Vénézuela (2004-2005): Relégitimation du président Hugo Chavez
Publié le 30/09/2020
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Vénézuela (2004-2005): Relégitimation du président Hugo Chavez
L’événement marquant de l’année 2004-2005 a été sans conteste le référendum du
15 août 2004.
Organisé en vertu de l’article 72 de la Constitution bolivarienne,
et après des tentatives répétées en ce sens de l’opposition, il a conforté la
position du président Hugo Chavez (59,25 % des suffrages contre 40,74 % à
l’opposition, 30 % d’abstention).
Cette consultation portant sur le maintien au
pouvoir du chef de l’État a apporté une solution institutionnelle à la crise
traversée par le pays depuis 2002 (notamment depuis la tentative de coup d’État
d’avril 2002 contre H.
Chavez, qui avait, elle aussi, contribué à relégitimer un
régime contesté).
Cette nouvelle victoire du chef de l’État (élu en 1998 et
réélu en 2000), avalisée par des organismes internationaux – Centre Carter et
Organisation des États américains (OEA) – a tenu à la capacité du président de
mobiliser ses partisans.
Les programmes sociaux mis en œuvre par le gouvernement
ont joué un rôle majeur : les dix « missions » recensées en août 2004 et portant
sur l’éducation et l’alphabétisation, la santé (« Barrio adentro », programme
phare réalisé avec des médecins cubains), les marchés populaires (produits de
base à prix réduits), l’emploi, les communautés indigènes, la distribution de
terres ou le logement lui ont assuré l’appui des plus démunis.
Le régime a mené
sa campagne telle une opération militaire (la « nouvelle bataille de Santa Inés
», par référence à la victoire du fédéraliste Ezequiel Zamora en 1859) confiée
au « commando Maisanta » (commando de campagne) et à des « patrouilles ».
Aux
fortes incitations à s’inscrire sur les listes électorales (2 167 420 nouveaux
inscrits depuis mai 2000, dont 1,5 million à la veille du référendum, sur un
total de 12 millions d’électeurs) se sont ajoutés une politique massive d’octroi
de la nationalité vénézuélienne, des changements de bureau de vote, ou encore
des restrictions au vote de la diaspora vénézuélienne.
À la fois convaincue de
sa victoire et en proie à des divisions internes, l’opposition conduite par la
Coordination démocratique a fait le jeu du pouvoir.
Sans compter le fait que les
revenus exceptionnels tirés du pétrole ont contribué à financer la longue
campagne lancée par le président en vue de l’élection présidentielle de 2006.
La « révolution bolivarienne » a pu suivre son cours sans entraves.
Au dernier
trimestre 2004, une Commission de responsabilité sociale des télécommunications
nationales (Conatel) a été créée, et une loi restreignant la liberté des médias
et de l’opinion adoptée, assimilant toute critique à un délit (loi de
Responsabilité sociale de la radio et de la télévision).
La réforme du Code
pénal a conféré un pouvoir quasi discrétionnaire aux autorités.
Le pouvoir
contrôle l’ensemble des institutions, y compris la Cour suprême de justice (17
juges « chavistes » nommés) et la Banque centrale du Vénézuela (BCV).
La réforme
agraire et les occupations de terres se sont poursuivies, et la présence
militaire dans l’administration et les entreprises publiques, voire dans la
société (création de milices de défense du « projet bolivarien »), est un fait
avéré, alors que les prix élevés du pétrole confortent le radicalisme tous
azimuts de la « révolution » sur l’ensemble du continent et au-delà
(renforcement des échanges avec la Chine), au grand dam des États-Unis, menacés
de suspension de leurs approvisionnements en pétrole par le président Chavez.
La rhétorique incendiaire du président alimente l’anti-impérialisme continental,
mais son discours tranche avec celui de chefs d’État de gauche tels Lula da
Silva (Brésil) ou Ricardo Lagos (Chili).
Pour 2005, le président Chavez a.
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