Victor Hugo, Les Contemplations - tome I “Autrefois”. 21e poème du livre premier intitulé “Aurore”
Publié le 25/06/2022
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INTRODUCTION :
LECTURE LINEAIRE 1
Le XIXème donne naissance au romantisme, mouvement littéraire et artistique qui prône
l’expression du moi.
Victor Hugo, poète, romancier mais aussi dramaturge est l'un de ses
représentants.
Lorsqu'il publie Les Contemplations en 1856, l'auteur explique dans sa préface
que “Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes”.
Ce poème fait partie du tome I “Autrefois”.
21e poème du livre premier intitulé “Aurore”, il
évoque l'enfance et l'adolescence.
C'est une section heureuse des Contemplations.
Il est
composé de quatre strophes en alexandrins dont les rimes croisées évoquent une rencontre
amoureuse dans la nature.
LECTURE EXPRESSIVE
Nous nous demandons donc : Comment le poète fait-il part de cette rencontre amoureuse
dans la nature ?
Afin de répondre à cette problématique nous analyserons trois mouvements : Le 1er
mouvement annonce l'apparition de la jeune fille dans le 1er quatrain.
Le 2nd mouvement décrit
des vers 5 à 11 une scène de séduction.
Dans le 3eme mouvement nous assistons au triomphe
du poète du vers 12 à la fin.
Analyse linéaire :
PREMIER MOUVEMENT :
Le poème s'ouvre sur la jeune femme.
Par l'anaphore du pronom sujet “elle” au vers 1, qui
souligne son importance et le verbe d'état à l'imparfait “était” annonce sa description.
La jeune
femme est comparée à une figure naturelle et sauvage comme le montrent les 2 adjectifs
“déchaussée”, “décoiffée” construits avec le préfixe négatifs “dé”, répété dans le parallélisme.
Les termes sont mis en valeur par leur place similaire dans les 2 hémistiches.
L’assonance en
[e] et la rime interne rendent d'emblée le récit très musical.
Une vision d'ensemble de la jeune
femme nous est donnée.
Au vers 2, le participe passé mis en apposition, l'adjectif et le CCL “Assise, les pieds nus,
parmi les joncs penchants” poursuivent l'image de désordre et de naturel, elle semble faire corps
avec la nature en mouvement.
La mention de ses pieds nus, traduit la sensualité de l'apparition.
Le poète n'apparaît qu'au vers 3 à travers le pronom personnel tonique “moi” à l'initiale du
vers repris à l'hémistiche “je”.
Le verbe de mouvement dans la subordonnée relative “qui passait
par là” s'oppose à l'immobilisme de la jeune femme.
Le verbe de perception suivi du nom “fée”
traduit la fascination de Victor Hugo : “je crus voir une fée” ; elle est décrite comme une
apparition onirique, ce qui est renforcé par le modalisateur “je crus”.
Elle peut évoquer à la fois la
nymphe des bois et la muse.
Le substantif “fée” est en fin de vers avec une sonorité ouverte,
cela accentue le caractère surnaturel de cette rencontre.
La conjonction de coordination “et” v.4 souligne l'enchainement rapide des faits dans ce
coup de foudre.
Immédiatement, le poète s'adresse à la jeune fille au discours direct “Et je lui dis
: Veux-tu t'en venir dans les champs ?” pour l'inviter à aller avec lui au cœur de la nature.
Le
CCL indique qu'il s'agit d'un lieu vaste et découvert.
Le tutoiement et la tournure familière
instaurent une intimité naturelle et spontanée libérée de toute convention.
Ce vers retranscrit la
simplicité de l'échange, avec la césure affaiblie contrairement aux vers précédents qui étaient
rythmiquement classique.
Cette question crée un effet d'attente.
Enfin le chiasme sonore avec
l'allitération en [v] “Veux-tu t'en venir”, produit un effet mélodique, pour la charmer.
DEUXIÈME MOUVEMENT :
Au v.5 : la focalisation sur le regard grâce aux polyptotes du verbe de vision “regarda”,
“regard”, redouble la séduction.
L'hyperbole “regard suprême” et l'enjambement v.5/6 renforcent
le caractère exceptionnel du personnage féminin.
C'est le topos de la rencontre amoureuse.
Le silence de la jeune fille agit comme un retardement.
Elle est désignée par la métonymie
“beauté” v.6, ici il est question de la femme aimée mais on peut y voir aussi une référence à la.
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