un commentaire du poème "Les amants" de Léon Dierx
Publié le 05/12/2021
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Luigi Montermini
608
Sujet 2 – Commentaire de texte
Léon Dierx développe son art à la fin du XIX e
siècle, quelques temps après la
parution des Fleurs du Mal de Baudelaire.
Peintre et poète à la fois, ses œuvres
s’inspirent du style du poète parisien, que ce soit dans les thèmes abordés ou dans le
style de réalisation.
Le poème Au jardin , que nous allons étudier, est extrait du recueil Les
amants datant de 1879.
L’inspiration de Baudelaire est visible dans ce texte à travers le
thème abordé : la description d’un lieu parfait, dans tous les sens du terme, qui serait
synonyme d’un Idéal.
L’Idéal étant un monde de beauté et de sens, Léon Dierx nous
transmet sa vision de cet Idéal avec la description d’un monde pur, presque onirique,
envahi par la présence féminine, où la beauté règne sous la forme humaine ou la forme
sensuelle.
P ar quels procédés est exprimé l’Idéal selon Léon Dierx ? Dans une première partie
nous étudierons l’idéal à travers la femme et la chair et dans une seconde partie nous
traiterons de l’idéal perçu à travers les sens.
L’Idéal s’exprime à travers la beauté charnelle des femmes présentes sur la scène,
« groupe assis de femmes indolentes » (l.2).
On comprend donc que l’Idéal selon Léon
Dierx passe à travers le corps des femmes et les plaisirs qui s’en dégagent.
Cette idée est
confirmée par les nombreuses références aux corps des femmes : « les poignets, les
poitrines, les doigts » (l.7), « leurs regards et leurs poses » (l.17).
Avec la formule « ces
formes vagues » (l.5) le poète donne au groupe de femmes une dimension onirique, en
donnant au corps une forme floue et peu définie.
Il insiste plus largement sur la poitrine
des femmes, partie souvent associée à la beauté et au plaisir : « les poitrines » (l.7), « sur
leur sein qu’il gonfle » (l.19).
D’autre part, le poète insiste sur la beauté sensuelle de ces femmes.
Leurs
vêtements sont partie intégrante du paysage par leur couleur et leurs mouvements « Dont
les robes […] D’une blanche harmonie argentent les gazons » (l.3-4).
Une beauté d’autant
plus agrémentée par leurs accessoires, « les bracelets, les colliers et les bagues » (l.6),
caractéristiques de la féminité et de la beauté, « le luxe lourd des femmes d’autrefois »
(l.8).
Les femmes ne sont plus seulement des corps associés au plaisir, mais viennent à
faire partie du paysage et du lieu, avec une dimension plus sensuelle.
De la ligne 23 à la
ligne 26, le poète rapproche leurs âmes aux fleurs du jardin, qui fanent à la tombée de la
nuit.
Elles en deviennent presque une seule et unique personne lorsqu’il dit « toutes
respirant ensemble » (l.23) et « exhalent en retour leurs âmes confondues » (l.25).
L’Idéal dans cette poésie ne s’arrête pas au groupe de femmes, mais s’exprime
aussi à travers un lieu qui apparaît comme parfait, paradisiaque.
On comprend qu’il s’agit
d’un jardin ou d’un lieu naturel grâce aux nombreuses évocations du champs lexical de la
nature : « les plantes » (l.1), « d’amples floraisons » (l.3), « les gazons » (l.4), « les
arbres » (l.14), « leur feuillage » (l.14), « la jeune âme des fleurs » (l.24).
D’autres
éléments s’ajoutent à l’atmosphère du lieu, comme une fontaine, « le jet d’eau dans la
vasque » (l.11), et la proximité de la mer, « au fond d’un golfe où fut jadis un port » (l.16).
De plus, les éléments de description du moment de la journée, la tombée de la nuit,
s’ajoutent à l’atmosphère générale du jardin, synonyme de perfection et d’Idéal.
La
tombée de la nuit est comprise à travers de simples mots, « le soir » (l.1) et « une ombre »
(l.5), mais également à travers un chiasme ligne 10 : « l’étoile qui s’allume, allume mille
étoiles ».
Plus loin, la métaphore « la nuit par souffles lents descendre » (l.22) insiste sur
la dimension crépusculaire qui serait pour le poète un élément de la perfection..
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