Turkménistan (2000-2001) Un régime de plus en plus fermé
Publié le 27/09/2020
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Turkménistan (2000-2001)
Un régime de plus en plus fermé
Dirigé depuis son indépendance (1991) par Separmourad Nyazov (appelé
"Turkmenbachi" ou le "père des Turkmènes"), le pays a vu se renforcer année
après année l'autocratie du régime et son isolement.
Le ministre des Affaires
étrangères, Boris Sheykhmouradov, seule personnalité bien connue en dehors du
pays, a dû démissionner en juillet 2000, car, selon le président, il ne
maîtrisait pas la langue turkmène (sa mère est arménienne) ; il a été remplacé
par Batyr Berdyev.
En août, le président a annoncé que tous les candidats à de
hautes responsabilités devraient désormais parler couramment le turkmène et que
leur généalogie serait vérifiée sur trois générations.
Au même moment, la
défunte mère du président, Gurbansoltan Edje, était proclamée "héroïne nationale
et mère du Turkménistan".
Les Turkmènes se sont vu interdire la possession de
comptes bancaires à l'étranger et les étudiants turkmènes bénéficiant d'une
bourse aux États-Unis n'ont pas pu repartir pour la rentrée scolaire 2000.
Des
mesures restrictives ont été apportées à la délivrance de visas aux étrangers
(limitation territoriale).
En politique étrangère, le début 2000 a été marqué par un rapprochement avec la
Russie (accord d'achat en devises du gaz turkmène par les Russes), mais les
relations se sont tendues au cours de l'hiver suivant.
Achkhabad a maintenu sa
politique de rapprochement avec les taliban afghans.
Les relations avec l'Iran
sont demeurées très bonnes, Téhéran comptant sur le Turkménistan pour rompre
l'embargo américain, et Achkhabad souhaitant ne dépendre entièrement ni des
Russes ni du gazoduc transcaspien pour l'exportation de son gaz.
Fin octobre
2000, les deux pays ont signé un protocole d'accord pour l'exportation de cet
hydrocarbure : 2 milliards de mètres cubes ont été transportés par l'Iran en
2000, grâce aux 190 kilomètres du gazoduc Korpezhe-Kurtkui, mis en service en
janvier 1998.
La construction d'un oléoduc figurait également dans l'accord.
La situation économique s'est cependant dégradée : les institutions
internationales ont mis fin à toute coopération.
La compagnie américaine Bechtel
(bâtiment travaux publics) a quitté le pays.
En 2000, 80 % des recettes
d'exportation étaient dues aux hydrocarbures (gaz 52 %, pétrole 29 %), tandis
que le coton représentait 17 % de celles-ci.
Par ailleurs, 45 % des exportations
étaient destinées à la Russie (gaz), 18 % à l'Italie et 11 % à l'Iran..
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