Ukraine (2001-2002): Crise politique aggravée
Publié le 30/09/2020
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Ukraine (2001-2002): Crise politique aggravée
L'atmosphère politique a continué à se dégrader en Ukraine avant les élections
parlementaires du 31 mars 2002, sans freiner la reprise économique.
Des
journalistes ont été victimes d'intimidations alors que des soupçons
convergeaient vers la présidence de l'État à propos de plusieurs assassinats et
disparitions.
Les pays occidentaux, qui avaient soutenu la politique
d'indépendance menée après 1991, portaient désormais un regard plus sévère sur
les dirigeants ukrainiens.
Les États-Unis ont ainsi accusé le président Leonid
Koutchma de violations des droits de l'homme et de ventes d'armes à l'Irak.
La destruction par erreur d'un avion civil russe par un missile ukrainien, le 4
octobre 2001, n'a pas eu de conséquences sur la politique de rapprochement entre
Moscou et Kiev.
Des compagnies russes ont continué à acheter des parts dans les
entreprises ukrainiennes en cours de privatisation, surtout dans les domaines de
l'extraction, de la métallurgie et de l'énergie.
Lors d'une réunion à Odessa, le
17 mars 2002, avec les présidents russe et moldave, L.
Koutchma a envisagé que
son pays puisse adhérer à la Communauté économique eurasienne, sans renoncer
officiellement à rejoindre à terme l'Union européenne (UE).
La visite du pape en
juin 2001 a permis au président de témoigner son intérêt pour les catholiques
uniates et les orthodoxes indépendantistes, tout en maintenant des contacts
suivis avec l'Église orthodoxe majoritaire liée au patriarcat de Moscou.
Les élections parlementaires se sont déroulées sous la pression du pouvoir, dont
la propagande a dominé les médias.
De nombreuses violations ont pu être
constatées lors du scrutin.
Diverses pressions exercées sur les électeurs et la
législation qui prévoit l'élection de la moitié des 450 députés au scrutin
uninominal à un tour ont fait élire au moins 146 députés proches de la
Présidence.
Les réseaux de notables locaux liés au pouvoir ont toutefois été
affaiblis.
Les blocs électoraux de l'ancien Premier ministre Viktor Youchtchenko
et de l'ancienne ministre Ioulia Timochenko ont respectivement conquis 112 et 22
sièges.
La percée des partisans de V.
Youchtchenko dans presque toutes les
régions du pays a marqué l'émergence d'une frange importante de la population
tentée de soutenir un programme libéral censé dépasser les clivages
traditionnels entre nationalistes, communistes et proches du pouvoir.
Les partis
de gauche (communistes, socialistes, socialistes progressistes), qui ont vu
leurs positions s'effriter légèrement lors du vote proportionnel, ont perdu
beaucoup de députés au scrutin uninominal à un tour.
L.
Koutchma n'allait pas pouvoir s'appuyer sur une majorité stable et encore
moins réformer la Constitution pour lui permettre de briguer un troisième
mandat.
Le bloc présidentiel, affaibli, tentait désormais de poursuivre la mise
en place d'un «capitalisme oligarchique» et bénéficiait du soutien du Kremlin.
Les partisans de V.
Youchtchenko prônaient des réformes libérales plus
transparentes et un rapprochement plus net avec l'Occident.
Ils ont bénéficié de
l'appui de certaines compagnies russes comme le pétrolier Lukoil, ce qui pouvait
les amener à rechercher un modus vivendi avec L.
Koutchma.
Les partis de gauche
allaient pouvoir tenter de jouer un rôle soit d'intermédiaire incontournable
entre ces deux blocs, soit d'opposition radicale aux élites.
La reprise économique, dont a témoigné l'augmentation régulière du taux de.
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