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Un critique contemporain définit l'esprit du 18e siècle en ces termes: Il fallait édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogme. Dans quelle mesure et avec quelles nuances ce jugement se trouve-t-il vérifié par les oeuvres du 18e siècle que vous connaissez ?

Publié le 08/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Un critique contemporain définit l'esprit du 18e siècle en ces termes: Il fallait édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogme. Dans quelle mesure et avec quelles nuances ce jugement se trouve-t-il vérifié par les oeuvres du 18e siècle que vous connaissez ?. Ce document contient 2579 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
figures de sages légèrement sceptiques à l'égard de toutes les formes particulières de la religion, honorant celles-ci dans la mesure où elles sont les garanties sociales du bon ordre, mais les flétrissant quand elles conduisent à l'intolérance, au fanatisme, au meurtre. Sans doute attache-t-on encore de l'importance à la conscience morale, sans doute Rousseau fait-il l'éloge de cet « instinct divin » qu'Emile devra accepter pour guide. Mais prenons bien garde qu'en obéissant à sa conscience, Emile obéira surtout à sa nature; pour lui, comme pour les personnages de roman du XVIIIe siècle qui s'écrient sans cesse : « 0 vertu, ô nature! », être moral, c'est avant tout réaliser les virtualités de sa nature d'homme, et non obéir aux dogmes d'une « surnature ». N'oublions pas que c'est au XVIIIe siècle que Kant, loin de faire dépendre la morale de la métaphysique, fondera sur les impératifs de la conscience la nécessité de l'existence d'un Dieu et d'une âme. 3. Pas plus qu'ils ne voulaient supprimer la royauté, mais la rationalisaient, les philosophes ne voulaient supprimer la religion : ils concevaient une religion sans mystère, une religion humaine; nous dirions aujourd'hui une religion « laïque », ils disaient, eux, une religion « naturelle ». Les sages des Conta- de Voltaire sont généralement religieux. Zadig tâche de comprendre les décisions de la Providence et aimerait voir régner chez tous les hommes une sorte de déisme tolérant : dans la scène fameuse (Zadig, Le Souper) où des marchands se querellent pour des questions religieuses, il réussit à les calmer en leur montrant que les divers mystères des religions sont des enveloppes à peu près équivalentes pour un certain nombre de grandes vérités universellement admises. Ainsi, dans une sorte de déisme très souple, est assurée la fraternité des hommes, adorant dans un Dieu créateur l'ensemble des vertus qu'il leur faut pratiquer. Ce Dieu assure non seulement l'ordre moral, mais encore une explication suffisamment rationnelle de tout ce qui nous échappe : c'est le fameux « Dieu horloger »de Voltaire.

« Introduction. Quand on considère l'oeuvre du XVIIIe siècle dans son ensemble, elle apparaît comme diverse, chaotique, voirecontradictoire.

Il semble presque impossible de lui trouver une unité, autrement dit de définir l'esprit du « sièclephilosophique ».

N'y aurait-il pas moyen, en se plaçant à la source créatrice de ses exigences intellectuelles, de voircette unité, cet esprit dans une volonté de reconstruire les valeurs humaines, sans jamais les rattacher à quelquechose qui les dépasserait pour les justifier : alors .

que le XVIIe siècle évoquait Dieu en politique, les dogmes enmorale, et le surnaturel (ce que Pascal appelait la Charité) en religion, au XVIIIe, « il fallait, dit un critiquecontemporain, édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogme ».

Formulenette, pleine d'élan et de résolution, comme le XVIIIe siècle lui-même, et qu'il faut replacer dans sa perspectivehistorique de combat; formule qui rend assez bien compte de l'oeuvre des philosophes, mais que néanmoins on nesaurait considérer comme un bilan et qu'il nous est sans doute possible de compléter et de nuancer. I.

Le refus des « transcendances ». La formule est d'abord négative.

S'il fallait « édifier sans » ces principes supérieurs, c'est que le siècle précédentavait « édifié avec » eux. 1.

Il est difficile pour un moderne d'imaginer ce que pouvait être l'univers des valeurs pour un homme du XVIIesiècle.

Tout y dépendait de principes supérieurs et irrationnels qui justifiaient toutes les difficultés et toutes lescontradictions apparentes de ce monde-ci : ce n'était point résignation à l'obscurantisme et refus d'expliquer, maisvolonté permanente de rendre compte d'apparences absurdes.

