VERLAINE
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
VERLAINE
1844-1896
PAUL VERLAINE est né dans les Ardennes, à Metz, en mars 1844, sous le signe de Saturne,
ainsi que Baudelaire.
II reconnaîtra un jour avec inquiétude l'influence de la fauve planète;
il finira par s'y abandonner sans révolte.
Son enfance fut heureuse, couvée sous l'édredon
bourgeois.
Au lycée Bonaparte, à Paris, à peine adolescent, il est saisi par une fureur d'aimer
«n'importe quand, n'importe quel et n'importe où»; elle ne devait pas le quitter.
Amitié, élan,
amour; homme, femme, l'un ou l'autre; les uns et les autres.
C'est l'amitié pour Lepelletier,
Valade, Charles
de Sivry, son futur beau-frère.
C'est en autres « garçonneries >> l'idylle invertie
avec le
jeune Lucien Viotti.
C'est en même temps le besoin de calmer le « remuement de la chose
coupable
>> avec les filles à dix francs.
En lui s'alertent aussi - et de très bonne heure - la vocation de la poésie et la fraternelle
reconnaissance des écrivains
et des artistes.
Il n'est pas encore reçu bachelier qu'il correspond
avec des hommes célèbres
et fréquente les milieux littéraires (salons de la Marquise de Ricard,
de Nina de Callias).
Aux vacances, il chasse le lapin dans la propriété d'un de ses oncles; rejoint
sa mère, sa
tante Grandjean ou la bonne cousine Elisa Moncomble.
Lecluse, Paliseul, Fampoux
ou Bouillon, pays des parents chers; il y reviendra souvent reprendre courage et santé.
Il aime ces
oasis
de la halte et de la tendresse, cette sécurité.
Coups de tête ou de cœur l'éloigneront du tuf
maternel; ils ne pourront jamais l'en arracher tout à fait.
Captif de son passé, de son cœur, il
ne sait oublier ni s'oublier.
Le lâcher tout d'un Rimbaud, la nudité d'un Germain Nouveau,
il ne peut.
Il remâche, se souvient.
Fidèle à ce qu'il a vu, connu, possédé.
Ainsi pour tout, jusqu'à
la fin.
Il débute comme employé d'une Compagnie d'Assurances; devient bureaucrate à l'Hôtel
de Ville de Paris (1864).
Il en sort après la Commune mais ne cessera, jusqu'en 1882, de demander
sa réintégration.
Emplois, professorat, contrats qu'il voudrait solides et lucratifs avec les éditeurs,
il courra toujours après quelque position stable.
Et certes non moins fort que le besoin de bien-être et de sécurité, de sagesse et d'enraci
nement, il y a en lui le démon de la bougeotte, l'impérieux appel des quais et des gares, les fatalités
de
l'âme et du corps en aventure.
Mais il faut les autres pour qu'il soit entraîné.
Lui, rien de l'aigle;
toujours dessous
et pris.
Ses colères brutales et parfois ignominieuses (il sera incarcéré en x88s,
sous l'inculpation d'avoir tenté d'étrangler sa mère) se déchaînent dans d'énormes soûleries où,
très
jeune, il s'adonnera.
Mauvais garçon sans doute, mais la malignité du sort, il faut bien le·
reconnaître, lui réserva d'illustres compagnons, d'exceptionnelles complicités : Rimbaud, Villiers,
Nouveau.
Sans
l'irruption de Rimbaud, la rue Nicolet, où il habita après son mariage avec
Mathilde Mauté (août 187o) l'aurait peut-être retenu.
Le pied à peine sur le sol anglais, le voilà
à
regretter sa femme ( « C'est moi le quitté! »), à réclamer les biens dont il ne peut se passer :
deux habits noirs, un chapeau rond, des livres luxueusement reliés, des toiles : un Courbet, un
Monticelli, un Bazile, une douzaine de dessins japonais, etc ...
Voyageur sans bagages, vagabond,
nu? Point du tout.
Toujours le cœur gros d'être fidèle, et dans l'âme le plomb des souvenirs et
des remords..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- mon rêve familier Verlaine
- Verlaine - Dossier Complet (Biographie, Oeuvre,...): Poèmes Saturniens
- Dans les bois de Paul Verlaine - commentaire
- « De la musique avant toute chose », préconise Verlaine dans son poème intitulé "Art poétique". Pensez vous que la poésie puisse se définir par ce seule aspect musical?
- le lyrisme avec Verlaine