Vénézuela (2000-2001): OPA réussie sur l'OPEP
Publié le 30/09/2020
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Vénézuela (2000-2001): OPA réussie sur l'OPEP
La fin de l'année 2000 et le début 2001 ont vu le pouvoir du président de la
République Hugo Chavez s'étoffer encore de manière significative.
Après s'être
fait "relégitimer" en juillet 2000 pour un mandat de six ans à la tête de
l'État, avec 59 % des suffrages exprimés, l'ex-lieutenant-colonel putschiste a,
en effet, organisé deux autres scrutins.
Ses partisans (regroupés au sein du
Pôle patriotique) en ont engrangé l'essentiel des bénéfices, plaçant le pays,
selon les détracteurs du nouveau maître de Caracas, pratiquement sous la coupe
des "chavistes".
Lors des élections des gouverneurs de juillet couplées avec la présidentielle,
ceux-ci avaient remporté 13 des 23 États constituant la République fédérale
bolivarienne du Vénézuela, pour ensuite ramasser la donne successivement aux
législatives du mois d'août et au référendum du mois de décembre 2000 destiné à
démanteler la puissante centrale syndicale CTV (Confédération des travailleurs
vénézuéliens).
Celle-ci était encore indirectement contrôlée par les partis
politiques traditionnels, en particulier les sociaux-démocrates de l'Action
démocratique.
Au Parlement, composé d'une seule chambre conformément aux
dispositions de la nouvelle Constitution de décembre 1999, le Pôle patriotique a
raflé plus de 70 % des sièges - réduisant de fait l'influence du pouvoir
législatif dans la vie politique locale au bénéfice d'un exécutif toujours plus
gourmand, avant de faire campagne pour le "oui" au référendum.
Le fond et la
forme en étaient : "Êtes-vous d'accord pour que la hiérarchie syndicale soit
destituée ?", sous-entendu : "et remplacée par les hommes du président ?",
interpellant plus d'un juriste sourcilleux.
Le "oui" a triomphé avec quelque 59
% des suffrages exprimés, en dépit d'une forte abstention (près de 70 %),
balayant du même coup le dernier foyer d'opposition à H.
Chavez, lequel a
aussitôt fait nommer des patriotes "pur sucre" aux manettes de la CTV.
L'OIT
(Organisation internationale du travail), alertée par l'Action démocratique, n'a
pas hésité à évoquer un coup d'État syndical.
Le président vénézuélien voulait,
en fait, avoir les mains libres pour s'occuper de ce qu'il voyait comme la
grande affaire de l'année 2000 : l'organisation du 2e sommet des chefs d'État de
l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), fin septembre à Caracas.
Pour vaincre les ultimes réticences de ses partenaires, H Chavez n'a pas hésité
à payer de sa personne en effectuant, en août 2000, des voyages officiels dans
toutes les capitales des pays membres de l'OPEP, poussant même jusqu'à Bagdad,
où ses embrassades avec le président irakien Saddam Hussein ont suscité une
sévère protestation américaine.
Malgré l'absence (prévisible) du dictateur
irakien et de son homologue libyen, Mouammar Kadhafi, mais accueillant la
participation, notamment, du président algérien Abdelaziz Bouteflika, ce sommet
a renforcé l'influence du Vénézuela à l'intérieur du cartel des producteurs d'or
noir, lequel a ratifié la politique énergétique de Caracas (recherche d'un juste
prix du baril de brut via le contrôle des volumes de production) et nommé à sa
présidence, un mois plus tard, Ali Rodriguez, le ministre vénézuélien de
l'Énergie et des Mines.
Ce succès diplomatique n'a cependant masqué que pour un temps les graves
difficultés intérieures auxquelles était confrontée l'administration Chavez.
La.
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