une hiérarchie, distinguant les relations et les termes sur lesquels elles portent (Ueber Gegenstânde hôherer Ordnung, 1899; Ueber die Annahmen,1902).
Publié le 17/05/2020
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«
une hiérarchie, distinguant les relations
et les termes sur lesquels elles portent (Ueber Gegenstande hôherer Ord nung, 1899; Ueber die Annahmen, 1902).
( H.D.)
PEANO Guiseppe (1858-1922) On connaît la polémique de Poincaré contre Peano, et sa boutade : « J'en tends mal le péanien.
» Peano, et à sa suite l'école italienne, se proposa de fonder les mathématiques sur une axio
matique et de montrer par là qu'elles
sont entièrement réductibles à la logique : « La logique mathématique représente avec le plus petit nombre de conventions
toutes les propositions de mathématique ...
Mais elle ne se réduit pas simplement à une écriture symbolique abrégée : elle
permet d'étudier les lois de ces signes, et
les transformations des propositions » (Notations de Logique Mathéma tique, 1894).
Si l'on peut accorder à
Brunschvicg que « récrire ainsi les
mathématiques, c'est en réalité les re penser », force est de reconnaître, avec Poincaré, qu'une telle tentative ne peut
porter que sur la science dijà constituée
et que les #finitions auxquelles elle
parvient ne sont d'aucune utilité là où une difficulté se présente.
( H.D.)
COUTURAT Louis (1868-1914) étudia les travaux encore inédits de Leibniz, avant de donner droit de cité
à la logistique dans la philosophie fran çaise.
Dans un esprit assez proche de celui de Russell, il a publié : La logique de Leibniz ( 1901); L'infini mathé matique (1905); L'algèbre de la logique ( 1905).
RUSSEL Bertrand (né en 1872) (Voir page 316)
WITTGENSTEIN Ludwig (1889-1951) qu'on aurait pu d'abord rattacher au « positivisme logique » et au « Cercle de Vienne», a tellement évolué de l'époque du Tractatus logico-philosophicus jusqu'à celle des Philosophische Unter suchungen, qu'il est nécessaire de distinguer deux moments très différents
dans sa pensée.
Dans son premier ouvrage, il présente sa philosophie comme une tentative révolutionnaire qui consiste à chercher un éclaircissement radical des pensées.
Par sa méthode, la philosophie
s'oppose aux sciences de la nature : sa fonction est de montrer comment les
solutions traditionnelles apportées aux
problèmes philosophiques, et
ces problèmes
mêmes, naissent d'un mauvais usage du langage.
L'ouvrage part des principes du Symbolisme Logique.
Mais il sous
entend une conception de la signification
d'inspiration réaliste selon laquelle les
idées sont les images de la réalité.
Il y a des relations nécessaires entre les mots
et les choses qu'ils désignent.
Une sorte de «Participation» s'établit entre l'image
et la réalité à laquelle elle se réfère.
Quelle que soit la valeur des discussions logiques,
fortement empreintes des idées exposées par Russell et Whitehead dans leurs Principia Mathematica, ces discus
sions logiques sont fondées en fait sur une conception préalable et toute réaliste du monde et de la connaissance qui relève
de cette métaphysique que Wittgenstein
voulait précisément bannir.
Les
thèses des Philosophische Unter suchungen diffèrent de celles du premier ouvrage en ce que l'auteur épure encore sa conception de la philosophie comme analytique du langage.
Il renie comme non philosophiques les tentatives expli
catives du premier ouvrage concernant la structure du monde et de la pensée,
et réduit la philosophie à une fonction
exclusivement descriptive.
Le philosophe n'a pas à se poser de questions sur la
nature du langage avant d'en analyser les significations particulières.
Ainsi
Wittgenstein est-il conduit à une vue pluraliste selon laquelle le langage a
autant de significations qu'il a de fonc
tions différentes.
Mais si le philosophe n'avait aucune opinion préalable sur la nature du lan
gage, pourquoi l'interrogerait-il avec la
certitude de trouver en lui une réponse aux problèmes philosophiques? Com
ment Wittgenstein pourrait-il réduire la
fonction
de la philosophie à l' interroga
tion des mots et des phrases s'il n'avait
mis préalablement en équation langage
et pensée? Or cette préconception aurait
besoin d'être justifiée, car justement la notion de langage recouvre deux réalités
fondamentalement différentes.
La Parole « en train de se dire » ne peut être placée
sur le même plan que les significations
figées du langage une fois prononcé : bien
plus que de simples différences de catégories
logiques, cette distinction révèle l' opposi
tion de l'ordre de l'existence de celui de l'essence.
Wittgenstein ne fait jamais cette distinction.
