VEIL, Simone, née Jacob(née le 13 juillet 1927)Femme politiqueQuand Valéry

« VEIL, Simone, née Jacob (née le 13 juillet 1927) Femme politique Quand Valéry Giscard d’Estaing , nouveau président de la République élu en 1974 , cherche des femmes pour appliquer les réformes qui figurent à son programme, son Premier ministre, Jacques Chirac , lui suggère le nom de la Secrétaire générale du Conseil de la magistrature, Simone Veil, pour le ministère de la Santé.

Ainsi débute, à 47 ans, sa carrière politique.

Lucide, elle sait parfaitement les difficultés qui l’attendent, mais elle est de taille à lutter.

Son passé lui a forgé une force de caractère peu commune.

Née Simone Jacob en 1927 à Nice d’un père architecte, elle a une enfance heureuse.

La guerre lui vole son adolescence.

A dix-sept ans, le 13 avril 1944, la jeune fille juive est embarquée avec sa famille pour Auschwitz puis Bergen-Belsen.

De la famille Jacob, à la libération du camp, exactement un an plus tard, il ne reste que le matricule 78651, Simone, et sa s œ ur.

Au retour, elle apprend à se taire : “ Comment dire l’indicible, comment expliquer l’inexplicable : notre retour et pas celui des autres ? ”. Elle passe des examens de droit, Sciences Po, épouse Antoine Veil ; ils ont trois fils.

Elle est magistrat, substitut puis conseiller au cabinet de René Pleven , Garde des sceaux en 1969.

Si son adolescence a été ravagée, elle a tout reconstruit et elle peut affronter n’importe quoi.

Pourquoi pas l’Assemblée nationale où il s’agit de défendre la légalisation de l’avortement ? La loi est réclamée de plus en plus fort et de plus en plus largement par la société française mais l’opposition au sein des députés est virulente.

Mère, juriste, ancienne déportée, Simone Veil en est l’avocate idéale… Elle réussit à faire passer la loi le 19 décembre 1974 .

Les débats sont télévisés et la France se découvre ce jour-là une nouvelle idole : regard bleu dans un visage de madone, chignon austère, calme imperturbable, autorité.

Placée au sommet des sondages, elle demeure dans le peloton de tête pour plusieurs décennies.

Mais elle ne limite pas son action au féminisme : une loi interdisant la publicité pour le tabac à la radio, la télévision et le cinéma porte son nom (en 1975), on lui doit aussi la généralisation du régime de la Sécurité sociale et l’allongement du congé de maternité. Plébiscitée dans les sondages, elle n’a aucune envie de se présenter aux. »