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Troubadours et trouvèresL'aube du lyrisme.

Publié le 17/05/2020

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« 1 / 2 Troubadours et trouvères L'aube du lyrisme La poésie, qu'on trouve aux sources de toute civilisation, entre dans la littératu­re française au XII• siècle.

Deux idio­ mes existent alors dans le pays: la lan­ gue d'«oC» dans le Midi, la langue d'«oil» dans le Nord.

C'est dans le Sud, proche de la Méditer­ ranée, berceau de notre civilisation, qu'apparaissent les premiers poètes: les troubadours (trouveurs).

Ils s'inspirent des hauts fl).its des croisés, puis des grands sentiments humains où l'amour tient la première place.

Comme aujourd'hui la chanson, le tro­ bar (poème) était chanté ou accompa­ gné de musique; le troubadour est un homme lettré, indépendant ou attaché au service d'un seigneur qui l'appelle son «ménestrel».

En effet, les mœurs s'étant adoucies depuis le XI• siècle, les grands féodaux ne s'adonnent plus seulement à la guer­ re; ils attirent volontiers des artistes à leur cour et, souvent, composent eux­ mêmes des vers.

Ainsi naît la poésie «Courtoise» qui chante une forme d'amour raffiné et spiritualisé, dans la tradition de l'idéalisme platonicien; on révère la «dame», dont l'amant n'ose espérer plus qu'un sourire et pour laquelle il est prêt à souffrir mille tour­ ments.

Le style est varié, l'expression quelquefois hermétique, comme dans le trobar elus, ou orné jusqu'à l'affecta­ tion, comme dans le trobar rie.

Malheureusement, aucun texte ne nous a été conservé; mais on connaît beau­ coup d'auteurs, comme Guillaume IX, duc d'Aquitaine, le plus ancien d'entre eux, Cercamon, le compagnon de Guil­ laume X, Jaufré Rudel, prince de Blaye.

Au XII• siècle, la croisade contre les Albigeois entraîne le déclin de la poésie méridionale; mais, dans le Nord, les troubadours ont des imitateurs qu'en langue d'oil on appelle trouvères.

Plu­ sieurs de leurs manuscrits nous sont parvenus.

Les plus connus de ces artis­ tes sont Chrétien de Troyes, qui vécut au XII• siècle, et Thibaud IV, comte de Champagne, qui chantait, dit-on, les mérites de Blanche de Castille.

Chez eux, la sensibilité est plus réaliste et moins maniérée que chez leurs homolo­ gues du Midi.

Les plus tardifs ne sont pas les moins célèbres: Christine de Pisan, qui vécut sous Charles VI, est la première femme de lettres française; Charles d'Orléans, le petit-fils de Char­ les V, est aussi charmant poète qu'il est noble prince.

Les troubadours ont essaimé en Italie et en Espagne; quant aux trouvères, ils ont influencé l'Europe du Nord, notamment l'école allemande des minnesiinger.

Les uns et les autres furent des modèles autant que des pionniers: l'amour cour­ tois inspire la littérature française jus­ qu'au «précieux» du xvn· siècle; quant aux «romantiques», si séduits par le Moyen Age, ils leur doivent une grande part de leur inspiration. 2 / 2. »

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