Il rencontre par suite les mêmes
difficultés que rencontre toute philosophie de l'essence; et elles ne semblent pas pouvoir être résolues, si le philosophe s'en tient
à la fonction toute descriptive que l'auteur
lui assigne.
Malgré
ces difficultés sérieuses, il n'en reste pas moins vrai que par le dialogue
incessant qu'elle établit avec le lecteur,
la richesse et les nuances de ses analyses,
l'œuvre de Wittgenstein compte parmi les philosophies du xxe siècle.
JACQ.UES GARELLI
CARNAP Rudolf (né en 1891) logicien allemand, est appelé en 1926 à Vienne par Moritz Schlick, le fon dateur du Cercle de Vienne, dont il devient le membre le plus extrémiste.
En 1931, Carnap est nommé prqfesseur de philosophie de la nature à Prague;
depuis 1936 il enseigne à Chicago.
Selon lui, toutes nos connaissances sont un système comportant différents niveaux, et
qui est constitué, en dernière analyse, par des expériences primitives, les concepts
(décrits en énoncés dits protocolaires
tels que « ici maintenant bleu »), et
par une seule relation, celle des « sou
venirs de similitude ».
Puisque ces expé
riences sont nécessairement personnelles,
cela implique
un solipsisme, non pas
métaphysique, mais méthodologique.
Un tel système ne peut se décrire avec exac
titude que dans un langage artificiel
précis; il faut donc dépasser le parler
ordinaire (qui était si important aux yeux
de Schlick).
Toute métaphysique allant par
définition au-delà
de l'expérience,
est pour Carnap ipso facto exclue.
La philosophie (mot à bannir du vocabulaire)
doit devenir science unitaire; on ne peut
parler que des rapports entre les diffé
rents termes du langage, et non point des rapports entre mots et choses.
La philosophie n'est que la syntaxe logique du langage et ne consiste valablement
qu'en tautologies ou équivalences analy
tiques.
Toutes les sciences doivent em
ployer
comme un langage universel celui de la physique, lequel doit être traduit du mode matériel dans le mode formel.
Voici un exemple simple, donné par Carnap : « C'est un fait que la rose est rouge », devient : « La rose est rouge est une phrase (proposition) ».
(La structure logique du monde, 1928, et Syntaxe logique du langage, 1934).
Le carac tère extrême de ce positivisme en met en évidence les erreurs, et Carnap lui-même
n'est pas le dernier à les sentir.
Ainsi,
dans ses travaux ultérieurs, comme son Introduction à la Sémantique ( 1942), il étudie précisément cette relation entre
langage et fait, qui avait été précédemment déclarée taboue.
De nombreux ouvrages
importants de Carnap ont pour objets des problèmes plus techniquement logiques,
tels que 1 'Esquisse de la logistique (1929), les Fondements de la logique et des mathématiques ( 1939) ou les Fondements logiques de la proba bilité (1950).
( A.S.)
SCHLICK Moritz (1882-1936) Fondateur du positivisme logique du Cercle de Vienne, Schlick, qui est
né à Berlin, vient à la philosophie de la
physique, et prépare sa thèse sous la
direction de Max Planck ( 1904).
Après
douze ans d'enseignement à Rostock et
à Kiel, Schlick est appelé en 1922 à la chaire de « philosophie des sciences inductives » à Vienne.
C'est là que,
quatorze ans plus tard, un étudiant
déséquilibré l'assassine.
La pensée et le style de Schlick sont clairs et directs - fait bien rare chez un philosophe
allemand - qu'il écrive en allemand, en anglais ou en français.
Il est presque
seul, parmi les empiristes radicaux de Vienne, à s'occuper d'esthétique et de morale.
Dans Questions d'éthique (1930), il s'oppose à toute théorie des valeurs absolues et aux moralistes du devoir, souligne l'importance des analyses
psychologiques et sociologiques et propose
une morale hédoniste de la bonté.
Mais c'est en philosophie des sciences (Espace et temps dans la physique actuelle (1917), Philosophie de la nature (1925), etc.) et, surtout, en épistémologie que Schlick a marqué.
Sa Théorie géné rale de la connaissance (1918, 2e éd.
1 925) représente une synthèse de la tradi
tion empiriste-positiviste des Hume, Mach,
Poincaré, avec les découvertes logico
mathématiques des Frege, Russell.
Il réfute d'une manière décisive l'a-priorisme de Kant.
Il introduit une distinction
fondamentale entre l' « éprouvé » (ce
qui est immédiatement vécu), qui est
strictement inexprimable, et
la connais sance (descriptive), qui seule peut se formuler en langage (au sens le plus
large); ainsi il résout le dualisme méta
physique : pour connaître l'univers, nous.
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