Un personnage de roman doit-il forcément être un héros pour plaire ?
Publié le 17/05/2020
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Un personnage de roman doit-il forcément être un héros pour plaire ?
Dans le langage quotidien, on rencontre souvent le mot "héros" pour qualifier le personnage principal d'un roman.
Cependant, ce mot a plusieurs sens car il peutaussi désigner une personne accomplissant des actes extraordinaires.
Il est alors possible de se demander si il faut attendre du personnage principal qu'ilremplisse cette condition.
D'une part, il faut d'abord se poser la question de ce qu'est un héros, et d'autre part, quelle est l'attente du lecteur.Tout d'abord le terme "héros" est plutôt ambigu.
On lui prête plusieurs définitions, la première désignant un personnage héroïque et extraordinaire et ladeuxième, le personnage principal d'un roman.
Il est alors possible de se demander quelles sont les différences entre le héros "traditionnel" et le personnageprincipal d'un roman.On utilise le mot "héros" pour désigner un personnage idéal.
En effet, il incarne un idéal et est porteur de valeurs positives: le courage, la perfection, laréussite...
Selon les cultures, il peut être un demi-dieu, un surhomme ou bien tout simplement une personne courageuse.
Un héros aspire à dépasser lacondition physique humaine et à oeuvrer pour le bien de la communauté.
D'un point de vue physique et moral, il peut être comparé à une sorte de perfection.Ce genre de héros est né avec la mythologie, regorgeant d'héros mi-dieux, aux qualités et destin extraordinaires.
On peut prendre l'exemple d'Héraclès, fils deZeus, célèbre pour ses douze travaux.
Il est possible alors de faire une relation entre "héros" et "héroïsme".
Un héros est alors porteur de valeurs positives,comme le personnage de La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, qui résistera à la passion au nom du devoir.Cependant, avec le temps, le mot "héros" évolue et change peu à peu de définition.
Si au Moyen-âge par exemple, on retrouve ce genre de personnage, bienque non plus demi-dieux mais chevaliers accomplissant de hauts exploits et livrant bataille, c'est au 19ème siècle, que le héros change de sens, et devient lehéros de roman que l'on connaît maintenant.
En effet, avec la naissance du réalisme, avec des personnages comme Gervaise de L'Assommoir d'Émile Zola, lehéros devient de moins en moins héroïque.
On s'éloigne alors de cette définition de personnage exemplaire et extraordinaire pour se rapprocher d'unpersonnage plus ordinaire, plus vrai, tout en gardant des traits d'exemplarités.
Mais il peut toujours garder un côté héroïque, comme dans les romansd'aventure, de Jules Verne par exemple (Voyage au Centre de la Terre) ou dans les romans de Ian Fleming, avec son personnage James Bond.Le terme "héros" définit alors le personnage principal d'un roman.
Mais l'ambiguïté est toujours présente entre ces deux définitions, qui peuvent se superposer.En effet, si on considère le héros accomplissant des actes extraordinaires, il est possible de certifier que tous les romans ne sont pas tous composés de héros,mais en fait, tout simplement de personnages principaux.De manière générale, le personnage principal est essentiel à l'action, et est donc, le personnage principal.
C'est par son regard que le lecteur voit l'histoire.
Ils'agit en général du narrateur, qui donne son point de vue.
Le personnage principal n'est pas nécessairement le héros de l'histoire.
Si on prend l'exemple duRapport de Brodeck de Philippe Claudel, on peut hisser au rang de héros L'Anderer (dans le sens d' 'héroïque'), aux nombreuses qualités (la sagesse, lagentillesse), qui n'est pas le narrateur, et Brodeck, le personnage principal, qui donne son point sur ce personnage.Ensuite, ce personnage principal peut être ordinaire ou même mauvais.
Dans le Rapport de Brodeck, le personnage principal, Brodeck est clairement un hommeordinaire, ni bon, ni mauvais, et ce dernier avouera avoir voler l'eau à une femme, qui mourra de soif.Ces personnages plus ordinaires sont, en fait, des héros médiocres.
Ils sont porteurs de valeurs négatives, contrairement aux héros exemplaires.
Il s'agit alorsd'anti-héros.
L'anti-héros est le personnage central qui ne présente pas les caractéristiques du héros traditionnel.
Il est possible de prendre l'exemple du romanMadame Bovary, de Gustave Flaubert, dans lequel le personnage central, Emma Bovary est une femme rêvant de richesses, et reprochant à son mari, pourtantassez aisé, sa pauvreté, et qui le trompera.
Ce personnage est clairement porteur de valeurs négatives.
Si le héros a évolué au fil des siècle, c'est à cause du fait que l'attente du lecteur a changé.
Il faut donc se demander quelles sont donc les différentes attentesdu lecteur et si ce dernier s'intéresse uniquement au personnage central du roman.D'une part, le lecteur a besoin d'un héros, au sens héroïque du terme, pour pouvoir se fixer des objectifs.
Le héros traditionnel lui permet de s'évader, car il estdifférent de son quotidien, de lui-même, de sa vie, qu'il peut juger ordinaire, et donc sans intérêt, monotone.
La vie du héros conventionnel est extraordinaire,et donc, n'arrivera jamais au lecteur.
De plus, le héros est porteur de valeurs positives.
Le lecteur peut alors en faire son modèle, et essayer de s'améliorer, dedevenir meilleur.
Le héros, en quelque sorte, motive donc le lecteur à s'amender et corriger ses défauts.Toutefois, l'esprit du lecteur peut être facilement lassé par ce mythe du héros répété.
Le réalisme du 19ème siècle en est une preuve, car les auteurscherchaient à dépeindre la réalité comme elle l'était, et sans idéalisation.
