Ukraine (2004-2005): La « révolution orange »
Publié le 30/09/2020
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«
Ukraine (2004-2005): La « révolution orange »
Au terme de l’élection de Victor Iouchtchenko à la présidence de l’Ukraine en
décembre 2004, la corruption, l’accaparement des ressources par une caste de
clans concurrents, le mépris des règles démocratiques devaient relever d’une
époque révolue.
« Je vous promets que nous allons changer notre vie », lançait à
la foule de ses partisans le nouveau président le soir de sa victoire.
La « révolution orange » (cette couleur était le signe de ralliement des
partisans de V.
Iouchtchenko) fut en premier lieu une révélation.
Le mouvement
populaire qu’ont provoqué les deux tours (31 octobre et 21 novembre 2004) d’une
élection présidentielle entachée d’irrégularités a attesté l’existence d’une
société civile.
Tandis que le président sortant Leonid Koutchma incarnait le
clan de Dniepropetrovsk, celui de Donetsk, qui avait, les années passées,
investi progressivement les différents centres de décision, devait avec la
victoire de Victor Ianoukovitch accéder au sommet de l’État.
Il restera dans la
mémoire nationale qu’une foule aussi déterminée que pacifique installée des
jours durant au c œur de la capitale, Kiev, est parvenue à contrarier ce scénario
au nom de la démocratie et de l’État de droit.
Même si des acteurs extérieurs (UE, États-Unis, Russie) ont joué un rôle, V.
Ianoukovitch a cédé avant tout à la pression populaire dont l'ampleur depuis
l'annonce des résultats du second tour a conduit à l'organisation d'un troisième
tour (26 décembre 2004).
La cartographie des résultats a certes confirmé la
forte polarisation du pays, divisé notamment entre une partie ukrainophone à
l'ouest et une partie russophone industrielle et densément peuplée à l'est.
Elle
fit surtout apparaître un changement d'orientation de l'Uktraine centrale.
À
Kiev comme dans les campagnes, le candidat « pro-occidental » y a bénéficié d'un
soutien sans précédent depuis l'indépendance.
La volonté affirmée avec force par le nouveau président de se conformer aux
normes européennes et internationales tendait à confirmer qu’une ère nouvelle
s’ouvrait.
Le « choix européen » n’est guère nouveau.
Il avait été affiché par
le président Koutchma mais V.
Iouchtchenko s’est engagé à le concrétiser.
La
première étape serait une adhésion à l’OMC (Organisation mondiale du commerce)
envisagée pour fin 2005 et la négociation d’un accès plus aisé au marché
européen du textile et de l’acier (ces deux secteurs représentent 40 % des
exportations ukrainiennes).
Au terme du Plan d’action d’une durée de trois ans
signé avec l’Union européenne en décembre 2004 dans le cadre de la PEV
(Politique européenne de voisinage), le président ukrainien a considéré qu’une
déclaration officielle de candidature à l’UE pourrait être déposée.
L’assistance
fournie par l’UE (déjà supérieure à celle que recevait l’Ukraine de la part
d’autres pays) s’est accrue.
Sur le plan économique, le pays connaît une phase
de croissance ininterrompue depuis 2000 (12,1 % en 2004), résultant
principalement de la forte demande russe, elle-même due au secteur énergétique,
mais le revenu par habitant (à parité de pouvoir d’achat) n’y atteint que 60 %
de celui de la Russie.
Les investissements étrangers demeurent faibles.
Ils sont
passés de 267 millions à 1 424 millions de dollars entre 1995 et 2003 (la même
année, la Pologne en attirait le triple).
Les obstacles à une transition démocratique et économique réussie en Ukraine ne.
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