Vénézuela (2002-2003): La grève générale la plus longue de l'histoire nationale
Publié le 30/09/2020
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Vénézuela (2002-2003): La grève générale la plus longue de l'histoire nationale
L'année 2002 a été marquée au Vénézuela par la montée de l'opposition et
l'internationalisation de la crise politique, économique et sociale engagée
depuis le dernier trimestre 2001.
Manifestations et prises de position
publiques, émanant parfois de représentants des forces armées, se sont succédé
dans un but unique : obtenir le départ du président Hugo Chavez, par le biais
d'un référendum ou de l'organisation d'élections anticipées.
La grève nationale qui débuta le 2 décembre 2002 et dura deux mois – jusqu'au 3
février 2003 – était la quatrième en un an.
Elle a témoigné de l'extrême
mobilisation de la société civile, indépendamment de l'action de la Coordination
démocratique regroupant, selon un spectre politique très large, une trentaine de
partis d'opposition, anciens et nouveaux, et nombre d'associations.
Elle a
également confirmé la polarisation croissante de l'opinion publique.
Mais, à la différence des grèves précédentes, déjà placées sous le signe de
l'alliance entre les syndicats (Confédération des travailleurs vénézuéliens,
CTV) et la confédération patronale Fedecamaras, y compris celle d'avril 2002
(qui déboucha sur une tentative de coup d'État), elle a bénéficié de la
participation massive du secteur clé de l'économie nationale.
Le catalyseur de
cette mobilisation fut en effet PVDSA (Pétroles du Vénézuela SA), l'entreprise
pétrolière nationale, confrontée au renvoi de ses cadres par le pouvoir en
place.
L'appui de l'ensemble des travailleurs du pétrole, de l'ouvrier au
dirigeant, explique la longueur de cette «grève civique», ses effets sur une
économie nationale déjà éprouvée, et ses répercussions sur le plan
international.
Principal pays producteur de pétrole en dehors du Moyen-Orient, le Vénézuela est
le 5e exportateur mondial de brut, et le 3e fournisseur des États-Unis.
17 000
salariés de PDVSA – soit près de 40 % des effectifs – ont été licenciés par le
gouvernement, et des militaires ont été utilisés pour mettre un terme à la
grève, qui s'est cependant poursuivie : selon des sources indépendantes, la
production ne serait que de 2,4 millions de barils/jour (contre 3,1 millions b/j
en moyenne en temps normal), dont 1,8 million b/j destinés à l'exportation (2,4
millions b/j avant la grève, dont 60 % pour le marché américain), des
raffineries étaient paralysées, et le Vénézuela devait importer de l'essence.
Les pertes pour décembre 2002-janvier 2003 se chiffreraient à 7,5 milliards de
dollars, et l'instauration du contrôle des changes n'a guère contribué à
améliorer la situation.
Contrairement aux apparences, et malgré le départ en exil du principal dirigeant
de la CTV, Carlos Ortega, la victoire du gouvernement n'était donc que
partielle.
D'autant que la pauvreté (qui affecte 57,6 % des foyers) et le
chômage (que connaissent 24 % de la population active) ont augmenté, sous un
régime pourtant considéré comme populiste de gauche, la crise économique
(inflation de 30 %) et la corruption (d'après la BID – Banque interaméricaine de
développement) s'ajoutant à la crise politique et institutionnelle, expliquant
la mobilisation des classes moyennes contre le président Chavez.
La médiation internationale est demeurée l'autre aspect majeur de ce conflit :.
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