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« Vénus Anadyomène »

Publié le 02/02/2022

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« SƒQUENCE N¡1TEXTE 31AA/ RAPPEL : DƒROULEMENT DE LÕEXPOSƒ!INTRODUCTION !-prŽsentation de lÕobjet dՎtude!-prŽsentation de lÕauteur: FICHE RƒALISƒE en cours / gŽnie prŽcoce, linguiste surdouŽ, fuguant trs jeune en Ç qute de libertŽ libre È.

A 16 ans, ce rŽvoltŽ se fait Ç voyant È et se Ç veut absolument moderne È en qute dÕinconnu.

Marginal sans concession, il bouleverse la poŽsie par sa fulgurance mais lÕabandonne ds 20 ans pour se faire aventurier en Afrique.

! -prŽsentation de lÕoeuvre : Dans Cahiers de Douai , Arthur Rimbaud, qui sŽjourne entre septembre et octobre 1870 chez son ami et ancien professeur Izambard, recopie ses pomes pour les conÞer au pote Paul Demeny en vue dÕune Žventuelle publication: les 22 pomes recueillis rendent compte de son incroyable virtuositŽ.

Des rŽfŽrences ˆ la poŽsie traditionnelle et lÕinßuence de ses contemporains agissent sur son oeuvre mais Arthur Rimbaud se distingue, par le ton de sa rŽvolte, lÕacuitŽ de son regard, lÕoriginalitŽ de son Žcriture.

! -prŽsentation de lÕextrait: VŽnus: on reprŽsente traditionnellement VŽnus, dŽesse mythologique de la BeautŽ, surgissant des ßots, dÕun coquillage (cf: motif pictural: la VŽnus, sortant des eaux, Ç surgie vers le haut È: reprŽsentŽe, par exemple, par Botticelli dans La Naissance de VŽnus (1485), par Titien dans VŽnus anadyomne (1525), ChassŽriau (1838) ou encore Ingres (1848) ! -lecture du pome!-QUESTION CENTRALE: COMMENT RIMBAUD RENOUVELLE-T-IL LՃCRITURE POƒTIQUE? !!Une lecture du pome mettra en relief : ! !I.UN CONTRE-BLASON PARODIQUE!¥analyse du titre: ! -Les deux mots Ç VŽnus Anadyomne È font na”tre chez le lecteur une image mentale, qui superpose toutes les reprŽsentations connues de la naissance de VŽnus et, sans doute en tte, la toile de Botticelli ( reprŽsentation de la nuditŽ, de la pudeurÉ)!-Le lecteur sÕimagine dŽcouvrir une nouvelle rŽŽcriture de ce poncif (= sujet dÕinspiration maintes fois repris), sans doute ˆ lÕaide dÕun blason, forme poŽtique qui reprend les codes du portrait Žlogieux.

! ¥un mot dans un premier vers : cette attente de la VŽnus est contrariŽe ds le premier vers, avec lÕemploi du terme Ç cercueilÈ.

La description du matŽriau qui le compose augmente encore la dŽception : le lecteur sÕattend ˆ une matire noble, tel le marbre des tombeaux, mais le cercueil est en Ç fer blanc È, une matire banale, commune, et peu chre.

Et surtout, le lecteur se demande o est VŽnus.

LÕalexandrin initial, fortement dŽsŽquilibrŽ par la longueur du complŽment circonstanciel (9 + 3), met en valeur le groupe nominal Ç une tte È, qui appara”t ˆ la Þn du vers, comme un contre-rejet.

! ¥Le titre sÕavre donc franchement dŽceptif, et notre curiositŽ est ŽveillŽe.

Le vers 3 dŽvoile enÞn le mystre, en donnant le comparŽ : le Ç cercueil È est en rŽalitŽ Ç une vieille baignoire È.

