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Turquie (1988-1989) Özal en difficulté

Publié le 27/09/2020

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« Turquie (1988-1989) Özal en difficulté L'année 1988 et les premiers mois de 1989 ont été une période de difficultés politiques et économiques.

Les élections municipales du 26 mars 1989 ont très nettement confirmé le déclin progressif du parti gouvernemental, annonçant une période qui risquait d'entraîner le pays dans l'instabilité politique.

Les élections générales anticipées paraissaient désormais inéluctables et la désignation par l'Assemblée nationale du président de la République, prévue pour novembre 1989, revêtait une importance particulière. Vers un éclatement du parti gouvernemental? Outre les quelques anciens sociaux-démocrates qui, lors de la transition à un régime civil, avaient placé leurs espoirs dans le Parti de la mère patrie (PMP), on distingue généralement trois grandes tendances dans cette formation: les libéraux, les nationalistes et les islamistes.

Celles-ci se sont livré, depuis 1983, une bataille sans merci pour s'assurer le contrôle du parti.

Lors du congrès du PMP (20-25 juin 1988), certains membres des ailes nationaliste et islamiste, agissant ensemble au sein de l'"Alliance sacrée" ont littéralement balayé les éléments libéraux du comité exécutif.

Cette alliance tactique des tenants de la synthèse turco-islamique met l'accent sur les valeurs telles que le nationalisme et la religion ; elle est passéiste et, dans sa composante nationaliste, antidémocratique. La tendance turco-islamiste était toutefois sous-représentée au gouvernement avant la consultation de mars 1989.

Mehmet Keçeciler, chef de file de la tendance islamiste et redoutable homme d'appareil marginalisé par Turgut Özal, préférait mener la lutte au sein du PMP plutôt que de constituer une formation autonome.

Visant sans doute à briser l'"Alliance", T.

Özal a choisi d'écarter les islamistes dans son nouveau gouvernement, constitué début avril, retenant les libéraux et les nationalistes.

Les évidentes concessions qu'il a faites à ces derniers, paraissaient encore insuffisantes à Alparslan Türkes, le président du Parti du travail nationaliste, qui a obtenu 4,3% des suffrages le 26 mars. Affairisme et népotisme Jusqu'à cette consultation, tout au moins, T.

Özal avait gardé la haute main sur sa formation, au prix d'une personnalisation extrême du pouvoir.

Le pays était pratiquement dirigé par lui et sa famille, bien que cette dernière fût divisée, à l'image de la Turquie, entre traditionalistes et modernistes.

Si le frère et le cousin ont été écartés du gouvernement, l'épouse et le fils ont gardé leur influence.

Ce dernier notamment est proche des "princes" (économistes ou ingénieurs formés pour la plupart aux États-Unis et occupant souvent des postes clés dans l'appareil étatique) dont l'un, président de la Banque immobilière d'État, a provoqué la démission, le 4 janvier 1989, du Vice-Premier ministre, Kaya Erdem: ce dernier avait des liens compromettants avec un "homme d'affaires". »

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