Vatican (1986-1987)

« Vatican (1986-1987) La Cité du Vatican, au coeur de Rome, abrite le Saint-Siège.

Elle a obtenu en 1929 une personnalité propre par les accords de Latran.

Depuis 1984, le cardinal Casaroli assure la fonction de chef du gouvernement civil et le cardinal Gantin (Bénin) est à la tête de la congrégation des évêques. La gestion de la Cité du Vatican n'est plus directement liée à celle du Saint-Siège.

Elle dispose de sa propre poste, émettant des timbres, un quotidien (l'Osservatore Romano), un institut de télévision ouvert en 1985, une station de radio (Cité Vatican) et une gare internationale pour accueillir les pèlerins. Elle emploie 3 500 fonctionnaires civils. En 1987, comme en 1986, Jean-Paul II a continué à rendre visite à de nombreuses communautés catholiques de par le monde.

Son voyage dans le Cône Sud a été remarqué.

Après une halte en Uruguay, il s'est rendu au Chili où la répression a de nouveau frappé les pauvres des banlieues de Santiago.

Insistant sur le caractère strictement religieux de son séjour, il a déçu l'attente des partisans de la démocratie.

En Argentine, il a appelé à la réconciliation nationale et renouvelé sa condamnation du divorce.

Perez Esquivel, prix Nobel de la paix, a qualifié la tournée pontificale de "beau voyage touristique et non de visite pastorale".

Jean-Paul II s'est rendu ensuite en Allemagne fédérale où l'Église catholique gère un budget supérieur à celui du Vatican.

Là aussi le pape a déçu en n'évoquant pas le rôle de Pie XII et des évêques allemands sous le régime nazi à l'heure même où il s'inclinait à la mémoire des martyrs des camps de la mort... En Pologne, le pape a insisté sur les droits de l'homme et a rassuré les Polonais.

En septembre 1987, Jean-Paul II devait visiter les États-Unis où les féministes et les homosexuels ont annoncé qu'ils préparaient son arrivée.

La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) connaît une grave scission puisque plusieurs mouvements nationaux - dont la JOC de France - se sont retirés de l'organisation internationale.

Ces derniers veulent réaffirmer leur conviction religieuse et ne souhaitent pas placer la politique sociale avant l'engagement spirituel.

Le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi, est revenu sur la théologie de la libération en ne conseillant pas la traduction de certains ouvrages sud-américains inspirés des thèses de Leonardo Boff.

Le Vatican ne peut se positionner en un monde chrétien en plein renouvellement sans adapter sa politique à cette nouvelle configuration géographique.. »