Le lecteur dŽcle alors lÕironie du titre : le pote nous dŽcrit bien une femme sortant de lÕeau, comme le veut lՎtymologie du mot Ç anadyomne È, mais ce nÕest pas VŽnus sortant dÕun coquillage, mais cÕest une VŽnus rimbaldienne.

! ¥le dŽploiement de la VŽnus rimbaldienne : le champ lexical du corps apparente dans un premier temps le sonnet ˆ un blason poŽtique : Ç tte È, Ç cheveux È, Ç col È, Ç dos È, Ç reins È.

Les ŽlŽments du corps sont citŽs, dans un ordre cohŽrent, et mis en valeur par lÕanaphore du connecteur logique Ç puis È, qui correspond ˆ ce quÕun spectateur de la scne dŽcouvrirait petit ˆ petit.

! ¥Mais lÕon comprend rapidement quÕil sÕagit dÕun contre-blason : les cheveux sont Ç bruns È, et non blond vŽnitien ; la seule description du visage en Žvoque les Ç dŽÞcits È ; la couleur de la peau, ŽvoquŽe ˆ deux reprises, oscille du Ç grisÈ (paradoxal pour une femme sortant du bain) au Ç rouge È.

La seule mention de la blancheur attendue est dÕailleurs, retournement humoristique, celle du Ç fer blanc È de la baignoire.

De faon parodique, tous les ŽlŽments du corps qui devraient tre minces sont Ç gras È (comme le cou, que lÕon attend Þn et long), et tous ceux que lÕon aime voir ronds sont maigres, ˆ lÕimage des Ç larges omoplates / qui saillent È.

La description du corps est dÕune prŽcision organique et fortement prosa•que. Le pote cite les Ç reins È, les Ç omoplates È, Ç lՎchine È, et, comble de la provocation, Ç lÕanus È.

Il entre mme ˆ lÕintŽrieur du corps, en dŽcrivant, au lieu de la peau, la Ç graisse sous la peau È : cÕest presque une planche anatomique quÕil peint dans toute sa cruditŽ Ð et le terme mŽdical Þnal, Ç ulcre È, ajoute ˆ lÕhorreur du portrait.!VŽnus, la dŽesse de la beautŽ annoncŽe dans le titre, a pour modle une prostituŽe.

On le comprend ˆ la scne dŽcrite Ð la sortie dÕune Ç vieille baignoire È (ˆ lՎpoque, la baignoire est lÕattribut nŽcessaire des Þlles de joie) Ð, ˆ la nuditŽ dŽnuŽe de toute pudeur, aux Ç deux mots gravŽs È sur les Ç reins È (le tatouage est emblŽmatique de la prostituŽe ).! !II.UNE MƒTAMORPHOSE DU RƒEL!¥La femme, entre cadavre animŽ et automate, nous fait entrer dans un monde fantastique et proche de lÕhorreur. Dans le premier quatrain dŽjˆ, tous les ŽlŽments concrets de la scne sont transformŽs : la baignoire devient, par la comparaison initiale, Ç un cercueil È ; la femme est dŽcrite uniquement par la Ç tte È qui en Ç Žmerge È, tel un mort-vivant sortant de son tombeau.

Les couleurs mentionnŽes (Ç blanc È, Ç vert È, Ç gris È et Ç rouge È) renvoient ainsi ˆ la dŽcomposition de ce corps sans vie.

! ¥ƒtonnamment employŽ pour qualiÞer le visage, le terme de Ç dŽÞcits È laisse perplexe , et lÕon se demande quels sont les manques que le pote dŽcrit.

Rides ? Blessures ? Plus loin, avec Ç assez mal ravaudŽs È, le lexique de la couture fait du visage un haillon, une pice de linge ab”mŽe.

! ¥Dans le second quatrain, les diffŽrentes parties du corps prennent vie de manire autonome : les omoplates Ç saillent È, le dos Ç rentre È et Ç ressort È.

LÕhypallage (= Þgure qui consiste ˆ attribuer ˆ certains mots dÕune phrase ce qui convient ˆ. »

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