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Turquie (1982-1983): Sept ans de liberté conditionnelle

Publié le 30/09/2020

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« Turquie (1982-1983): Sept ans de liberté conditionnelle A la veille du référendum constitutionnel de novembre 1982, la junte turque au pouvoir depuis le 12 septembre 1980 pouvait se prévaloir de quelques succès. Elle avait auparavant décidé d'appliquer la politique d'assainissement économique dictée en janvier 1980 au gouvernement conservateur de M.

Suleiman Démirel par le Fonds monétaire international et le consortium d'aide à la Turquie de l'OCDE. L'inflation, qui dépassait 100% en 1980, a été, selon les chiffres officiels, ramenée à 36% en 1981 et à 30% environ en 1982.

Les exportations, stimulées par une dépréciation de la livre turque de l'ordre de 30% en un an, ont poursuivi leur hausse spectaculaire de 1981 (+62%) atteignant en valeur quelques 6 milliards de dollars (contre 4,7 milliards en 1981).

L'industrie turque a effectué une remarquable percée sur les marchés extérieurs, notamment au Proche Orient et dans les pays frontaliers dont les besoins augmentent au fur et à mesure que s'enlise la guerre irano-irakienne.

L'Irak est devenu le premier client de la Turquie devant la RFA, et l'industrie de la construction a obtenu à elle seule pour 18 milliards de dollars de marchés en Libye, en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe, où des entreprises turques s'implantent à long terme par des contrats d'association.

Grâce à la stagnation des importations à environ 4 milliards de dollars et aux 2 milliards de dollars rapatriés annuellement par les quelques trois millions de travailleurs émigrés turcs, le déficit de la balance des comptes courants s'est considérablement résorbé et il devait pratiquement disparaître en 1983.

En dépit d'une politique déflationniste, la Turquie a connu enfin en 1982 un taux de croissance de plus de 4% (le plus fort d'Europe).

Au bord de la faillite en 1979-1980, la Turquie pouvait à nouveau faire face aux échéances de sa dette extérieure (20 milliards de dollars avec les intérêts). Mais le coût social de cette stabilisation a été des plus élevés.

L'austérité a eu des conséquences sur l'emploi: le chômage - aggravé par une croissance démographique de 2,3% par an -, touchait en 1982 18% de la population active, selon des chiffres officiels d'ailleurs plus que contestables (contre 10% en 1980).

L'instauration de la liberté des prix et le quasi-blocage des salaires ont entraîné une chute vertigineuse du pouvoir d'achat, tandis que les grèves et les activités syndicales étaient interdites.

Le salaire mensuel minimum net (10 000 livres turques, soit environ 350 FF) suffit tout juste à payer le loyer d'un minable logement dans un bidonville d'Istambul. Habituées à produire pour le marché intérieur, de nombreuses entreprises n'ont pas supporté le choc de la libération des taux d'intérêts et du virage libéral imprimé à l'économie.

Celle-ci se retrouve désormais vouée à être dominée par le secteur d'exportation, ce qui accroîtra sa dépendance, alors que le secteur public assurait auparavant 50% des investissements industriels.

Plus de 4 000 faillites ont été enregistrées au cours des six premiers mois de l'année 1982 (contre un peu plus de 2 000 en 1981).

Last but not least: la mise en place d'un monétarisme sauvage a provoqué la floraison de milliers de "banques de marché" (banques pirates bien souvent) ; elles offrent aux modestes épargnants qui se sont rués sur elles dans l'espoir d'accroître leurs revenus et de mieux supporter l'inflation, des intérêts de 8%, 10% ou 15% par mois et elles. »

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