« Tout homme qui sait lire a en lui le pouvoir de se magnifier, de multiplier ses modes d'existence, de rendre sa vie pleine, intéressante et significative. » Aldous HUXLEY. Vous commenterez cette phrase en illustrant vos idées par des exemples.
Publié le 09/12/2021
Extrait du document
Lire et savoir lire. 1° Distinguons tout d'abord trois sortes de lectures : les livres d'enseignement, nécessaires à notre instruction et complément du cours entendu en classe ; les livres de culture générale qui nous permettent d'approfondir nos connaissances sur tel point particulier, spécialisé : le livre est alors un moyen permanent d'enrichissement ; le livre de divertissement, en particulier les romans, récréation qui peut aussi nous apporter quelque chose d'utile (Notre-Dame de Paris et le Moyen Age : histoire, architecture, civilisation, moeurs). 2° Ne négligeons pas l'un des termes essentiels de la proposition de Huxley, « savoir lire », ce qui suppose : - un choix, et l'élimination de toute lecture inutile ou pernicieuse, - un harmonieux équilibre entre les différentes sortes de livres, de genres, d'auteurs et de styles, - un rythme de lecture, réglé par le temps que l'on consacre à cette occupation et l'intérêt apporté en propre à chaque livre, - le désir de reprendre un livre : savoir lire c'est savoir relire! III. - Réflexions personnelles. 1° Dans le texte d'Huxley, « se magnifier » est éclairé par « multiplier ses modes d'existence » et expliqué par les trois termes « rendre sa vie pleine, intéressante, significative ». Il est incontestable qu'une lecture a pu avoir une influence déterminante sur l'orientation de toute une vie : en lisant les Martyrs, Augustin Thierry sent naître sa passion pour l'histoire ; en traduisant l'Énéide, Berlioz enfant éprouve une émotion ineffaçable qui dictera au compositeur son opéra des Troyens ; la Bible a inspiré un grand nombre de poètes (Hugo, Vigny, Claudel) comme le Coran a inspiré nombre de poètes arabes. 2° On distingue communément les gens qui lisent, les peuples qui lisent, et les autres : on se lamente sur la diminution du nombre des lecteurs en France ; un professeur dit couramment d'un élève médiocre : « Que voulez-vous! Il ne lit pas! » Sociologues et éducateurs sont d'accord sur ce point : une « cité » nouvelle ne devrait jamais être ouverte sans que soit prête à recevoir les jeunes qui l'habiteront, une bibliothèque agréable, fournie et variée - cela étant aussi utile que les espaces verts et les salles de réunion. 3° Nous vivons à l'ère de l'image : le cinéma et la télévision (sinon les bandes dessinées et les illustrés) nous attirent au point de nous priver du temps réservé autrefois à la lecture. Il est moins pénible de regarder que de faire l'effort du lecteur ; la paresse d'esprit s'installe et pervertit l'adolescent, sinon l'adulte. Face à ce danger, la lecture semble un antidote et devrait même être un remède préventif.
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Introduction
Après Rousseau : « Je hais les livres ; ils n'apprennent qu'à parler de ce qu'on ne sait pas » ; après Montesquieu : «Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture ne m'ait ôté », voici l'auteur du Meilleur des Mondes qui prometà l'homme qui « sait lire » un immense pouvoir.Que penser de cette opinion ?
Développement (Sous forme de plan détaillé)
I.
— Partie négative.
1° Certes, un enfant est tout fier de raconter à tout le monde ce qu'il a appris « à l'école, dans les livres ».
Unadulte mondain fonde sa conversation sur sa dernière lecture : « Amas a tout LU », dit La Bruyère.
Un auteur qui apassé des années à réfléchir au sujet d'un livre a tendance à rapporter toute conversation à sa préoccupation.2° Certes, un partisan de l'éducation naturelle, comme Rousseau, peut préférer à la lecture la « leçon de choses »et « l'observation expérimentale ».3° Admettant une part de vérité dans les reproches avancés par les détracteurs de la lecture, reconnaissons qu'ilsdonnent parfois une utile mise en garde et nous incitent à éviter toute connaissance uniquement livresque que l'onaurait trop tendance à mettre en avant de façon vaniteuse.
