« Tout Paris pour Chimène eut les yeux de Rodrigue », constate Boileau.
Publié le 19/12/2021
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«
Introduction :
a) Le succès des pièces de Corneille a été reconnu par ses successeurs, qui n'avaient pas sur le
théâtre les mêmes conceptions.
« Tout Paris pour Chimène eut les yeux de Rodrigue »,
constate Boileau.
b) Comment expliquer ce succès,
c) sinon par les raisons qui expliquent tout succès : des raisons de circonstances ou d'actualité,
et des raisons d'ordre général, qui tiennent à la valeur propre de l'oeuvre.
I.
— Les raisons de circonstances :
Le théâtre de Corneille répondait aux goûts, aux idées et aux préoccupations de ses
contemporains.
a) Les goûts : Corneille écrit pour une génération forte, ardente et
volontaire, qui a le culte de l'énergie et de l'individualisme : c'est
l'idéal de ses héros.
On aime les oeuvres riches, colorées, complexes (les romans précieux), dont le sujet ne
choque pas les goûts, qui commencent à s'affiner.
On se passionne pour les questions de langue, de syntaxe et de style.
Or le style de Corneille
est toujours, parfois même trop soigné.
b) Les idées : A une époque où la monarchie absolue tente de s'établir, les problèmes
politiques intéressent le public.
Or Corneille les traite dans son oeuvre.
D'autre part, pour les
Précieux que Corneille fréquente, l'amour est une vertu.
c) Les préoccupations : Descartes définit l'idéal de cette génération en donnant le portrait du
Généreux en qui s'incarnent à la fois la grandeur passionnée et la lucidité du héros cornélien.
La Grâce est le personnage principal de Polyeucte, à l'époque où l'Augustinus met le
problème de la grâce à l'ordre du jour, encore que le christianisme de la pièce ait déplu au
public, qui n'aimait point qu'on mêlât profane et sacré.
II.
— Les raisons d'ordre général :
On a pu apprécier, à côté de l'originalité de Corneille :
a) L'unité et la variété d'une oeuvre, qui présentait un univers marque de la griffe de l'auteur et
semblable à lui-même dans des situations variées.
b) L'arrière-plan d'une représentation, qui donne à méditer, ou à rêver, tout en présentant une
intrigue complexe mais attachante (Le théâtre de Corneille est une c école de grondeur d'âme
»).
c) La noblesse d'un humanisme, qui fait confiance aux possibilités de l'énergie devant le
destin, exalte l'Ame, nous trace une voie rude, mais noble; et peint des sentiments universels.
d) La vigueur et la richesse d'une langue et d'une versification, s'adaptant aux sentiments, et
aux situations, et d'une poésie parfois éclatante.
Conclusion :.
»
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