variation.
Publié le 08/12/2021
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variation. n.f. MUSIQUE : forme musicale ou technique de composition reposant sur la
succession de diverses modifications d'un thème. La technique de variation constitue un des
principes essentiels de la musique, et, pour cette raison, ses origines sont lointaines (Xe siècle
au moins). Ce principe est né d'une double nécessité : la présence d'éléments inchangés qui
permettent d'unifier l'oeuvre ; la modification de certains matériaux (mélodiques, rythmiques,
harmoniques) qui assurent la diversité dans la répétition. L'application de ce principe de base a
donné lieu à des formes différentes, au cours de l'histoire de la musique.
Évolution de la variation, du Moyen Âge au XXe siècle.
Dans les motets et les messes du Moyen Âge, l'élément unifiant était le cantus firmus
(thème liturgique ou profane utilisé comme base d'une composition polyphonique). Au
XVIe siècle, la variation apparut dans les « doubles » des airs de danse. Les adaptations de
chorals d'église au répertoire de l'orgue donnèrent lieu au genre de la « variation chorale »,
très répandu en Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles (Jan PietersÝoon Sweelinck, Samuel
Scheidt). Au XVIIe siècle, dans la chaconne et la passacaille, cultivées par Dietrich
Buxtehude, la « basse obstinée » (ostinato) est répétée identiquement, alors que les
autres voix sont variées. Le procédé de la variation s'étendit au XVIIIe siècle, reflétant les
exigences esthétiques de l'époque baroque et produisant des formes très diverses, chez
Haendel, Rameau, et surtout Jean-Sébastien Bach (Passacaille pour orgue, Chaconne pour
violon, Art de la fugue, Variations Goldberg). Dans la seconde moitié du siècle, l'esthétique
classique (Haydn, Mozart) privilégia la forme « thème et variations », où le thème (original
ou emprunté) est suivi de plusieurs variations constituant de courtes sections. Sous cette
forme, la variation put aussi devenir un mouvement de sonate ou de symphonie (Mozart,
Beethoven). Chez les romantiques, la variation prit souvent une forme à part entière,
illustrée par Weber, Schubert, Schumann (Études symphoniques, 1834), Mendelssohn
(Variations concertantes opus 17, 1829 ; Variations sérieuses opus 54, 1841), Liszt
(Weinen, klagen, Sorgen sagen, 1859 ; Totentanz, 1849), César Franck (Variations
symphoniques pour piano et orchestre, 1885). Au XXe siècle, l'école viennoise a utilisé la
« variation continue » comme procédé fondamental de la composition dodécaphonique,
puis sérielle : une configuration de base, ou série, est soumise à de multiples variations,
notamment chez Arnold Schönberg (Sérénade opus 24, 1920-1923 ; Suite opus 29,
1925-1926 ; Variations opus 31, 1926-1928) et Anton von Webern (Passacaille opus 1,
1908 ; Symphonie opus 21, 1928 ; Variations opus 30, 1940).
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Bach Johann Sebastian (ou Jean-Sébastien)
Byrd William
Franck César
Henry Pierre
impromptu
Mozart Wolfgang Amadeus
Rachmaninov Sergueï Vassilievitch
thème [1]
Webern (Anton von)
variation. n.f. MUSIQUE : forme musicale ou technique de composition reposant sur la
succession de diverses modifications d'un thème. La technique de variation constitue un des
principes essentiels de la musique, et, pour cette raison, ses origines sont lointaines (Xe siècle
au moins). Ce principe est né d'une double nécessité : la présence d'éléments inchangés qui
permettent d'unifier l'oeuvre ; la modification de certains matériaux (mélodiques, rythmiques,
harmoniques) qui assurent la diversité dans la répétition. L'application de ce principe de base a
donné lieu à des formes différentes, au cours de l'histoire de la musique.
Évolution de la variation, du Moyen Âge au XXe siècle.
Dans les motets et les messes du Moyen Âge, l'élément unifiant était le cantus firmus
(thème liturgique ou profane utilisé comme base d'une composition polyphonique). Au
XVIe siècle, la variation apparut dans les « doubles » des airs de danse. Les adaptations de
chorals d'église au répertoire de l'orgue donnèrent lieu au genre de la « variation chorale »,
très répandu en Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles (Jan PietersÝoon Sweelinck, Samuel
Scheidt). Au XVIIe siècle, dans la chaconne et la passacaille, cultivées par Dietrich
Buxtehude, la « basse obstinée » (ostinato) est répétée identiquement, alors que les
autres voix sont variées. Le procédé de la variation s'étendit au XVIIIe siècle, reflétant les
exigences esthétiques de l'époque baroque et produisant des formes très diverses, chez
Haendel, Rameau, et surtout Jean-Sébastien Bach (Passacaille pour orgue, Chaconne pour
violon, Art de la fugue, Variations Goldberg). Dans la seconde moitié du siècle, l'esthétique
classique (Haydn, Mozart) privilégia la forme « thème et variations », où le thème (original
ou emprunté) est suivi de plusieurs variations constituant de courtes sections. Sous cette
forme, la variation put aussi devenir un mouvement de sonate ou de symphonie (Mozart,
Beethoven). Chez les romantiques, la variation prit souvent une forme à part entière,
illustrée par Weber, Schubert, Schumann (Études symphoniques, 1834), Mendelssohn
(Variations concertantes opus 17, 1829 ; Variations sérieuses opus 54, 1841), Liszt
(Weinen, klagen, Sorgen sagen, 1859 ; Totentanz, 1849), César Franck (Variations
symphoniques pour piano et orchestre, 1885). Au XXe siècle, l'école viennoise a utilisé la
« variation continue » comme procédé fondamental de la composition dodécaphonique,
puis sérielle : une configuration de base, ou série, est soumise à de multiples variations,
notamment chez Arnold Schönberg (Sérénade opus 24, 1920-1923 ; Suite opus 29,
1925-1926 ; Variations opus 31, 1926-1928) et Anton von Webern (Passacaille opus 1,
1908 ; Symphonie opus 21, 1928 ; Variations opus 30, 1940).
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Bach Johann Sebastian (ou Jean-Sébastien)
Byrd William
Franck César
Henry Pierre
impromptu
Mozart Wolfgang Amadeus
Rachmaninov Sergueï Vassilievitch
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Webern (Anton von)
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