UNEF

« 1 / 2 19 mai 1965 Série No 44 Fiche No 518 UNEF 1.

L'Union nationale des étudiants de France (UNEF) se définit comme un syndicat, donc comme une organisation revendicative.

Elle représente les étudiants des univer­ sités françaises, défend leurs intérêts et protège leur place dans la nation.

Le nombre de ses adhérents (80 000 sur 300 000 titulaires d'inscriptions universitaires) en fait l'association la plus représentative, loin devant la FNEF (Fédération nationale des étudiants de France), qui compte 14 000 membres.

2.

L'existence légale de l'UNEF remonte à 1924.

Il s'agit alors de la simple réunion des associations générales (AG) créées auprès de chaque université (la première fut celle de Nancy en 1888).

A partir de 1935, le développement de l'enseignement supé­ rieur et les nouveaux problèmes matériels qui se posent aux étudiants amènent l'UNEF à entreprendre une action sociale: fondation de restaurants gérés par les étudiants (ceux de Strasbourg, de Lyon et de Lille fonctionnent 'toujours), création de logements, ouverture d'un centre de médecine préventive à Strasbourg.

3.

La guerre suscite un nouveau tournant dans l'activité de l'UNEF.

A l'action sociale va s'ajouter une action proprement politique.

Les étudiants résistants élus au bureau d'après-guerre prônent l'engagement et font adopter la Charte de Grenoble (1946) qui servira de base au syndicalisme étudiant, élément moteur de la lutte des "jeunes travailleurs intellectuels"· 4.

Une première victoire est obtenue en 1948 avec l'institution de la Sécurité sociale étudiante (complétée en 1950 par la Mutuelle nationale des étudiants -MNEF).

Mais le stade de la véritable politisation est atteint pendant la guerre d'Algérie.

L'UNEF organise les premières manifestations contre cette guerre, nouant à cette occasion des liens étroits avec les syndicats ouvriers et les partis de gauche.

5.

Aujourd'hui, l'UNEF tend cependant à redonner la priorité à ses objectifs propres.

Ainsi s'efforce-t-elle d'obtenir l'« allocation d'études», considérée comme une sorte de pré-salaire aècordé aux étudiants selon leur travail universitaire et leur situation économique.

Elle condamne l"actuel système des bourses, estimant qu'il entratne une ségrégation entre boursiers et non­ boursiers.

6.

L'UNEF a également pris position contre le plan Fouchet (réforme universitaire élaborée par le Ministère de l'éducation nationale) dans lequel elle voit une tentative de « technocratisation , de l'enseignement supérieur qui introduirait un autre clivage entre les étudiants dirigés vers la formation technique accélérée et ceux qui pour­ suivraient des études normales.

L'UNEF est pourtant favorable à une réforme de l'Université, mais elle demande que cette réforme s'effectue d'une manière démo­ cratique.

7.

Les options politiques de l'UNEF sont fixées par le bureau national.

Celui-ci fut de gauche de 1946 à 1950.

De 1950 à 1957, la droite devint majoritaire.

La division de l'UNEF à cette époque entre « majo » et « mino » a subsisté jusque dans le vocabu­ laire.

Bien que de gauche, le bureau actuel est donc « mino "· Le président, M.

Jean­ François Nallet (sciences économiques) a succédé en avril 1965 à M.

Bernard Schreiner (géographie).

Le bureau de douze membres est renouvelé lors du congrès annuel.

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