II.
Lire et savoir lire.
1° Distinguons tout d'abord trois sortes de lectures : les livres d'enseignement, nécessaires à notre instruction etcomplément du cours entendu en classe ; les livres de culture générale qui nous permettent d'approfondir nosconnaissances sur tel point particulier, spécialisé : le livre est alors un moyen permanent d'enrichissement ; le livrede divertissement, en particulier les romans, récréation qui peut aussi nous apporter quelque chose d'utile (Notre-Dame de Paris et le Moyen Age : histoire, architecture, civilisation, moeurs).2° Ne négligeons pas l'un des termes essentiels de la proposition de Huxley, « savoir lire », ce qui suppose :— un choix, et l'élimination de toute lecture inutile ou pernicieuse,— un harmonieux équilibre entre les différentes sortes de livres, de genres, d'auteurs et de styles,— un rythme de lecture, réglé par le temps que l'on consacre à cette occupation et l'intérêt apporté en propre àchaque livre,— le désir de reprendre un livre : savoir lire c'est savoir relire!
III.
— Réflexions personnelles.
1° Dans le texte d'Huxley, « se magnifier » est éclairé par « multiplier ses modes d'existence » et expliqué par lestrois termes « rendre sa vie pleine, intéressante, significative ».Il est incontestable qu'une lecture a pu avoir une influence déterminante sur l'orientation de toute une vie : enlisant les Martyrs, Augustin Thierry sent naître sa passion pour l'histoire ; en traduisant l'Énéide, Berlioz enfantéprouve une émotion ineffaçable qui dictera au compositeur son opéra des Troyens ; la Bible a inspiré un grandnombre de poètes (Hugo, Vigny, Claudel) comme le Coran a inspiré nombre de poètes arabes.2° On distingue communément les gens qui lisent, les peuples qui lisent, et les autres : on se lamente sur ladiminution du nombre des lecteurs en France ; un professeur dit couramment d'un élève médiocre : « Que voulez-vous! Il ne lit pas! » Sociologues et éducateurs sont d'accord sur ce point : une « cité » nouvelle ne devrait jamaisêtre ouverte sans que soit prête à recevoir les jeunes qui l'habiteront, une bibliothèque agréable, fournie et variée— cela étant aussi utile que les espaces verts et les salles de réunion.3° Nous vivons à l'ère de l'image : le cinéma et la télévision (sinon les bandes dessinées et les illustrés) nousattirent au point de nous priver du temps réservé autrefois à la lecture.
Il est moins pénible de regarder que de fairel'effort du lecteur ; la paresse d'esprit s'installe et pervertit l'adolescent, sinon l'adulte.
Face à ce danger, la lecturesemble un antidote et devrait même être un remède préventif.4° Nous sommes contemporains d'une « histoire mondiale » qui ne nous permet plus de vivre plus ou moins repliéssur nous-mêmes.
Nous n'avons plus même le droit de nous contenter de l'histoire de notre pays et d'ignorer ce quise passe chez le voisin.
Comment y parvenir sans les livres ? Par les voyages, mais ceux-ci ne doivent-ils pas êtrepréparés et complétés par la lecture? Par la presse parlée et écrite ? Mais celle-ci ne doit-elle pas être contrôléepar la réflexion qui prend sa meilleure source dans la méditation d'une lecture ?
Conclusion
« Ami, conseiller et consolateur », voilà ce que George Sand souhaitait que soit un livre.
Aldous qui fait de la lecturel'enrichissement de notre vie, Maurois répond: "Le livre est un moyen de dépassement; aucun homme n'a assezd'expérience personnelle pour bien comprendre les autres, ni pour bien se comprendre lui-même"..
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