc l'offensive du Têt en janvier 1968, en attaquant simultanément quarante villes du Sud. Si cette offensive est sur le plan militaire un échec — les rangs des Viêt-công étant décimés —, elle s’avère en fait un succès retentissant sur le plan politique, démontrant aux yeux de l’opinion publique et plus particulièrement américaine, que les États-Unis n’ont plus l’entier contrôle de la situation. Le Viêt-công reprend donc sa tactique de guérilla, alors que l'armée régulière du Viêt Nam du Nord prend la responsabilité des combats principaux contre les forces du Sud et ses alliés étrangers, notamment les États-Unis. En 1969, le Front national de libération crée le gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP) dans les zones qu'il contrôle. Lorsque des négociations de paix ont lieu à Paris en 1971-1973, une délégation du GRP est aussi présente. Après l'invasion du Sud par le Viêt Nam du Nord et l'effondrement du gouvernement sud-vietnamien en 1975, le GRP prend le pouvoir en tant que gouvernement du Viêt Nam du Sud. Il cesse d'exister l'année suivante lors de la réunification du pays sous l'égide de Hanoï. Le FNL disparaît la même année lorsqu'il fusionne avec le Front patriotique, front commun organisé par Hanoï comme successeur du Viêt-minh et du Liên Viêt.