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URSS (1984-1985): La "relève" politique

Publié le 30/09/2020

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« URSS (1984-1985): La "relève" politique Le 10 mars 1985, la mort de Constantin Tchernenko, élu secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) en février 1984, et chef de l'État soviétique trois mois plus tard, a mis fin au "règne" le plus bref de toute l'histoire soviétique.

Avec cette disparition, c'est, sauf accident imprévisible, la fin des "règnes" de courte durée: quinze mois pour Andropov, treize pour Tchernenko. Mais c'est surtout la fin de la vieille garde soviétique.

En 1938, les purges staliniennes avaient éliminé les hommes qui avaient fait la révolution, animé la guerre civile, et ouvert la voie du pouvoir à de nouveaux venus, encore enfants lors du grand bouleversement de 1917 et que le système soviétique avait rapidement formés à toutes les tâches de direction.

Durant près d'un demi-siècle (de 1938 à 1985), cette génération s'est maintenue au pouvoir, donnant de l'Union soviétique dans la dernière décennie l'image d'un pays de vieillards figés dans une apparente immobilité.

Le 10 mars 1985, ce n'est pas seulement le premier de ces dirigeants qui est mort, mais avec lui tous les survivants de la vieille garde, condamnés à s'effacer dans un avenir proche. La rapidité de la succession témoigne à la fois du bon fonctionnement des mécanismes politiques, et de la hâte de la génération montante à prendre le pouvoir.

Le 11 mars, à peine la mort de Tchernenko était-elle annoncée, qu'un plenum extraordinaire du Comité central du PCUS élisait Mikhaïl Gorbatchev secrétaire général du Parti.

En cinq heures, le chef de 73 ans a fait place à un chef de 54 ans derrière lequel toute une génération qui piétinait d'impatience va se ruer vers le pouvoir.

La fin de la "vieille garde", la relève qui ne peut être que totale, compte tenu de la structure d'âge de la direction soviétique, la venue au pouvoir de la première génération qui soit le pur produit du système soviétique arrivé à maturité, sorti de ses hésitations, de ses tragédies et de ses choix, la probabilité enfin que le nouveau guide de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, sera encore aux commandes de son pays à l'aube du XXIe siècle: tout atteste de l'importance de l'événement.

Ce n'est pas "le roi est mort, vive le roi", c'est un adieu à l'URSS des temps de faiblesse, c'est l'arrivée en force de la génération produite par la superpuissance soviétique.

Pour en suivre les premiers pas, en évaluer les projets, il faut d'abord prendre en compte l'héritage, c'est-à-dire "l'année Tchernenko". L'ère Tchernenko: continuité et attentisme Élu en 1984 pour retarder l'heure de la relève - cette volonté de survie de la vieille garde s'est aussi manifestée en décembre 1984, lorsqu'elle a remplacé le ministre de la Défense, Dimitri Oustinov, âgé de 76 ans, par son adjoint, le maréchal Sokoloff, âgé de 73 ans -, Tchernenko a été le produit d'un compromis entre ceux qui voulaient la stabilité pour se maintenir encore, et ceux qui souhaitaient poursuivre l'oeuvre de changement commencée par Andropov et qui avait ouvert quelques portes à une nouvelle génération.

L'année Tchernenko reflète ce marché ambigu.

La stabilité s'est traduite dans le fait que ni le Politburo, ni le secrétariat n'ont élu de nouveaux membres pour remplacer les disparus.

Les instances dirigeantes, réduites en nombre, peuplées pour. »

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