Une bipartition exclusive et inflexible du genre romanesque entre romans à tendance fantastique et imaginaire d'un côté et romans à vocation réaliste et explicative de l'autre est-elle recevable ?
Publié le 20/12/2021
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«
Analyse du sujet et problématisation :
Cette phrase établit une bipartition au sein du genre romanesque faisant état de
deux catégories exclusives : les romans qui font oublier la vie et ceux qui l’expliquent.
Les romans « qui font oublier la vie » sont les romans permettant l’évasion du
lecteur hors de sa réalité quotidienne, romans fondés souvent sur une imagination
débordante de l’auteur.
Ces romans où règne l’imagination peuvent être qualifiés de
romans à tendance fantastique ou merveilleuse.
Le romans « qui expliquent la vie » se présentent comme des romans fondés sur
une observation de la réalité, du quotidien dans lequel vivent les hommes, afin d’analyser
non seulement leurs conditions d’existence et les évènements qui ponctuent leur vie, mais
aussi leurs réactions et sentiments face à cela.
Ils s’agit donc ici de romans à vocation
analytique ( romans réaliste, naturaliste, historique, mais aussi roman analytique)
Le sujet semble faire état, d’une part, de l’impossibilité de trouver d’autres
catégories romanesques ( cf.
la formulation restrictive en « n’…que » et, d’autre
part, d’une séparation nette entre ces deux catégories de roman.
Il s’agit de questionner
ces deux aspects du sujet.
Problématique : Une bipartition exclusive et inflexible du genre
romanesque entre romans à tendance fantastique et imaginaire d’un côté et
romans à vocation réaliste et explicative de l’autre est-elle recevable ?
I) Certes cette catégorisation du genre romanesque est exacte
et commode
La bipartition entre fidélité à la réalité et propension au voyage voire au délire
imaginaire est très utilisée en littérature ( notamment dans le genre de la nouvelle où l’on
distingue volontiers entre nouvelles fantastiques et nouvelles réalistes) : elle peut donc
très aisément être mise en œuvre pour le roman.
1) Les romans « qui font oublier la vie » : les romans de l’évasion
imaginaire
Les romans issus de l’imagination d’un auteur que sont les fictions à tendance
fantastique ou merveilleuse permettent au lecteur de s’évader de son quotidien réel pour
pénétrer dans un monde inconnu.
Ce monde imaginaire peut avoir les vertus du rêve
(cf.Les contes merveilleux, du type contes de fée ou les utopies tels que certains passages
de Candide de Voltaire – comme le pays d’Eldorado ) ou du cauchemar, ressentir de la
« fausse » peur étant un plaisir partagé par de nombreux lecteurs ( cf. Frankenstein de
Marie Schelley).
Ce qui intéresse le lecteur dans ce type de littérature, c’est, en définitive
le mystère qui l’entoure.
Dans tous les cas ces romans fondés sur l’imaginaire font oublier
au lecteur son quotidien banal et ennuyeux pour le plonger dans un monde où les codes
(moraux, politiques, sociaux, inetllectuels…) régissant habituellement l’existence ont
changé.
2) Les romans « qui expliquent la vie » : les romans du réalisme
analytique
Les romans à tendance réaliste se présentent comme des reflets directs d’une
réalité sociale ou historique et proposent souvent une étude des mécanismes d’une société.
Ils ont donc une fin analytique et en cela présentent un intérêt non négligeable pour le
lecteur en lui permettant de mieux comprendre son époque, ou une époque passée.
Ces
types de romans ont donc une valeur pédagogique indéniable et sont caractérisés par leur
grande densité cognitive.
À l'étape d'écriture préexiste une étape d'information rigoureuse
(la fiche d'information auctoriale est caractéristique du genre) Le roman réaliste sonde à
la faveur d'une intrigue l'Histoire contemporaine.
Ex :.
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