Tunisie (2000-2001) Amplification de la contestation
Publié le 27/09/2020
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Tunisie (2000-2001)
Amplification de la contestation
Après une année 2000 qui a vu s'étoffer la contestation avec la grève de la faim
internationalement très médiatisée du journaliste Taoufik Ben Brik, l'année 2001
aura peut-être marqué un tournant politique en Tunisie.
À la fuite en avant
répressive du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali a, en effet, répondu
une montée en puissance de l'opposition au régime, venant de cercles de plus en
plus larges.
Cette double radicalisation du pouvoir et des oppositions s'explique - au moins
en partie - par l'approche d'importantes échéances.
La Constitution interdit au
président Ben Ali de briguer un nouveau mandat au terme de celui qu'il achèvera
en 2004.
Or, l'intéressé ne fait pas mystère de son intention de demeurer à son
poste au-delà de cette date, préparant pour ce faire une révision de la loi
fondamentale qui le lui permettrait.
Dans cette optique, le pouvoir a semblé vouloir faire taire toutes les voix
s'opposant à cette réforme destinée à restaurer, sans le dire, la présidence à
vie en vigueur du temps de son prédécessur Habib Bourguiba.
La Ligue tunisienne
de défense des droits de l'homme (LTDH) a été la première victime de cette
volonté.
Ayant porté à sa tête, lors du 5e congrès qu'elle a tenu en octobre
2000, un exécutif indépendant décidé à faire jouer son rôle à l'association,
elle s'est trouvée sous le coup d'un procès fabriqué, qui a prononcé sa mise
sous séquestre en novembre 2000.
En juin 2001, le jugement en appel a donné un
an de sursis à sa direction actuelle, lui intimant de préparer un congrès au
terme de cette échéance.
Ajoutés à la crainte de voir le chef de l'État réaliser ses ambitions, cette
offensive frontale contre la plus vieille ligue des droits de l'homme du monde
arabe et le harcèlement continu auquel sont soumises l'ensemble des
personnalités de la société civile ont donné un nouveau souffle à la
contestation.
Le 20 mars 2001, à l'occasion du 45e anniversaire de
l'indépendance, une centaine de personnalités politiques et intellectuelles
rendaient public un "manifeste des démocrates progressistes", tenant de la
profession de foi démocratique et d'un véritable programme d'alternance.
L'entrée officielle dans l'opposition - à la faveur de ce manifeste - de Mohamed
Charfi, ancien président de la LTDH, ancien ministre de l'Éducation et
personnalité respectée, lui a donné un important retentissement.
Parallèlement,
une pétition "pour une citoyenneté souveraine" était signée par près de 300
personnes dont beaucoup n'avaient, auparavant, jamais pris position contre le
régime.
Outre ces prises de position, toutes les composantes de l'opposition - à
commencer par les islamistes en exil - ont réclamé le respect de la
Constitution.
Si son raidissement semble avoir fait perdre au pouvoir tunisien une bonne
partie de sa légitimité intérieure et de sa respectabilité internationale, il
n'en est pas pour autant apparu aux abois.
Tout en accusant d'importantes
faiblesses structurelles, l'économie a semblé tenir le choc de l'ouverture à la
concurrence extérieure.
La modestie des investissements privés nationaux,.
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