Vicor Hugo les miserables commentaire de texte
Publié le 02/06/2024
Extrait du document
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Méthode : l’étude linéaire/le commentaire (rappels)
Remarque : le commentaire (pour l’épreuve écrite) reprend les idées du texte, comme dans
l’étude linéaire, mais avec une organisation différente pour mettre en valeur les idées
maîtresses et les enjeux du texte.
L’étude linéaire
Étape 1: - lire le texte en notant vos impressions : effets produits (tonalité, sentiments et
sensations), ainsi que le paratexte pour situer l’œuvre (siècle, mouvement littéraire, contexte).
Rattachez-le à ce qui vous savez de l’œuvre et du parcours de lecture.
- Relevez qui parle à qui ? (Indices d’énonciation, dont ceux de la subjectivité, et
point de vue) et les idées principales (champs lexicaux), ainsi que la forme du texte (récit,
dialogue, portrait etc) et sa progression.
Quels sont les enjeux du texte (les intentions de
l’auteur) ?
Étape 2 : déterminez les mouvements du texte en leur donnant un titre (ou courte phrase) qui
résume l’idée principale du mouvement.
Étape 3 : formulez une question qui met en valeur votre projet de lecture.
Étape 4 : étudiez précisément chaque mouvement en mettant sous une idée directrice (souspartie) des citations suivies de remarques de forme et d’une interprétation (effet produit) :
donc idée, analyse de forme, interprétation.
Étape 5 : rédigez l’introduction (4 P : Présentation de l’œuvre en la rattachant à un siècle et un
mouvement littéraire ; Présentation de l’extrait (contenu et contextualisation), Problématique,
Plan) et la conclusion qui sera le bilan de votre lecture, suivi d’une ouverture sur un autre
texte.
EXEMPLE pour le récit.
Étude linéaire de l’extrait des Misérables de V.H.
(p316, édition
Hatier, ligne 12 à la fin).
Faites les différentes étapes au brouillon.
Mise en commun des impressions.
Effets de contraste, de surprise (au début et à la fin) entre les différents personnages.
Réalisme
de la scène.
Le visiteur suscite la pitié, mais sans employer de pathos : il ne se plaint pas, mais énonce les
faits avec une gradation, sans se plaindre.
C’est le lecteur et les autres personnages qui se
sentent alors concernés et plaignent J.V.
Point de vue : 3ème personne, focalisation interne (voir leçon sur le manuel)/puis interne de
chaque personnage, et de nouveau externe.
1ère personne dans le discours
Texte narratif au passé simple/imparfait
Présence d’un dialogue.
C’est le visiteur qui a le plus de temps de paroles : autoportrait et
vécu, mais celles de l’évêque à la fin sont essentielles.
Progression du texte vers une résolution du problème du perso à la fin : regard humain de
l’abbé qui lui accorde le gîte et le couvert.
Donc, enjeux : présenter le personnage comme un marginal qui a souffert et ne laisse pas
indifférent.
Provoquer une réflexion humaniste sur la société.
Intro : Au XIXème, le réalisme permet aux auteurs comme V.
Hugo de raconter des histoires
mettant en scène des héros différents d’avant, qui ne sont plus parfaits.
Ainsi, dans Les
Misérables, le personnage marginal de Jean Valjean lui permet d’évoquer la misère et les
travers de la société.
Dans l’extrait que nous avons à étudier, au chapitre 3, dans la première
partie du livre deuxième, il nous propose le portrait de cet homme sans domicile à travers une
scène de récit qui présente son arrivée à Digne, alors qu’il vient de sortir du bagne.
(LECTURE DE L’EXTRAIT)
Comment l’auteur met-il en scène l’apparition de cet homme marginal ? Nous verrons que le
texte comporte 3 mouvements.
Des lignes 12 à 24, les réactions contrastées des personnages
lors de son apparition, des lignes 25 à 39 la prise de parole de J.Valjean, et des lignes 39 à la
fin, le retournement de situation.
I/ La mise en scène du récit : Les réactions contrastées des protagonistes :
A/ Effet de surprise mêlée de peur des deux femmes, décrit d’un point de vue externe :
« l’homme qui entrait » marque leur ignorance et celle apparente du narrateur.
D’où suspense.
1/ Puis interne de chaque personnage par un zoom sur chacun :
D’abord la réaction physique d’effroi de Mme Magloire marquée par la négation renforcée
par le « même » et le verbe lui-même.
2/ Celle de Mademoiselle Baptistine physique elle aussi (verbes d’action « se retourna », « se
dressa ») et marque les mêmes sentiments : « effarement ».
