Ukraine (2002-2003): Immobilisme à la tête de l'État
Publié le 30/09/2020
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Ukraine (2002-2003): Immobilisme à la tête de l'État
Les grands médias occidentaux répercutent désormais plus fréquemment les
informations portant sur le mécontentement de la population ukrainienne à
l'égard de la corruption et de la situation sociale régnant dans son pays.
Ils
mentionnent aussi les limitations des libertés et les répressions ponctuelles
visant les opposants les plus audacieux.
Malgré cette situation, l'Ukraine est
restée globalement stable.
L'appareil présidentiel de Leonid Koutchma, au départ
fortement menacé par la crise de confiance des années 2000-2002, est parvenu à
conserver sa position dominante en dépit du rôle de contrepoids que le Parlement
a réussi à jouer.
Les manifestations et les grèves, visant en général la Présidence et relayées
par la plupart des partis d'opposition, n'ont pas réussi à rompre cet équilibre
précaire.
La privatisation progressive de l'économie s'est poursuivie, profitant
surtout aux oligarques locaux et aux grandes entreprises russes.
L'accès de
Victor Ianoukovitch au poste de Premier ministre, le 21 novembre 2002, a permis
de constater que le pouvoir s'appuyait toujours sur les deux principaux lobbies
économiques régionaux du pays : celui de Dniepropetrovsk dont L.
Koutchma est le
symbole et celui du Donbass, dont le nouveau chef du gouvernement est le
représentant.
Cette situation tend à marginaliser l'influence des régions
occidentales du pays, plus nationalistes et plus proeuropéennes.
Le Premier
ministre semblait un candidat possible à la succession de L.
Koutchma, prévue
lors des élections de 2004, mais Yevhen Martchouk semblait aussi un candidat
sérieux.
Cet ancien chef local du KGB (police politique) à l'époque soviétique,
devenu social-démocrate, d'abord rallié au président Leonid Kravtchouk puis à L.
Koutchma, est devenu président du Conseil national de sécurité.
Alors que l'immobilisme a continué à prévaloir au niveau de la classe politique,
pour la quatrième année consécutive, l'économie a connu, en 2002, une poursuite
de sa reprise et des désirs de changement se manifestaient dans plusieurs
secteurs de la société.
Les forces d'opposition les plus actives sont
constituées autour de l'ancien Premier ministre de tendance néolibérale et
euro-atlantiste Victor Iouchtchenko et de l'ancienne ministre de l'Énergie
Ioulia Timochenko, ainsi que du Parti socialiste d'Olexandr Moroz.
Les
communistes organisent de leur côté des mouvements de protestation dénonçant les
conditions de travail et le démantèlement des acquis sociaux.
L'inflation semble, d'après les chiffres officiels, avoir été jugulée (0,8 % en
2002).
Certains ont attribué cette amélioration à la politique de l'ancien
Premier ministre V.
Iouchtchenko, d'autres soulignant le fait que l'effondrement
de l'Ukraine avait atteint un tel degré, qu'un rétablissement minimal était
inéluctable une fois restaurés les liens avec la Russie et que de nouveaux
contacts ont été développés avec la Turquie, la Chine et les pays occidentaux.
Les régions occidentales du pays connaissent néanmoins une croissance
particulière de leur production industrielle, ce qui traduit l'émergence
d'activités nouvelles à côté de la survie des secteurs les plus solides hérités
de la période soviétique.
L.
Koutchma semblait donc avoir rétabli en partie, fin 2002, l'équilibre en sa
faveur.
Mais pour qu'il soit durable, l'introduction d'une législation cohérente.
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