Un monologue adressé à un inconnuLes indices de la situation d’énonciation : « je » s’adresse ici à un personnage avec familiarité : « Tu tournais le coin de la rue ».
Publié le 23/05/2020
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Un monologue adressé à un inconnu
Les indices de la situation d’énonciation :
« je » s’adresse ici à un personnage avec familiarité : « Tu tournais le coin de la rue ». Ce document contient 1616 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.
«
I- Un monologue adressé à un inconnu
1.
Les indices de la situation d’énonciation :
« je » s’adresse ici à un personnage avec familiarité : « Tu tournais le coin de la rue
».
Ce sont des hommes « je t ’ai v u »(l.1) et « je suis descend u » (l.5)
→ situation surprenante le monologue commence sans aucune indication d’acte, de
scène, sans didascalie sur les personnages.
Le destinataire = n personnage absent sur
scène, on ne le voit pas mais existe dans le discours de celui qui parle par les multiples
adresses.
La scène = espace urbain qui n’est pas précisément situé ( un gn : le coin de la rue
», (l.1), des averbes « là-bas (10), , « là » (L.3), « en-bas » (l.3)
et à un moment que l’on devine être celui qui suit immédiatement la rencontre.
Le locuteur a une demande à formuler (l.12-13), mais en l’absence de réponse, ce
long quasi-monologue exprime la solitude de celui qui le prononce.
Le monologue est un discours tenu par un personnage seul ou se croyant seul, à
l’adresse d’un interlocuteur autre existant mais absent (Dieu, un personnage
absent, ou mort, une chose…) ou fantasmé.
Le soliloque est constitué des « propos
prononcés par un personnage seul sur la scène, enfermé dans un débat de
conscience par exemple, donc indifférent à autrui » : le soliloque est une adresse
du personnage à lui-même, sans considération quelconque d’un tiers.
« Le
quasi-monologue » est constitué de la réplique ininterrompue, souvent adressée ,
d’un locuteur « conscient de l’écoute» mais « qui n’obtiendra pas de réponse, et si
l’on peut dire, il est parlé pour donner à qui l’écoute, le spectateur, la certitude qu’il
ne lui sera pas répondu » (Anne Ubersfeld, « la Parole solitaire » in Jeu : revue de
théâtre, n°110).
2.
Ce monologue se déroule dans un lieu public , probablement un café (l.).
désignation
imprécise par l’adverbe « là » (l.
3).
L’indication « en bas » (l.
5) = un lieu clos,
à l’étage.
Cependant, ce lieu est avant tout imprécis, un lieu de rencontre.
Atmospère qui acentue le malaise, pluie, silences, nuit, ville.
3.
Les marques de l’oralité dans cet extrait sont de plusieurs types :
les termes argotiques tels que « fringues » (l.
2), « cons » (l.
6), « pisser » (l.
7).
la place des adverbes (« mais quand même j’ai osé », l.
2)
ou l’utilisation du pronom « on » plutôt que « nous ».
Dimension orale,
spontanéité
mais des signes d’un discours plus soutenu, comme l’utilisation des
adverbes « lorsque » (plutôt que « quand », plus familier) ou de « cependant
» (l.
11) et de « cela », au lieu de « ça » ou dans l’expression : « en bas sont
les cons, qui stationnent » (l.
6), de construction soutenue.
→ parole théâtrale n’est pas la parole quotidienne
Travail visible avec l’absence de ponctuation forte ou expressive mais de
nombreuses virgules qui traduisent une certaine urgence à retenir l’autre pour lui
parler, rétablir un lien qui s'est défait par son exclusion et son errance, peut-être.
«Ce que je vois, c'est un véritable emballement dans la tête, à toute vitesse, jusqu'à
ce que mort s'ensuive» (Lettres, p.284) Lettre à Yves Ferry acteur
II- Une solitude accablante.
»
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