Mais transition par jeu de regard
vers son frère, scène de ralenti « peu à peu » et retour au calme : « et son visage redevint
calme et serein », 2 adj redondants qui montrent à quel point l’influence de l’évêque est forte.
Effet cinématographique.
B/Le calme de l’évêque l.18 : là encore, jeu de regard « fixait » avec imparfait duratif, qui
donne du suspense.
En une phrase simple, le contraste est établi : « tranquille » s’oppose à
l’attitude des deux femmes.
Le silence de la scène renforce le côté mystérieux.
C/ L’audace surprenante d’un inconnu et son assurance :
1/Nouveau contraste et point de vue externe marqué par « sans doute ».
2/ L’intrus devance de peu la prise de parole de l’évêque évoquée par « ouvrait la bouche »
dans la subordonnée de temps introduite par « comme », signifiant ici « au moment où ».
Il
est donc presque impoli, le narrateur insiste encore avec l’opposition négative « sans attendre
que l’évêque parlât ».
3/ Son attitude et sa posture elles-mêmes marquent son assurance : jeu de regard avec un
ralenti signifié par le verbe « promener », renforcé par la locution adverbiale « tour à tour ».
Le fait qu’il s’appuie son bâton marque à la fois son assurance et sa fatigue.
Enfin, « dit à voix
haute » est encore une preuve de son assurance.
II/ Un discours de présentation sans complaisance, mais qui suscite la pitié du lecteur et
retarde la réponse de l’évêque :
A/ Présentation sans préambule et lapidaire en 4 phrases juxtaposées avec « voici » qui
montre qu’il n’a pas de temps à perdre.
Il énonce d’abord son patronyme, son statut social
infamant « galérien » et précise qu’il est libéré depuis peu, ainsi que sa destination.
B/ La suite, toujours avec des phrases juxtaposées, énonce des faits : il insiste sur sa marche
avec le verbe et sa durée « Quatre jours », ainsi que d’où il vient : « Toulon », et enfin la
distance parcourue « douze lieues » (c’est à dire 48 kms).
C/ Enfin, il en vient à « ce soir ».
Les faits qu’il énonce, apparemment sans émotion, sont de
plus en plus humiliants : chacun évoque le rejet dont il fait l’objet.
D’abord à l’auberge, à
cause de sa condition de galérien (« passeport jaune »).
Situation qui se reproduit plusieurs
fois : dans « une autre auberge » mais cette fois, pour insister, il retranscrit les paroles au
discours direct et ajoute « Chez l’un chez l’autre », sans s’appesantir.
Là encore, les faits sont
énoncés sans commentaire personnel, avec des phrases juxtaposées qui vont par deux (le fait
et sa conséquence), avec la conclusion négative « Personne n’a voulu de moi ».
D’autres lieux
de rejet interviennent avec une gradation vers le bas et marqués par la négation, sont énoncés :
la prison, et enfin « la niche du chien ».
Par mimétisme indiqué par la comparative « comme
s’il avait été un homme », celui-ci est agressif avec lui : « mordu » et « chassé ».
La précision
« on aurait dit qu’il savait qui j’étais », insiste sur la raison de son rejet, son statut de
galérien ».
Ensuite, gradation vers le pire : le même procédé (des phrases juxtaposées) appuie le fait que
c’est un processus presque mécanique et inéluctable : même la nature le rejette (l.36-37).
Enfin, le désespoir de l’homme se fait sentir quand il évoque l’absence de Dieu pour l’aider.
Le lecteur et ses auditeurs ont alors forcément pitié de lui.
Ne sachant où dormir, l’homme
évoque le « renfoncement d’une porte », ce qui évoque son désarroi.
III/ Renversement de situation
L’arrivée de la « bonne femme » : le suspense est maintenu jusqu’à la fin de la phrase, grâce à
deux cc de lieu.
Il énonce encore les faits de façon brute, en retranscrivant le conseil de la
femme au DD : « Frappe là ».
La conséquence arrive directement, avec une nouvelle phrase
juxtaposée « J’ai frappé ».
Les deux interrogations qui suivent montrent son incrédulité à être
sauvé.
Mais le fait qu’il insiste sur le fait qu’il n’est pas un mendiant, qu’il est honnête, grâce à deux
termes synonymes « argent » et « masse », ainsi que la précision sur le montant même de la
somme dont il dispose « cent neuf francs quinze sous » dévoile qu’il a encore un espoir.
Ses
paroles maintiennent aussi le suspense.
D’ailleurs, dans les 3 phrases qui suivent, il montre qu’il donnerait tout cet argent pour deux
raisons, énoncées encore sans plainte, mais qui font pitié au lecteur : sa faim et sa fatigue.
Enfin, le suspense se termine :la réponse simple de l’évêque....
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