Ukraine (1998-1999): Le poids de Moscou
Publié le 30/09/2020
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Ukraine (1998-1999): Le poids de Moscou
Alors que, pour la première fois depuis l'éclatement de l'URSS (1991), l'année
1998 avait vu poindre une petite reprise économique, l'Ukraine a été rattrapée
en fin d'année par les effets de la crise financière russe (été 1998) auxquels
sont venus s'ajouter en novembre les dégâts des inondations en Transcarpatie.
Finalement, l'amélioration s'est limitée aux secteurs du bois et de la
construction, une légère amélioration se faisant par ailleurs sentir dans le
déficit de la balance commerciale.
C'était trop peu pour satisfaire une
population réduite à la misère mais dont la débrouillardise explique l'absence
de fortes tensions sociales.
Les élections législatives de 1998 n'ont pas permis
la formation d'une majorité, d'autant que se préparait déjà l'élection
présidentielle du 31 octobre 1999.
Le budget voté en janvier 1999 a prévu de
financer par des emprunts le déficit et le remboursement des prêts.
Le président Leonid Koutchma a dû négocier simultanément avec les députés, les
"clans" et le FMI.
Il a multiplié les zones franches.
Deux tiers des entreprises
et la moitié des terres ont été formellement privatisées, mais l'Ukraine ne
s'est pas débarrassée de sa bureaucratie ni de la corruption, en partie
conséquence de la précarité des conditions de vie des fonctionnaires.
L.
Koutchma a signé en octobre 1998 un décret visant à réduire le troc estimé à
environ 40 % des échanges industriels.
Il a décrété des mesures de répression
fiscale, de contrôle des changes et des activités des entreprises.
En juin 1998,
le Premier ministre Valery Pustovoïtenko a déclaré que les négociations avec le
FMI étaient "très, très difficiles", en raison de la crainte des dirigeants
qu'une économie dérégulée n'entraîne des tensions sociales.
Après l'effondrement
russe, plusieurs dirigeants ukrainiens ont estimé que la lenteur des réformes
avait permis d'amortir en partie le choc de la crise.
La hrivna a perdu en 1998
la moitié de sa valeur et a continué à se déprécier en 1999.
L'Ukraine peine à
honorer sa dette.
Le FMI a accepté en septembre 1998 de débloquer des prêts,
suspendus depuis à plusieurs reprises.
Washington a menacé en février 1999 de
diminuer de moitié son aide pour contraindre Kiev à introduire de nouvelles
réformes.
Les prises de contrôle d'entreprises ukrainiennes par des capitaux russes,
conjuguées à la dépendance énergétique, limitent la marge de man œuvre des
dirigeants ukrainiens, dont la seule réaction est de répéter leur volonté
d'évoluer indépendamment de Moscou.
Cette situation contraste avec celle de la
Biélorussie où les déclarations de fraternité avec la Russie cachent une
politique de limitation des prises de participation russes dans l'économie.
Kiev
cherche à alléger le poids de Moscou en affermissant ses relations avec le
Caucase, l'Asie centrale et l'Extrême-Orient.
Plus du tiers des exportations
restaient dirigées vers la Russie.
La situation diplomatique est demeurée trouble.
La chambre haute du Parlement
russe a refusé, le 27 janvier 1999, de ratifier l'accord de 1997 reconnaissant
l'appartenance de Sébastopol (port de Crimée et siège d'une importante base
navale) à l'Ukraine.
Une délégation parlementaire ukrainienne a, par ailleurs,
signé à Minsk, en janvier 1999, un accord de coopération avec le Parlement
biélorusse officiel.
Au niveau présidentiel, la volonté d'un rapprochement avec
l'Occident a semblé se maintenir, malgré la nécessité de calmer la composante.
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