Il cherche alors dans le roman un personnage principal plus proche de lui-même, plusordinaire, porteurs de valeurs positives comme négatives, à qui il peut s'identifier.
Un personnage ayant des défauts peut faire en sorte que le lecteur se posedes questions sur lui-même, et aide à forger son esprit critique.
De plus, un personnage plutôt banal est plus objectif, et ainsi, plus crédible aux yeux du lecteur.Enfin, un personnage central d'un roman peut servir seulement de narrateur au lecteur et être totalement inintéressant.
Il est possible que le lecteur alors luipréfère un personnage plus "secondaire", qui présenterait plus d'intérêt à ses yeux.
On peut prendre l'exemple de l'Anderer dans Le Rapport de Brodeck, qui sedémarque des autres personnages, bien qu'il n'est pas le héros du roman.
En conclusion, il est évident qu'il y a une réelle ambiguïté dans le mot "héros", mais également entre les deux définitions de ce terme.De plus, l'attente du lecteur varie, car ce qui est intéressant au yeux d'une personne peut ne pas l'être aux yeux d'une autre.
Effectivement, tout est subjectif,car l'attente est différente selon le lecteur.
Chaque aspect de la définition de "héros" est donc intéressante, que cela soit le héros exemplaire ou celui plusordinaire.
En effet, Zola dira "le premier homme qui passe est un héros suffisant", ce qui signifie que chaque personne, qu'il soit bon ou mauvais, peut être unhéros.
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Sujet : Le personnage de fiction est-il forcément héros ?
Le terme "héros" désigne le personnage principal d'une œuvre de fiction, quelles que soient les qualités dont il fait preuve.
Si sa conduite ne correspondpas à un idéal (par exemple, s'il est lâche ou cupide), ce héros peut être qualifié d'antihéros.
Un personnage de fiction, ou caractère, est un être imaginaire issud'une œuvre de fiction.
Comment peut-on dissocier un héros de fiction d'un personnage ?
D'abord, un héros est souvent représenté au milieu d'un conflit conjuguant la société et d'autres personnages, il est traditionnellement mis en scène entrain d'accomplir des exploits, une prouesse, ou encore une performance hors du commun, comme dans Dragon Ball, écrit par Akira Toriyama, Sangoku est unjeune humanoïde orphelin ayant une force surhumaine et pourvu d'une queue de singe ou Frodon Sacquet dans Le Seigneur des anneaux de J.
R.
R.
Tolkien, quireçoit l'Anneaux.
On peut voir des exploits de ce type particulièrement dans les épopées ou les romans du Moyen-Âge qui expose des héros lors de scène decombat.
Par exemple, le roman Chrétien de Troyes Yvain illustre un grand nombre d'épisode de combat contre des hordes de soldat.
Mais pour que le hérospuisse réaliser toutes ces prouesses, ce dernier à besoin d'atouts physique et morals.
En effet, le héros se distingue des êtres humains par des qualités moralesou physique exceptionnelles.
Le roman a besoin de héros exemplaires, afin d'illustrer des rêves et des idéaux, et d'inculquer des valeurs morales et sociales aulecteur, et de créer des aventures extraordinaires.
Les héros mythiques et légendaire illustrent généralement des valeurs telles la détermination et le courage, l'intrépidité et la bravoure.
Ulysse, héros deL'Odyssée de Homère, présente toutes ces qualités au cours de son périple pour rentrer à l'île d'Ithaque où sa femme Pénélope l'attend.
Partant vainqueur de laguerre de Troie, il a un statut de conquérant, de héros de guerre.
Commence alors son voyage : de nombreux obstacles se dressent devant lui, obstaclesnaturels ou commandés par les dieux, obstacles qu'il brave et vainc armé de courage et de volonté, d'esprit et d'habileté.
En se distinguant par ses actescourageux avec lesquels il se met en valeur dans de nombreux romans, le héros suscite une fascination chez le lecteur.
Mais les différents genres littéraires quiont traversé et traversent nos siècles n'ont pas tous dans leurs romans donnés au personnage principal le titre de “héros”.
En considérant le héros qui accomplitdes actes extraordinaires, on peut déjà certifier que tous les romans ne sont pas composés de héros, mais, très souvent, de simples personnages principaux.
Lorsque le roman est situé dans une période historique précise, le personnage est symbolique de l'époque.
Il permet au lecteur de comprendre a travers lerécit de son vécut, le contexte historique.
Ainsi, dans le roman Balzac Et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie le personnage principal est victime de l'épurationdes intellectuels ordonné par le régime communisme chinois.
Le réalisme du personnage est accentuer par la date précise des évènements, la précision deslieux, la présence de nom de personnages historique.
Mais l'auteur peut également utiliser son personnage pour dépeindre la société contemporaine de sonépoque.
Ainsi Émile Zola dans son projet naturaliste observe le milieu social, les mœurs de son époque: Germinal dépeins les conditions de vie misérables desmineurs.
L'aspect exclusivement réaliste des personnages prend ici un sens politique, l'auteur dénonce l'injustice social et espère une prise de conscience dulecteur.
Enfin, l'aspect réaliste du personnage permet au lecteur une identification plus aisé.
C'est pourquoi par exemple, la plus par des personnages de romande jeunesse on l'âge de leur lecteur.
Beaucoup de personnage de roman s'inspire de la réalité en effet dans le roman, le romancier fait tout pour que le personnage soit le plus proche du réelpossible, qu'il imite le réel.
il y à une précision moindre en ce qui concerne le réalisme des personnages et du monde.
Le portrait des personnages s'appuie surune description détaillée et réaliste : physionomie, détails anatomiques, précisions dans la description du vêtement etc.
Ainsi dans Le Père Goriot de Balzac onvoit l'évolution de Eugène de Rastignac, le personnage principal, dans la société aidé par le Père Goriot..
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