vénus anadyomène: Séquence 1 : Etude d’une œuvre intégrale – Les Fleurs du mal (1857) de Charles Baudelaire
Publié le 04/07/2022
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Séquence 1 : Etude d’une œuvre intégrale – Les Fleurs du mal (1857) de Charles Baudelaire
Parcours associé : « Alchimie poétique – La boue et l’or ».
Arthur Rimbaud, « Vénus anadyomène », Cahiers de Douai, 1870
L’expression « Vénus anadyomène » renvoie au mythe grec de la naissance de la déesse de l’amour et de la
beauté Vénus qui serait née de l’écume de la mer.
Ce mythe constitue un sujet de représentation récurrent en peinture
et trouve l’une de ses incarnations les plus saillantes sous le pinceau de Botticelli, qui, tous comme nombre de ses
confrères, s’attache à rendre visible la beauté et la grâce de la déesse.
L’image traditionnelle attachée à Vénus est
effectivement celle d’une femme à la silhouette souple et élancée, aux raits du visage harmonieux et aux cheveux
blonds épars ondoyant le long de ses courbes.
Rédigé alors qu’il était encore adolescent et publié dans les Cahiers de
Douai en 1870, le poème « Vénus anadyomène » prend l’exact contrepied de cette représentation élogieuse de la
déesse.
En effet, si le poème se présente sous la forme classique d’un sonnet en alexandrins, Rimbaud décrit Vénus comme une prostituée laide et aux mouvements pesants, qui se retrouve de plus rongée par une maladie honteuse. Ainsi, nous nous demanderons en quoi à travers ce poème, Rimbaud renouvelle-t-il la représentation traditionnelle de Vénus en la désacralisant. + plan des mouvements 1er mouvement : (v1 – 4) Le surgissement d’une figure altérée par le temps et risible Evocation macabre : « Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une tête » (v 1) > comparaison avec un cercueil > ancrage dans une atmosphère funèbre + isolement syntaxique de la tête par une virgule et par le contre-rejet > décapitation. > contre-pied du mythe de la Vénus anadyomène > naissance de Vénus or ici elle est associée d’emblée à la mort. Portrait d’une femme aux antipodes de la Vénus antique : « Une tête / De femme à cheveux bruns fortement pommadés » (v 1,2) > cheveux bruns vs blond vénitien de la Vénus de Botticelli + adverbe « fortement » qui insiste sur l’excès d’artifice capillaire > Vénus manquant de grâce et de naturel beauté artificielle afin de lutter contre les ravages du temps > pommade visant à colorer les cheveux. Apparition maladroite et gauche : « D’une vieille baignoire émerge, lente et bête » (v 3) > remplacement ironique de la conque de Vénus par un objet trivial, insolite par son association avec une déesse > baignoire, frappée par le temps > adj « vieille » = à l’image de celle qu’elle contient ; adj coordonnés « lente et bête » qui décrivent péjorativement les mouvements de la femme en la faisant paraître lourde et peu gracieuse. > rime entre « tête » et « bête » > ironie > la tête est associée à l’intelligence or ici cette faculté lui est niée par l’adjectif « bête ». Tentative malheureuse de la femme de dissimuler les signes de l’âge : « Montrant des déficits assez mal ravaudés » (v 4) > adv « assez mal » > maladresse dans l’application du maquillage + terme « ravaudés » > péjoratif car il s’applique communément à un objet et non à une personne au sens de raccommoder + rime « pommadés » / « ravaudés » > rime mettant en lien les deux participes passés renvoyant à l’artifice cosmétique. Maquillage excessif qui renvoie à l’époque aux attributs de la prostituée. 2ème mouvement : (v5 – 11) La description d’un corps lourd et répugnant Surgissement progressif de la femme après la tête, le corps > enchaînement successif mis en avant avec l’adverbe « puis » et succession des différentes parties du corps selon un mouvement du haut vers le bas : « Puis le col gras et gris, les larges omoplates/ Qui saillent » (v5) > paronomase gras/ gris = les deux adjs décrivent une femme au cou imposant et à la peau ternie par le temps + adj « larges » > femme ayant un certain embonpoint. Manque d’élégance du corps de la femme > « omoplates / « qui saillent » > mise en avant de l’ossature > os apparents car robustes alors que la déesse Vénus est censée être gracieuse et surtout en tant que déesse, elle ne devrait pas être associée à des caractéristiques humaines telles que le squelette.. »
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