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"Ultima Verba"

Publié le 02/12/2021

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Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mais 1885 à Paris. Il est un écrivain, dramaturge, poète, home politique, académicien et intellectuel engagé français, considéré comme l’un des plus importants écrivains romantiques de la langue française. Il est poète lyrique avec des recueils comme Odes et ballades(1826), Les feuilles d’automne(1832), ou Les Contemplations(1856) mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments(1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles(1859 et 1877). Il a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre ; il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position qui le condamneront à l’exil pendant les vingt ans du Second Empire.
 « Ultima Verba « fait partie du recueil Les Châtiments(1853) dans lequel Hugo dénonce la tyrannie de Napoléon III arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat, le 2 décembre 1851. Victor Hugo, alors auto-exilé tente par ces vers de discréditer et d’anéantir le régime de Napoléon III, pour qui il éprouve une haine sans limite. La partie étudiée débute au vers 1 et se clos au vers 44.
 Que dénonce Hugo à travers ce poème ? A qui est-il adressé ?
 « Ultima verba « est un poème qui possède une double destination dans lequel réside une violente dénonciation.
 
 Tout d’abord, « Ultima verba « se compose de seize quatrains mais la partie étudiée se restreint aux onze premiers, totalisant quarante-quatre vers, lesquels sont majoritairement des alexandrins. Le rythme du poème est accéléré par la présence d’un rejet –« dans l’orgie, sur elle, il s’accroupit : ce cadavre lui plait « (v.1-2)-, d’un contre rejet –« Ils disent :-César règne, et le Dieu des armées l’a fait son élu. « (v.9-10)-, et de multiples enjambements (v.11-12, 17-18, 21-22, 23-24). Les rimes sont suffisantes –orgie-rougie (v.1-3), éperdu-vendu (v.6-8)-, voire riches – chassés-trépassés (v.30-32), couvre-Louvre (v.41-43) – et croisées. Les strophes sont horizontales.
 Ensuite, ce poème a une double destination. Dans un premier temps, le poète s’adresse à Louis Napoléon Bonaparte, dit Napoléon III, le dirigeant du second Empire, pour qui Hugo éprouve une haine démesurée. Napoléon III n’est jamais nommé. Seuls quelques indices font deviner à qui le poète parle comme le qualificatif « César « (v.9-26-44), l’antithèse « ce gueux, ce prince « (v.13), l’oxymore « monarque malandrin « (v.14), et l’expression « exécrable trompeur « (v.22). Le poète parle de Napoléon III à la troisième personne –« il « (v.2-4-17)-, et la répétition « ce « (v.13), excepté aux deux derniers vers, où il s’adresse directement à lui, employant la deuxième personne du singulier-« te « (v.43-44), « ton « (v.43-44), « tes « (v.43). Le poète en fait le portrait caricatural, démesuré, employant des mots très péjoratif. Les termes « orgie « (v.1), « accroupit « (v.2), « vautrera « (v.17), « vomissant « (v.19), mettent le monarque dans une situation très dégradante, proche de celle d’un animal qui aurait tué la conscience humaine, désormais qualifiée de « cadavre « (v.2).Mais l’expression « prunelle rougie « (v.3), renforcée par l’adjectif « ivre « (v.19) ont plutôt tendance à dévoiler une origine diabolique. La dureté des mots employés par le poète comme « broyant « (v.17), « affreux « (v.19), « vomissant « (v.19) souligne la haine et le dégoût que Napoléon III suscite à Hugo. L’emploi de tels termes faux, exagérés et extrêmement caricaturaux amène un registre polémique.
 Victor Hugo écrit aussi à tous les autres proscrits, chassés, ou bannis. Dans le régime de Napoléon III, les proscrits sont des hommes déchirés mentalement. Pour les qualifier, le poète emploi l’image très forte du « haillon aux clous « (v.28) pour montrer le mal que cause Napoléon III à ces hommes, devenus inhumains. Hugo s’inclut parmi eux par l’emploi du pronom personnel « nous « (v.24-25-26-38) et « nos « (v.19), puis s’adresse uniquement à eux les mettant en garde contre les promesses du monarque les amnistiant si ils se ralliaient, par l’appellation familière : « mes nobles compagnons « (v.37), essayant de faire appel à leur raison et par l’emploi de la deuxième personne : « vous « (v.35) et « votre « (v.37). La longue anaphore de « quand « et « quand même « débutant au vers vingt et un pour s’achever au vers trente-deux martèle l’indignation du poète et sa farouche volonté de s’opposer sans trêve à celui qu’il considère comme l’assassin des libertés –« la conscience humaine et morte « (v.1). Elle aboutit à l’affirmation finale : « je ne fléchirait pas ! « (v.33) refusant d’adopter le même esprit grégaire que le peuple rabaissés à de simples animaux, comme le montre la métaphore : « dédaignant le troupeau « (v.34) dont le comparé est le peuple et le comparant, un troupeau, et qui assimile le peuple à du bétail, à des moutons de Panurge.
 
