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URSS (1987-1988): Heurts et malheurs de la "perestroïka"

Publié le 30/09/2020

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« URSS (1987-1988): Heurts et malheurs de la "perestroïka" Le processus de restructuration "se déroule difficilement, de manière complexe et contradictoire, mais il se déroule".

C'est ainsi que Mikhaïl Gorbatchev a décrit, à juste titre, le 9 juin 1987, la situation de l'URSS.

Sa perestroïka, sa "révolution sans coups de feu" a progressé, mais s'est heurtée, comme il s'y attendait, à des difficultés et à des résistances. La restructuration en marche Le 1er janvier 1988, le coup d'envoi a été donné à la réforme économique.

Après des mois de discussion, le Comité central (CC) du Parti communiste (PCUS) a approuvé en juin 1987 les grandes lignes du nouveau mécanisme économique qui doit être mis en place d'ici le lancement du XIIIe plan quinquennal en 1991.

Et la loi sur l'entreprise, l'élément essentiel de la revitalisation du système, est entrée en vigueur le 1er janvier, concernant dans un premier temps quelque 60% de la production.

Elle a augmenté la marge de manoeuvre de l'entreprise en lui accordant une autonomie financière, en la dégageant de la pesante tutelle des bureaucraties centrales, notamment en diminuant radicalement les commandes d'État.

Pour lui donner tout son sens, il est prévu de la compléter par une révision du système de fixation des prix - destinée en particulier à refléter les coûts de production, de créer un commerce de gros des moyens de production, et de transformer le système d'éducation et de formation. La restructuration est partie de la constatation du déclin économique de l'URSS, qui pourrait, selon certaines études, ne plus être que la troisième puissance économique mondiale en 1990, voire la quatrième en 2010.

La volonté d'inverser cette tendance a poussé M.

Gorbatchev à admettre la nécessité d'une certaine démocratisation et d'une certaine transparence (glasnost) pour vaincre l'apathie de la société.

C'est dans ce dernier domaine que les changements ont été les plus tangibles.

Une liberté d'expression, impensable quelques mois auparavant, s'est développée.

Journaux et revues, en nombre croissant, ont ouvert leurs colonnes à des débats parfois très critiques sur les problèmes, notamment économiques et sociaux, du pays.

Des oeuvres jusque-là interdites de Boris Pasternak (Le Docteur Jivago), Vassili Grossman (extraits de Vie et Destin), Anatoli Rybakov (Les Enfants de l'Arbat), Lydia Tchoukovskaia, Vladimir Nabokov, Nicolas Goumilev, Anna Akhmatova, etc., ont été publiées dans des revues qui leur ont assuré une large diffusion.

Cette réanimation de la vie intellectuelle et culturelle a entraîné un vaste débat sur la perestroïka et de nouvelles mises en cause de Staline.

Une relance de la déstalinisation s'en est suivie: une commission d'enquête sur les victimes de Staline a été créée en novembre 1987. Nicolaï Boukharine et Alekseï Rykov, deux des proches compagnons de Lénine, exécutés en 1938, ont été réhabilités le 5 février 1988 ; en juin, ce fut le tour de G.

Zinoviev, L.

Kamenev, et K.

Radek ; le mythe de Pavlik Morozov, présenté pendant des années comme un modèle de conscience révolutionnaire pour avoir, à douze ans, dénoncé ses parents, a été critiqué en mars...

Ce dégel a permis au pouvoir en quelque deux ans de s'assurer le soutien d'intellectuels de plus en plus nombreux.

Le rôle essentiel de ces derniers dans le réveil de la conscience sociale a été reconnu.. »

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