Traité théologico-politique (extrait)Baruch de SpinozaPar Droit et Institution de la
Publié le 22/05/2020
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1 / 2 Traité théologico-politique (extrait)
Baruch de Spinoza
Par Droit et Institution de la Nature, je n'entends autre chose que les règles de la nature
de chaque individu, règles suivant lesquelles nous concevons chaque être comme
déterminé à exister et à se comporter d'une certaine manière.
Par exemple les poissons
sont déterminés par la Nature à nager, les grands poissons à manger les petits ; par
suite les poissons jouissent de l'eau, et les grands mangent les petits, en vertu d'un droit
naturel souverain.
Il est certain en effet que la Nature considérée absolument a un droit
souverain sur tout ce qui est en son pouvoir, c'est-à-dire que le Droit de la Nature
s'étend aussi loin que s'étend sa puissance ; car la puissance de la Nature est la
puissance même de Dieu qui a sur toutes choses un droit souverain.
Mais la puissance
universelle de la Nature entière n'étant rien en dehors de la puissance de tous les
individus pris ensemble, il suit de là que chaque individu a un droit souverain sur tout
ce qui est en son pouvoir, autrement dit que le droit de chacun s'étend jusqu'où s'étend
la puissance déterminée qui lui appartient.
Et la loi suprême de la Nature étant que
chaque chose s'efforce de persévérer dans son état, autant qu'il est en elle, et cela sans
tenir aucun compte d'aucune autre chose, mais seulement d'elle-même, il suit que
chaque individu a un droit souverain de persévérer dans son état, c'est-à-dire (comme
je l'ai dit) d'exister et de se comporter comme il est naturellement déterminé à le faire.
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