Vauvenargues a dit: «Pour exécuter de grandes choses, il faut vivre comme si l'on ne devait jamais mourir. »
Publié le 21/12/2021
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«
Vauvenargues a dit: «Pour exécuter de grandes choses, il faut vivre comme si
l'on ne devait jamais mourir.
»
Introduction : « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face.
» Ce mot de La
Rochefoucauld aurait pu être longuement médité par Vauvenargues, puisque cet homme
courageux jusqu'à la témérité passa la moitié de sa vie à risquer la mort sans y
succomber — et l'autre moitié à méditer sur le thème de la mort lorsque son état de
santé ne lui permettait plus de continuer à vivre de son métier d'homme d'arme.
Montaigne pensait que la vie doit être consacrée à la méditation de la mort : « que
philosopher c'est apprendre à mourir ».
Pour Vauvenargues, la vie doit être entièrement
vécue sans jamais penser à l'idée de la mort : « Pour exécuter de grandes choses il faut
vivre comme si Von ne devait jamais mourir.
» Dans quelle mesure pouvons-nous donner
entièrement raison à Vauvenargues ?
I.
Ce que la pensée de la mort nous empêche de faire.
1.
La pensée de la mort nous empêche de nous élever, car elle nous abaisse sans arrêt à
cueillir les plaisirs.
Lorsqu'on pense trop à la mort on se dépêche de profiter tout de suite
de la vie.
C'est ce que Lamartine nous recommande lorsqu'il nous dit :
Hâtons-nous ! jouissons !
C'est aussi ce qu'avant Lamartine, les poètes, de la Pléiade chantaient tous — comme par
exemple Ronsard :
Cueillez dès aujourd'hui les rosés de la vie.
2.
La pensée de la mort nous plonge dans une résignation proche de l'« à-quoi-bonisme
» : à quoi bon agir, à quoi bon être courageux, à quoi bon être fort, généreux, charitable,
si, en dernière analyse, nous devons mourir bientôt ? Nous n'avons plus qu'à nous laisser
aller.
3.Legouvé disait : « la lâcheté, c'est la peur consentie ».
La lâcheté devant la mort est la
plus fréquente des maladies de l'âme : rappelons-nous ici la mort d'un grand Français
dont la conduite avait été héroïque durant la guerre de 1914-18 et qui, condamné à être
fusillé en 1944 pour faits de collaboration, eut une peur panique de mourir et se traîna
aux genoux et aux pieds des gendarmes qui formaient le peloton d'exécution ; Paul
Chack, dont les exploits avaient été accomplis sans aucune peur de mourir, fut
brusquement rendu lâche par la terreur de la mort.
II.
Ce que l'absence de pensée de la mort nous permet de faire.
1.
Si l'on n'a pas peur de penser à la mort, si l'on vit sans y penser, si l'on oublie qu'on
est mortel, alors et dans ce cas, il n'y a plus de raison d'empêcher les choses de
s'accomplir.
Legouvé ajoutait à sa formule : « la lâcheté c'est la peur consentie, mais le
courage, c'est la peur vaincue y.
Etre indifférent devant la mort revient à pouvoir agir avec témérité, sans craindre les
conséquences de nos actes.
Pensons ici au Chevalier d'Assas et à son héroïsme si simple,
ou à Joseph Bara qui se fit tuer sans un cri, ou à la belle devise de Guynemer : « Faire
face » La Résistance de 1940 à 1944 regorge d'illustrations vivantes de cette acceptation
de la mort, à travers les exploits de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, de Guy Mocquet,
d'Estienne d'Orves.
2.
Bersot soutenait : « Il faut aller à la vie comme on va au feu, bravement, sans se
demander comment on reviendra.» C'est là la base même de toute morale pure, il ne
faut point calculer.
Il faut vivre en fonction d'un idéal et il convient que cet idéal
l'emporte sur des considérations mercenaires, matérielles : « On ne fait de grandes
choses » qu'à la condition de faire passer son idéal avant sa propre vie..
»
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