 Victor Hugo véhicule donc un double message dans son poème. Mais le plus puissant, c’est sa dénonciation du régime de Napoléon III.
 
 Victor Hugo essaye de dénoncer la tyrannie de Napoléon III et lui reproche le non-respect des valeurs importantes, à savoir le serment, la vertu et l’honneur religieux. Napoléon III défigure la démocratie. En effet, Hugo l’accuse d’avoir usurpé le pouvoir en s’étant appuyé sur l’armée pour s’autoproclamer (coup d’Etat du 2 décembre 1851) comme le montre la phrase « et le Dieu des armées l’a fait son élu « (v.9-10). Il le qualifie par l’oxymore « monarque malandrin « (v.14), ce qui signifie voleur, tricheur, usurpateur, renforcé par l’expression « exécrable trompeur « (v.22). Il l’assimile à Charlemagne, empereur de 800 à 814, comme « taillé par Satan dans Mandrin « (v.16), Mandrin était un célèbre contrebandier du XVIIIe siècle, on retrouve donc la même idée de vol, et de tromperie. Pour dénoncer le non-respect de l’honneur religieux, Hugo introduit dans son poème beaucoup d’éléments touchant au domaine de la religion –« Dieu « (v.8-9-29), « Judas « (v.8), « pape béni « (v.14), «autel « (v.36), « culte « (v.37), « béni « (v.40) et enfin, « je serai sous le sac de cendres qui me couvre « (v.41), pour le proscrit, qui symbolise le retour à la poussière de l’être. La révolte d’Hugo se ressent aux vers 39-40, ou il se rebelle contre les lois instaurées –« j’attacherai la gloire à tout ce qu’on insulte « (v.39)-, et même aux principes religieux –« je jetterai l’opprobre à tout ce qu’on bénit. « (v.40)-. Il affirme donc que jamais il ne se ralliera, et que si il doit en rester qu’un dans cette lutte, ce sera lui -« la bouche qui dit : non « (v.42)-.
 Il sait qu’en France la république a disparu, laissant place à une Empire, c’est pourquoi il sait qu’il la retrouvera qu’en exil –« Banni, la République est là qui nous unit « (v.38) -. Il dénonce aussi la corruption trop évidente des juges et des prêtres, qui en font de simples pions sur l’échiquier que dirige Napoléon III. Celui-ci peut ainsi remodeler la justice à sa guise. L’expression « prostitution du juge « (v.5) montre que c le juge s’est laissé corrompre de son plein gré. Avec la phrase « César règne, et le Dieu des armées l’a fait son élu. Peuple, obéis, tu le dois « (v.9-10), le poète les assimile à des Héraults, louant l’empereur en public. La phrase « pendant qu’ils vont chantant, tenant leurs mains fermées, on voit le sequin d’or qui passe entre leurs doigts « (v.11-12) démontre que véritablement, cette corruption n’est pas opérée très discrètement, car on voit des traces de leur paye, qui brille entre leurs doigts fermés. Ainsi, ils abandonnent le sort de la patrie pour de l’argent. Cette patrie, qui est si importante pour le poète, auquel il fait un rapprochement religieux « Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau !« (v.36), et ne peut pas retenir ses sentiments –ponctuation affective et expression « ô «, ce qui introduit une idée d’adoration, de culte-. Sa patrie est son maître
 Enfin, il dénonce la passivité coupable du peuple, qui ne proteste pas, qui se laisse guider. Ils n’ont plus aucun jugement –« la conscience humaine est morte « (v.1)-. Ils ne sont plus que des moutons –« troupeau « (v.34)- dénués de jugement. Napoléon III est un tyran qui se sert du peuple, des juges et des prêtres pour modeler son Empire tel qu’il le souhaite.
 
 L’exagération de Victor Hugo mène à un texte polémique. Et ce côté polémique peut donner naissance à une littérature extraordinaire, qui peut, par sa violence, être un outil très efficace de conviction.

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