utopie et dystopie
Publié le 21/09/2021
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Utopies et dystopies vont permettre l'émergence du genre de la SF « Du XVIe au XXe siècle, l’ère utopique met en scène les mondes futurs dont rêve l’humanité industrielle. L’anticipation se fait alors résolument positive, consacrant toute son énergie à promouvoir le mythe du progrès émancipateur [...]. À partir du XXe siècle, l’ère dystopique met en scène les mondes futurs dans lesquels nous risquons de vivre. L’anticipation bascule dès lors dans le pessimisme critique. » Pierre Versins La dystopie appartient à cette veine littéraire de la littérature utopique, née en tant que genre au XVIe siècle avec Thomas More. Si elle apparaît en filigrane comme la version « noire », satirique, de l’utopie, elle va se développer en parallèle avec l’idéologie du progrès et l’industrialisation des sociétés occidentales. L’homme supporte parfois difficilement la vérité sur ses propres créations, sur les systèmes qu’il élabore. L’idéologie du progrès, tant social que technologique, construite au XVIIIe siècle, semble jeter un voile sur des dérives du changement sociétal promis au XIXe siècle. La religion du progrès − l’utopie − promettait dès ses origines avec les Lumières, un homme toujours meilleur dans une société toujours améliorée qui finirait par aboutir à une paix aussi universelle que définitive. Or le paradoxe évoqué par Platon dans le Protagoras à propos du mythe de Prométhée, disjoignant intelligence technique et intelligence morale est toujours bien vivace : si les techniques évoluent, s’améliorent, l’homme n’acquiert pas la sagesse qu’elles requièrent. La dystopie surgit de cette antithèse, s’amplifiant au fur et à mesure que la technologie et les systèmes totalisants envahissent et structurent les sociétés contemporaines. L’arme majeure de la dystopie, c’est la dynamique de l’individu s’opposant une
«
22.
les représentations du monde/ Décrire, figurer, imaginer : utopies et dystopies
I- Vocabulaire et enjeux :
« utopie » C’est à Thomas More (ANGL,début XVIe, HUMANISTE)
que l’on doit le mot « utopie »
du grec OU : non
et TOPOS : le lieu,
c’est à dire le lieu qui n’existe pas.
Dans ce lieu imaginaire est présentée l’organisation
sociale idéale, sans tenir compte des contraintes de la réalité.
Les utopies existent en littérature, en philosophie et en politique.
En littérature, le genre s’est développé aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans les œuvres de fiction en général, l’utopie décrit un monde
imaginaire où les gens vivent libres et heureux, mais il s’agit « en
creux » de dénoncer les injustices, les dysfonctionnements de la
société : les utopies s’apparentent à des argumentations indirectes .
De son côté, l’utopie scientifique se plaît à envisager les bénéfices
concrets que pourraient permettent les progrès de la science et de
la technologie, par exemple en ce qui concerne les transports
(voitures volantes, vitesse lumière, téléportation, etc.), ou dans le
domaine de la santé (prévention des maladies, extension de la
durée de vie voire immortalité).
pour aller plus loin :
Le terme « utopie » est créé par T.
More dans son ouvrage rédigé en latin et destiné aux humanistes européens et aux
princes.
Elle porte le nom de son conquérant Utopus.
Le mot d’origine latine Utopia est constitué des termes grecs ou
= « ne...pas » et topos = « lieu ».
Dans la lettre que Thomas More adresse à Erasme, il appelle son île « Nusquama »,
du latin nusquam, « nulle part ».
L’utopie consiste donc à décrire une société idéale dans une géographie imaginaire, souvent dans le cadre d’un récit
de voyage fictif.
Il existe un paradoxe : alors que l’utopie semble indiquer un lieu imaginaire, elle est localisée par
Thomas More quelque part aux confins du Nouveau Monde..
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