La méthode est exactement celle de Pascalcherchant à nous étonner devant les « contrariétés » de l'homme, mélange de misère et de grandeur, et faisantcesser notre étonnement quand il les rattache à un double mystère : celui de l'être humain créé à l'image de Dieu etcelui de la chute originelle.

Par là, toutes les valeurs sont accrochées à des principes qui les dépassent : la politiqueà Dieu, la morale à la religion, et la religion elle-même à ses mystères.

Bien entendu, le mot a ici son plein sensthéologique, et non pas affectif : il désigne les principes transcendants, inexplicables, mais inébranlables, dont sedéduit tout l'édifice théologique. 2.

Ainsi, loin d'être un refus de l'explication, la pensée morale, politique ou religieuse au XVIIe siècle veut toujourstout déduire de quelques principes fixes et Pascal soulignera l'analogie de la pensée religieuse avec la penséemathématique, où tout Se déduit de quelques postulats inébranlables, mais eux-mêmes souvent inexplicables.

Lapensée procède toujours par distinction d'ordres ; Pascal en voit trois qui se dépassent et, dans une certainemesure, s'expliquent l'un l'autre : l'ordre des corps, l'ordre des esprits, l'ordre de la Charité.

Toutes lesmanifestations physiques ou intellectuelles de la religion ne sont pas par elles-mêmes religieuses; elles sont commela figuration du seul ordre qui soit vraiment religieux, l'ordre du surnaturel, l'ordre de la charité.

De même, enpolitique ceux que Pascal appelle les demi-habiles ne voient que des combinaisons d'intérêts et de forces, mais lesesprits vraiment religieux, comme Bossuet, voient l'intervention providentielle de Dieu « qui bouleverse le monde pourengendrer ses élus ».

Tel est le sens du fameux « droit divin »; Bossuet se prononce nettement là-dessus dans sonSermon sur les Devoirs des Rois : il ne s'agit pas de justifier l'arbitraire, puisque le Roi est responsable etterriblement responsable devant Dieu, mais le Roi tient son pouvoir de Dieu et toute révolte contre le Roi est impie,car elle est révolte contre le principe transcendant qui fonde la politique.

Enfin, en matière morale, on verra, pourpeu qu'on y réfléchisse, combien toute « autonomie » morale est étrangère au XVIIe siècle : chez tous lesmoralistes, même ceux qui ne parlent pas de la religion, un certain climat chrétien règne en permanence, la moralen'est jamais humaine et laïque, un La Rochefoucauld, un La Bruyère jugent leurs semblables au nom d'impératifsreligieux, de dogmes, comme dit notre critique. 3.

Contre tout cet édifice on commence à s'insurger à partir des années 1685, et pourtant il n'est vraiment questionde détruire, chez les Saint-Évremond, les Bayle, les Fontenelle, ni la monarchie, ni la religion, ni la morale.

A traversla querelle des Anciens et des Modernes est surtout posé le problème d'un mode nouveau de pensée : alors quel'explication du XVIIe siècle repose sur la Foi, la Tradition, l'Autorité, seules susceptibles de justifier des valeurs qui,dans leur fondement, échappent à la raison, l'explication proposée par les novateurs de la fin du XVIIe siècle estsurtout historique et expérimentale, elle repose sur le culte du fait, de l'observation, de la loi scientifique.

Sansdoute le XVIIe siècle n'avait-il pas nié ces bases scientifiques et Pascal avait été un des promoteurs de la méthodeexpérimentale, mais il ne l'utilisait pas dans tous les domaines, il la réservait « à l'ordre des esprits ».

Soumettre tousles ordres au rationalisme impitoyable de la méthode expérimentale ou de la méthode historique, tel est l'apportessentiel de Bayle et de Fontenelle.

Ni la monarchie ni la morale ni la religion du XVIIe siècle ne sont encorecontestées, mais on en veut une justification rationnelle et humaine. II.

La « cité des hommes ». A travers bien des divergences d'opinion, le XVIIIe siècle va donc s'efforcer de construire ce que Paul Hazard appellela « cité des hommes », c'est-à-dire une cité où toutes les valeurs seront de l'homme et explicables par lui et pourlui. 1.

En politique — pour commencer par l'aspect le plus voyant des idées nouvelles —, on s'applique moins à proposertel ou tel système qu'à substituer à un fondement surnaturel et mystique un fondement rationnel.

C'est un lieu. »

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