URSS (1989-1990): La tourmente
Publié le 30/09/2020
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URSS (1989-1990): La tourmente
A l'intérieur comme à l'extérieur, les problèmes auxquels l'URSS est confrontée
et que le pouvoir n'est pas parvenu à maîtriser n'ont fait que s'aggraver au
tournant de la décennie.
Cinq ans de perestroïka (restructuration) n'ont réussi ni à relancer l'économie,
ni même à en freiner le déclin.
Les résultats de 1989 n'ont pas correspondu aux
attentes des autorités et les signes de désorganisation se sont multipliés.
Les
taux de croissance du produit matériel net (PMN) et de la productivité du
travail se sont sensiblement ralentis.
Le déficit budgétaire n'a pas été résorbé
(92 milliards de roubles).
La production des biens de consommation a progressé
de 5,9%, mais moins vite que les revenus (12%).
Les pénuries se sont aggravées.
Le sucre, la viande, le beurre et le thé ont dû être rationnés dans plusieurs
régions.
Dans des secteurs primordiaux comme celui de l'énergie, la production a
diminué (pétrole: -2,6% ; charbon: -4,1%).
Le chômage a touché officiellement
6,7 millions de personnes (3,8% de la population active), et la situation
financière extérieure s'est détériorée.
Cette dégradation a souligné l'échec de la stratégie adoptée depuis 1985 en
matière économique.
Les réformes entreprises, qui n'étaient que partielles, ont
été grignotées par des compromis, acceptés pour vaincre les résistances.
Cela a
été le cas de lois aussi fondamentales que celles adoptées en 1987-1988 sur les
coopératives et sur l'entreprise.
Comment réformer une économie à la dérive?
Cette situation, souvent décrite en termes dramatiques, a amené les dirigeants à
réfléchir à une réforme en profondeur.
Entre novembre 1989 et juin 1990, trois
projets ont été avancés.
Le premier, présenté par le Premier ministre, Nikolaï
Ryjkov, a été adopté en décembre par le Congrès des députés du peuple.
Très
contesté, il n'a jamais été appliqué.
Un autre plan de passage à un "système
d'économie mixte de marché planifié" présenté, au même moment, par le
Vice-Premier ministre, Leonid Abalkine, n'a pas non plus vu le jour.
Les mauvais résultats du premier trimestre 1990 - diminution de 1% du PNB, de
1,2% de la production industrielle, augmentation des revenus de 13,3% - ont
poussé Mikhaïl Gorbatchev, après son élection à la présidence de l'URSS (15 mars
1990), à relancer l'idée d'une réforme radicale.
Au printemps, les économistes
libéraux qui l'entourent ont ouvertement étudié un ambitieux projet de
dénationalisation.
Le plan de transition graduelle vers "une économie de marché
contrôlée", finalement proposé par N.
Ryjkov le 24 mai, a été beaucoup plus
prudent.
Il maintenait, certes, le principe d'une désétatisation, mais moins
importante et plus lente, il n'envisageait plus de libérer les prix, mais
décidait de les augmenter fortement.
L'annonce de hausses de prix, malgré les
mesures compensatoires prévues, a provoqué dans la population une véritable
panique.
Lui aussi très critiqué, ce programme a été repoussé le 13 juin par le
Soviet suprême.
Les hésitations du pouvoir sur ce dossier ont été manifestes.
Les grèves, qui.
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