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VAN DER WEYDEN

Publié le 17/05/2020

Extrait du document

Van der Weyden, Rogier
(Tournai, vers 1400 - Bruxelles, 1464)

Il faut très probablement identifier ce peintre avec un certain Rogelet de la Pasture, élève de Robert Campin en 1427 ; le rapport avec le maître de Tournai est confirmé également par certaines caractéristiques stylistiques de ses premières oeuvres, comme dans la Déposition (Madrid, Prado). Son activité se poursuit ensuite comme peintre officiel de la ville. La connaissance des oeuvres de Jan Van Eyck intervient également dans sa culture ; en particulier dans le Jugement Dernier (Beaune, Hôtel-Dieu), les réminiscences du polyptyque de l'Agneau mystique dû au peintre de Bruges, sont très fortes. En 1450 il se rend à Rome, à l'occasion du jubilé célébré cette année-là ; ce voyage lui donne l'occasion de connaître la peinture de centres italiens importants, tels que Ferrare (où il travaille pour Lionel d'Este), Florence et Milan. On peut relever cette influence italienne dans la diminution du pathos et dans un agencement raffiné de l'espace qui caractérisent les oeuvres remontant à cette période : la Mise au tombeau (Florence, Offices), par exemple, comprend des éléments qui font penser à Fra Angelico et à Masaccio. Il faut attribuer aux dernières années de sa production des oeuvres comme le Polyptyque des Sept Sacrements (Anvers, Musées royaux des Beaux-Arts) ou le triptyque de Sainte-Colombe avec l'Adoration des Mages, où l'artiste concentre son attention sur l'élément humain et sur la monumentalité des figures participant aux histoires saintes. Ses productions dans le domaine du portrait sont elles aussi très connues : les Jeunes femmes (Berlin) et François d'Este (New York, Metropolitan Museum) reprennent le naturalisme de Van Eyck avec plus d'intensité psychologique. Dans l'ensemble, la production de ce peintre, dont l'influence est très marquée dans toute l'Europe, le désigne comme un des fondateurs de la grande peinture flamande du XVe siècle.

« V AN DER WEYDEN vers 1399 - 1464 IL gran Johannes, il discepol Rugero»: ainsi s'exprime, dans sa chronique rimée, Giovanni Santi, père de Raphaël.

Si nous ne croyons plus que Roger van der Weyden ait été l'élève de Jean van· Eyck, nous voyons en ces deux artistes «flamands>> les créateurs d'une peinture qui doit à l'aîné son métier, sa matière, sa vision, tout le bouquet de sa palette, et au cadet le plus pur de son style.

Au > de Van Eyck, à son « impassible objectivité >>, dont il ne faudrait point, d'ailleurs, se faire une idée trop étroite, s'opposent la plasticité, l'émotion, le lyrisme de Van der Weyden.

Le premier a fixé la tradition technique de l'école des anciens Pays-Bas pour plus d'un siècle; le second .en a formulé la tradition iconographique.

Ainsi leurs apports se com­ plètent, se totalisent, et si Jean van ~yck est un inventeur plus puissant, un dessinateur plus aigu, un coloriste plus profond, plus riche, pour tout dire un plus grand «moderne>>, Roger van der Weyden, héritier de cet «humanisme gothique>> dont Henri Focillon a magistralement défini _les caractères, s'est élevé par le sentiment, par la construction et par l'expression, à des hauteurs que jamais avant lui n'avait atteintes l'art occidental.

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Or -coupons court au parallèle, à l'antithèse qu'il serait aisé de développer et qu'il importe de ne point forcer - chacun des deux maîtres qui surgissent au début du XV e siècle, l'un dans la région mosane et l'autre à Tournai, au bord de l'Escaut, nous apparaît flanqué d'un personnage énigmatique qui lui ressemble comme un frère, un sosie, une ombre portée ...

A côté de Jean, il y a Hubert; à côté de Roger, le Maître de Flémalle.

Quels ont été les rapports de Roger et du mystérieux anonyme que d'aucuns ont identi­ fié avec Robert Campin, un « décorateur>> tournaisien dont on a reconstitué la biographie, la carrière, mais dont on n'a jamais prouvé qu'il ait peint vraiment un «tableau>>? Un>, qui serait notre Van der Weyden, a fait chez Campin son apprentissage, de 1427 à 1432.

D'autre part, Roger van der Weyden est qualifié de «maître» dans un document de 1426.

On a beaucoup discuté autour de ces dates et des textes qui les mentionnent.

On a soute­ nu récemment que le grand Roger, à distinguer de. »

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