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Uruguay (2002-2003): La plus grave crise économique de l'histoire du pays

Publié le 30/09/2020

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« Uruguay (2002-2003): La plus grave crise économique de l'histoire du pays La faillite du système bancaire, en juillet 2002, a plongé l'Uruguay dans la crise économique la plus grave de son histoire.

Elle a provoqué la chute du ministre de l'Économie Alberto Bension, et trois jours d'émeutes dans les bidonvilles de Montevideo.

Début août 2002, le gouvernement a fait fermer les banques pendant sept jours pour arrêter le retrait massif des dépôts déclenché par la dévaluation du 20 juin.

L'aide des États-Unis et du FMI a sauvé le système bancaire, mais au prix d'une explosion de la dette extérieure (6,4 milliards de dollars en 2002, soit une hausse de 169 % sur un an) et de l'amputation d'une partie de l'épargne de milliers de personnes. Fin 2002, la situation économique était catastrophique (recul du PIB de 11 %, taux d'inflation s'élevant à 26 %, de chômage à 19 % ; taux de population vivant en dessous du seuil de pauvreté : 23,7 %.

Les prévisions pour 2003 n'étaient guère plus favorables (cinquième année de récession envisagée, avec - 2 %, et inflation de 18 %). Affaibli par la démission des ministres du Parti national dit «Blanco» (droite) en octobre 2002, la popularité du président Jorge Batlle a atteint son plus bas niveau.

Les Uruguayens lui reprochaient ses gaffes, sa mauvaise gestion de la crise et ses liens avec des banquiers corrompus, les frères Peirano, en prison pour fraude.

Les sondages annonçaient la victoire du socialiste Tabaré Vázquez (candidat de la gauche unie) au premier tour de l'élection présidentielle de 2004. En octobre 2002, l'impunité des responsables des crimes de la dictature militaire (1973-1985) a été ébréchée par l'incarcération de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Juan Carlos Blanco, pour complicité dans la disparition d'une institutrice.

Libéré en mai 2003, J.-C.

Blanco est resté inculpé.

La décision du juge a été tant critiquée par le gouvernement que la Cour suprême a dû sortir de sa réserve pour défendre l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Par ailleurs, la Commission pour la paix, créée en août 2000 pour éclaircir le sort des 200 disparus sous la dictature, a conclu à leur mort, dans un rapport publié le 31 octobre 2002 et vivement contesté par les organisations de défense des droits de l'homme. Sur le plan international, le président Batlle a poursuivi sa politique d'alignement sur les États-Unis au détriment du Mercosur (Marché commun du sud de l'Amérique).

Cette position s'est heurtée à un écueil de taille, l'accès au pouvoir de Luis Inacio «Lula» da Silva au Brésil et de Nestor Kichner en Argentine, tous les deux décidés à relancer une alliance stratégique entre leurs pays.

La diplomatie uruguayenne pouvait difficilement ne pas tenir compte de ces deux puissants voisins, lesquels sont aussi les principaux partenaires commerciaux du pays.. »

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